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Connoiffant peut-être pas d'ailleurs la fignification du mot, impiator (1).

Les obfervations ou regles générales fur l'objet de Critique dont on eft occupé dans cet ouvrage, tendent, comme on l'a vu, à diriger les opérations de ceux qui s'appliquent à purger les anciens Ecrivains, des fautes qui fe font gliffées dans leurs ouvrages. Elles font accompagnées de différens exemples, foit de fuccès, foit d'écarts, en ce genre de littérature. Mais pour prévenir efficacement les méprifes, & pour affurer les fuccès, il eft, généralement parlant, d'une néceffité indifpenfable, de connoître les caufes ordinaires de l'altération des textes.

I.

PARTIE

(1) Ceux qui ne feroient pas affez au fait de cette fignification, peuvent confulter les endroits fuivants Notes fur Minucius Felix de l'édition de Leyde, page 10: Chriftianos appellat profanos, & impiati faculi reos. Le Manichéen Faufte, tom. 8. de S. Auguftin, pag 315. C. Quod in æternum fervare Lex & Propheta præcipiunt, vos IMPIATIS. Julien d'Eclane, tom. 10. Aug. plein de mauvaise humeur contre les refcrits de l'Empereur Honorius au fujet des Pélagiens, emploie dans un endroit la même expreffion: Piifimi Principis tempora impiaftis; ce qu'il exprime ailleurs par ces termes: Cur religiofi Principis tempora, perfequutionum Impietate maculaf 1066. B. tis ? Dans faint Cyprien, pag. 283. ligne 7. de l'édition d'Oxford. on trouve, Impiamenta altaris; & dans S. Léon, Impiatione, 2. tom. pag. 183. de l'édidu P. Quenel

10- tom

I.

PARTIE.

Sans cela on ne peut gueres, ni avoir foi-même une certitude entiere fur le rétablissement d'une leçon fautive, ni encore moins la démontrer aux autres. C'eft cette connoiffance qui va faire la matiere de la feconde partie de ces Elémens.

Fin de la premiere Partie,

SECONDE

SECONDE PARTIE.

AVANT
VANT que d'entreprendre la re-
cherche des leçons que portoient dans
leur origine, les textes qui fe trouvent
aujourd'hui corrompus, il eft naturel
qu'on commence par examiner, quelle
a été la fource des leçons vicieufes qui
en ont pris la place. C'est dans cette
matiere un préalable auffi indifpenfa-
ble, qu'il eft effentiel dans la Médecine,
de connoître les causes d'une maladie,
avant que d'appliquer des remedes.
Sans cela les fuccès ne peuvent être que
fortuits, & par conféquent extrême-
ment rares. Souvent même on eft ex-
pofé à rendre encore plus grandes, &
quelquefois incurables, les plaies des
endroits corrompus; & c'est de quoi
l'on rencontre bien des exemples dans
les Copistes poftérieurs, qui ont entre-
pris de corriger les fautes des anciens.

Pour procéder avec quelque ordre, dans la recherche des caufes qui ont fait gâter fi fréqueniment les ouvrages des anciens Ecrivains, remontons au moment, où un écrit fortoit des mains de fon Auteur, ou de celles du Scribe

G

II. PARTIE.

PARTIE.

a qui il l'avoit dicté. Les fautes ne pouvoient être encore, ni en grand nombre, ni confidérables. On peut en juger par ce qui arrive aujourd'hui, à un homme qui écrit lui-même, ou qui dicte fes productions. Le même mot, devant être répété de fuite, ne fe trouvera écrit qu'une fois ; ou bien il sera écrit deux fois, tandis qu'il ne devroit Pêtre qu'une. La proximité des fons fera écrire un mot pour un autre: par exemple, villes impertinentes, pour villes impénitentes, comme on le trouve dans le nouveau Teftament imprimé à Mons en 1657. Luc. 10. §. 1. On ne trouvera gueres, que des fautes de cette nature, & en petite quantité.

Mais ce même ouvrage, paffant entre les mains d'un Copifte qui le tranfcrit, peut recevoir bien des altérations. Ou tre les fautes dont nous venons de parler, il peut s'en gliffer de nouvelles de la même efpece, & d'autres encore,

dont les caufes font différentes.

Ces causes, dans les anciens manufcrits, font:

1°. La reffemblance qu'ont entr'elles, différentes lettres de l'Alphabet, dont la plupart pouvoient être prifes pour quelqu'autre.

2°. Les abréviations.

3°. L'ignorance des Copiftes. 4. Certaines méprifes, ordinaires aux Copistes.

5°. L'identité, ou la proximité du fon de deux mots différens.

6°. L'ufage de n'employer aucune forte de ponctuation.

7°. L'ancienne coutume d'écrire fans aucune diftinction de mots.

8°. Des explications marginales, & des avis de Copiftes ou de Reviseurs, pris pour portion du texte.

Ces différentes fources d'altération paroiffent préfenter le tableau de tout ce qui a fait défigurer en tant d'endroits, les ouvrages des anciens Ecrivains ; & leur réunion pourra être, ce femble, de quelque utilité, en offrant comme fous un feul point de vue, les différentes voies qu'il faut tenter, pour parvenir au rétablissement des leçons primitives. On divifera cette feconde Partie, en autant de Chapitres, qu'on a marqué de caufes d'altération ; & quelques-uns de ces Chapitres feront eux mêmes divifés en plus ou moins de Paragraphes felon Pétendue de l'objet qui en formera la matiere.

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II.

PARTIE.

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