par exemple, que S. Pierre, en 5. tom, 1198. E. aliàs de di déteftoit intérieurement, Il s'autorifera pour cela, d'un Sermon de S. Augustin, où l'on lit : Adfpicitur (Petrus) à Domino, flet Serm. 296, amarè tergit lacrymis pietatis verfis, 106, cordis negationes, Un autre foutiendra que ce Sermon ne fauroit être de S. Augustin, & citera pour prouver, ce que dit le même le و 445, B. Saint dans fon livre de mendacio, 6. tom. cap. 13. Quis ita evanefcat, ut exiftimet Apoftolum Petrum hoc habuiffe in corde quod in ore quando Chriftum negavit ? Le premier repliquera que le livre de Mendacio eft fuppofé : le second rejettera fur le Sermon, la fuppofition prétendue. * On diffipo * Verlin fournit un exemple d'une pareille prétention, à l'occafion d'une faute de Copifte. Il vouloit qu'on regardât comme fuppofé le premier Sermon de S. Auguftin fur S toute difficulté, & on leve toute espece d'embarras là-deffus, en faifant attention, que comme il arrivoit fréquemment aux Copif tes, d'écrire s pour c, & e pour i, ils ont fubftitué cordis negationes, à fordes negationis qui eft vifiblement la leçon primitive. Je ne fais qu'effleurer ici les avantages que procure une faine critique. Ils font innombrables; & ceux qui ont lu les Ecrivains de l'antiquité, en sont affez convaincus. Il fuffit de dire en deux mots, que cette fcience fert, pour ainfi dire, à applanir des chemins raboteux & pénibles, & qu'elle rend à des tableaux infiniment précieux, le luftre, le coforis & les traits, qu'une longue vétusté leur avoit fait perdre. Etienne, tom. 5. pag. 1260. D, parceque bona certamina, qu'on lifoit autrefois, au lieu de bona certiffima, énonçoit une faufferé. Mais Mais cette fcience, comme toutes les autres, a fes principes & fes regles; & fi l'on ne marche à leur lumiere, pour parvenir au rétablissement des leçons primitives, on est exposé à faire prefque autant de chûtes que de pas. C'eft pour n'avoir pas fait attention à ces principes, ou faute de les connoître, que tant d'Ecrivains, foit anciens, foit modernes, nous préfentent un fi grand nombre de prétendues corrections, dont le moindre défaut eft d'être hazardées,& purement arbitraires. Car il faut convenir, que fi l'on trouve des exemples fréquens des plus heureuses découvertes en ce genre, on rencontre d'un autre côté un plus grand nombre encore de tentatives infructueufes. On se propose de donner dans cet ouvrage, un recueil des regles qu'il faut fuivre dans la recherche des leçons originales, mais fans b prétendre les préfenter toutes ce qui feroit peut-être impoffible, à caufe des exceptions dont différens cas peuvent les rendre sufceptibles, & pour lesquelles il faudroit fouvent établir autant de regles particulieres, qu'il y a eu de procédés différens de la part des Copistes, dans les endroits qui les embarraffoient. L'Ouvrage fera divifé en deux Parties. La premiere contiendra des Obfervations, qui ferviront de principes généraux. Dans la feconde on trouvera les différen tes causes, qui ont fait altérer le texte des anciens Ecrivains. Et comme dans cette matiere, connoître la fource du mal, c'est en avoir, pour ainfi dire, le remede fpécifique, l'expofition de chacune de ces causes, présentera autant de regles particulieres. Car fi je fais, par exemple, que les Copistes écrivoient quelquefois pas à pour f, c'eft un principe, que fi le mot femen ne convient un endroit, & que femen y convienne, je puis & dois fubftituer ce dernier mot à l'autre. Chaque caufe d'altération formera un chapitre particulier dans lequel, après avoir montré, que telle lettre, telle fyllabe ou tel mot, fe confondoient par les Copistes avec tels autres, (ce qui fe voit par les variantes), on fera l'application de la regle qui qui en réfulte, à des endroits viciés de différens Auteurs, qu'on rétablira par le moyen de cette regle; ce qui la portera jufqu'à la démonf tration. Et comme on fe propofe, avec l'aide de Dieu, de donner fur quelques Peres de l'Eglife, des Remarques dans lefquelles on fera ufage des différentes regles contenues dans cet Ouvrage, on mettra en tête de chaque regle |