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I. PARTIE Tom. 19

guftin: Ac per hoc tu aut impietatem deferes aut pudorem. Sed quid nos? Hac autem.Si mutabit Ethiops pellem fuam, aut pardus varietatem ; ita & tu à Ma- 1156. D. nichæorum maculis eluêris. Pour corriger; fed quid nos? Hoc autem. On propofe à la place de ces mots, ceux qui fuivent: Sed quemadmodum Hieremias ait, fi mutabit, &c. Mais quand le fens que cela préfente feroit tout-à-fait juf te, il n'eft pas poffible d'y prendre confiance; parceque formé indépendamment de la leçon des manufcrits ce fens fe trouve, pour ainfi dire, bâti en l'air, & ne peut paffer que pour être purement arbitraire.

Il ne falloit, pour rétablir cet endroit, que fupprimer le point d'interrogation mis entre nos & hac, par un Copiste qui ne connoiffant pas la locution, fed quid nos hac autem? y introduifit une ponctuation ridicule. Cette locution fait le commencement d'un vers, dans je ne fais plus quel Poëte, qui dit: Sed quid ego hac autem?

X II,

Lorfque, par l'examen des mots d'un texte corrompu, on parvient à en trou

PARTIE,

ver d'autres, par le moyen defquels le I. fens fe trouve rétabli, fans employer d'autres changemens, que ceux qui font fondés fur la connoiffance des causes ordinaires d'altération, on a une affurance entiere d'avoir recouvré la leçon primitive. Car dès qu'on fait que les Copistes écrivoient quelquefois telle lettre, telle fyllabe ou tel mot, pour tel autre, il est évident que fi l'un de ces mots gâte le fens d'un texte, ce n'eft pas celui-là que l'Auteur avoit employé ; & qu'il faut, fans héfiter, fubftituer l'autre.

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On fait, par exemple, que les lettres a & u, ont la même forme dans les manufcrits de certains fiecles. On doit donc mettre une de ces lettres pour l'autre, par-tout où le fens l'exige; & je ne ferai aucune difficulté de fubftituer lupillos à lapillos, dans le texte fuivant de S. Auguftin, lib. 3. de Doctrina 1. p. 3. t. Chrift. cap. 7. Hac filiqua intrà dulce pag.48.D. tectorium fonantes lapillos quatit: non eft autem hominum, fed porcorum cibus, Des cailloux n'ont jamais été renfermés dans des écoffes, ni fervi de nourriture à aucun animal. Le fens exige donc lupillos; & il eft d'ailleurs manifefte, que S. Auguftin fait allusion à

Pendroit des Géorgiques, où Virgile dit: Triftifque lupini fuftuleris fragiles. calamos fylvamque fonantem.

Je crois pouvoir préfenter avec la même confiance,le rétablissement d'un texte de S. Paulin, qui m'avoit paru jufqu'à cette heure défefpérément cor rompu; & à Pégard duquel je croyois devoir faire ufage de l'avis que donne M. Valois, pag. 627. not. a, de fon édition d'Ammien Marcellin: Ut def peratis agris, dit-il, adhiberi remedia vetat Hippocrates, ita etiam à defperaris Auctorum locis abftinendum effe exif timo. Je ne m'étois déterminé qu'à regret, à prendre ce parti, foit à caufe de l'attention que méritent toutes les productions d'une fi illuftre & fi favante plume, foit à caufe des idées que cet endroit a occafionnées à quelques Interprétes. Voici ce que porte la lettre 23. aliàs 7. ad Severum, num. 27. pag. 139. de la derniere édition : Sed hoc, ut tu magis intelligis, emendetur, quo prima nafcentium mulctra coalefcit. Le Saint, en expliquant le paffage, bona ubera ejus fuper vinum, Cant. 1. felon les Septante, propofe deux opinions la-deffus; 1o. la fienne: In quo opinor fignificari, dit-il, quod dulcior fit liber

I.

PARTIE

I.

tas gratia in lacte mifericordia, quàm in vino juftitia Legis aufteritas. 2°. Celle PARTIE de Sévere Sulpice, où fe trouve tout Pembarras du texte. Le manufcrit, du Roi porte: Sed hoc, ut tu mavis intelligi, femen detur. Celui du Vatican & celui de Flandres portoient de même autrefois; mais une main moins ancienne a mis à la place, fed hoc, ut tu magis intelligis emendetur.

La leçon, emendetur a fait penfer au P. Rofveid, que S. Paulin n'approuvoit peut-être pas l'ufage où étoient les Eglifes d'Occident, de donner comme nous Papprend S. Jérôme, du lait mêlé de vin aux nouveaux bapti-. In Caput fes. Son confrere, le P. Fronton, s'en Ifaia. tenant à l'ancienne leçon, femen detur,

avoit imaginé que S. Paulin parloit peut-être de femine humano. Voyez la note de Rofveid, rapportée en entier par le dernier Editeur de S. Paulin pag. 49. des remarques de différens Interpretes fur les ouvrages du Saint,

Je ne fais trop fi Fronton entendoit lui-même fon interprétation, ni fur quoi Rolveid fondoit la fienne, Mais ce qui me paroît certain apres de longues recherches là-deffus, c'eft que leurs idées, plus embarraffées encore

que

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que le texte qu'ils veulent éclaircir, fe trouvent pleinement détruites, & le texte parfaitement rétabli, par le changement feul des deux lettres f & e, que les Copiftes confondoient très-fouvent avec c & o. Je fuppofe. d'ailleurs qu'on connoiffe l'ufage où étoient les anciens Copiftes, de n'écrire qu'une fois une lettre, ou même une fyllabe, qui fe trouvoient fuivies immédiatement par la même lettre ou par la même fyllabe; & je ne pense pas que qui que ce foit puiffe avoir le moindre doute fur le changement que je propofe, de femen detur commendetur. Le contexte entier exige vifiblement la fubftitution des deux lettres c, o ; & il fuffit, pour s'en convaincre, de lire de fuite tout cet endroit, tel que je vais le tranfcrire, fans faire d'autre changement à Pancien manufcrit, que celui de, femen detur. » Et ideo ipfa mater omnium viventium, » Chrifti Corpus, Ecclefia, fucco pietatis exuberat: Et bona ubera ejus » fuper vinum, in quo opinor fignifi» cari, quòd dulcior fit libertas gratiæ » in lacte miféricordiæ, quàm in vino »juftitiæ Legis aufteritas.... Sed hoc (ut tu mavis intelligi) commende

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F

I. PARTIE.

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