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II.

PARTIE.

La premiere fyllabe de, viribus, ayant été prise pour, ur,le Copiste fut comme CHAP. I. naturellement déterminé, à rendre les deux dernieres par, hibus, & à écrire urbibus, au lieu de, urribus, qu'il croyoit voir dans le cayer qu'il copioit.

5. 9.

3°. Prefident, pour, piè fedent, Lactant. Divin. Inftit. lib. 1. cap. 20. tom. I, pag. 90. nova edit. » Et Tutinus, in » cujus finu pudendo nubentes prafi»dent, ut illarum pudicitiam prior » Deus delibaffe videatur. »

Cette correction paroît indubitable, foit par le fens, foit par ce qu'on vient de voir, fur le changement d'i, en, r; foit principalement, par ce que dit S, Auguftin, tom. 7. pag. 157. F. Priapus...fuper cujus immaniffimum & turpiffimum fafcinum federe nova nupta jubebatur, more honeftiffimo & religiofif fimo matronarum,

Le mot, religiofiffimo, du paffage de S. Auguftin, femble fait pour autorifer le changement de, prafident, en, piè fedent. (Je penfe d'ailleurs, que dans ce paffage de S. Auguftin la leçon primitive portoit, ore, au lieu de, more: Jubebatur ore matronarum.) Joignez à cet exemple du changement

de

II. PARTIE.

de, piè, en, pra, celui que vous trouverez ci-après, mis incidemment, fur la lettre, o, num. V: Pradicentium, CHAP. I. pour, piè dicentium.

4°. Les corrections précédentes ferviront d'appui à celle qui va fuivre laquelle eft beaucoup plus importante, & très-propre à répandre un grand jour fur ce qui fait la matiere du préfent article,

Dans S. Hilaire, pag. 1319. Fragment. 3. num. 24. on lit: » Inhibere » nefciunt enim, & fortiores de fce»leribus efficiuntur. »

S. 9.

IV. l'em

Le manufcrit porte, inbere: vel ju- Voyez au bere (deux leçons, qui fuivant ce chap. 8. n. qu'on a vu plus haut, ne fe diftin- ploi que guoient pas l'une de l'autre, ju, confondant avec, in.)

ju, fe faifoient

les Copif tes de la

vel.

Le P. Sirmond en a fait, juvenefcunt particule s enim; mais il ne paroît pas douteux, après les exemples précédens, que le faint & illuftre Docteur n'ait écrit, en compofant fon ouvrage, Rubere nef ciunt enim, faifant allufion, à, Jerem. 6. 15. Erubefcere nefcierunt.

Dans le même ouvrage de S. Hilaire, pag. 1326. B. la leçon, à Gufia, comparée à celle du manufcrit, à Gufra, vient encore confirmer l'affinité des 'M

II.

PARTIE.

S. 9.
V.

i, t.

lettres, i, r, par rapport à leur forme. J'ai remarqué dans faint Auguftin CHAP. I. quelques endroits, où l'i, & le, t, fe trouvent confondus ; & Dom Couftant fournit la preuve du changement qu'éprouvoient ces deux lettres, en difant pag. 64. de S. Hilaire, not. e: Reponimus ex manufcripto Vatic. Alta funt, quamvis legi queat, alia → funt »

10.

Voici d'ailleurs des variantes qui le confirment: Denique, dent qua, tom. 8. Aug. pag. 793. A: Regiam, rectam, tom. 10. pag. 911. F. Alternis, alienis, tom. 7. pag. 31. A: Alio, alto, tom. 4. pag. 315. C..

§. 10. De la lettre K.

Les Anciens employoient la lettre, k, à la place du, c, & écrivoient, par exemple, Kondemno, pour, Condemno. De là vient, qu'ils donnoient à un calomniateur, la dénomination d'Officier de la lettre k, comme le dit Caffiodore, in Pfal. 71. V. 4. » K litteram judices antiqui damnationibus affigebant, & quoniam crudelis impugnator condemnationibus favet alie"nis, K littera militem calumniatorem appellare voluerunt,»

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II. PARTIE.

S. 10.

On fait que par cette raison, la lettre, c, a été appellée, trifte & malheureufé, &, pour le dire en paffant, CHAP. I. j'entendrois tout fimplement de cette derniere lettre, l'endroit de S. Ambroife, qui a tant embarraffé les Interpretes Lugubre cera prima littera fonat, de Tobia, cap. 13. (L'initiale du mot, cera, eft une lettre funefte.) Dans l'Appendice de S. Cyprien, k, ca (édition d'Oxford, pag. 208.) Jean Vallis, vers la fin de fa Préface fur le Comput de S. Cyprien, observe que dans l'écriture ancienne, on employoit lek, pour tenir la place des deux lettres, ca, & qu'on écrivoit, krus, pour, carus. On voit même, que toute feule en caractere majufcule, elle fignifie, cariffime, Append. tom. 9. Aug. pag. 47.D: où, K. NB. doit fe rendre par, cariffime nobis. De même, dans une lettre de l'Empereur Conftance aux Evêques, Hilar. pag. 1341. D. Paren tes k fignifie, parentes cariffimi.

Les Bretons ont confervé l'ufage de faire fervir cette lettre, à indiquer une fyllabe entiere ; & figurée de cette forte, , elle a chez eux la même valeur,que,ker. Ils écrivent, par exemple, moryan, le nom propre, Kermorvan.

II.

PARTIE. CHAP. I. §. 11. I.

1, b.

§. 11. De la lettre L.

L, pouvoit être prise pour, b, dans les cas où la feconde partie de cette derniere lettre, n'étoit pas formée avec affez d'exactitude. On en voit la preuve dans les variantes, prolatum, probatum, tom. 10. Aug. pag. 180. C: Vibicibus, vili, cibo, tom. 2. Ambr. pag. 12. D, où le Copiste lifant, vili, pour, vibi, changea, cibus, en,

cibo.. La confufion de ces deux caracteres a fait mettre :

1o. Benè, au lieur de, lenè, tom. 9. Aug. pag. 307. E. » At ego inter ftrepitum vel poft ftrepitum ejus gran» dem, & nimis ut putat ipfe terribilem, lentè, ut dicitur, & benè hoc >> ipfum repeto. »

L'expreffion, ut dicitur, annonce un Adage; & l'on ne trouve que de la platitude, pour ne rien dire de plus, dans benè, de la part d'un homme parlant de lui-même, comme fait ici S. Auguftin.. Confer tom. 5. pag. 796. D. Rationem leniter reddamus: ibid. pag. 1394. E. Dicite leniter.

Les mots, lentè, &, lenè, femblent faits au refte, pour entrer dans la com

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