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II

PARTIE.

firmis alibi infirmis. Les Copistes poftérieurs n'y comprenant rien, fuppriCH. VIII. merent, infirmis, & conferverent, alibi, qui, s'il ne leur donnoit pas un fens clair, ne leur présentoit du moins rien d'abfurde.

Ils ont employé le même procédé dans le Sermon 98. aliàs 44. de Verbis Domini, cap. I. où tous les manufcrits portent, comme on voit au bas de la page: » Illorum mors invifibilis

alibi nec quærebatur, nec videba»tur. » Un ancien Copifte avoit fans doute écrit, invifibilis alibi vifibilis.

La même chofe paroît être arrivée dans le 1. tome de S. Ambroife, pag, 804. B. Enarr. in Pfal. 36. num. 59. » Poftea quoque alibi & ufu roboratus & munere. »

On voit que dans ces endroits & autres femblables, il n'eft queftion que de fupprimer, alibi; & peut-être auffi, lorfque le mot qui précede, alibi, ne donne pas un fens jufte, d'en chercher un qui y ait du rapport, foit pour le fon, foit pour les lettres qui le compofent: car dans ces occafions il peut être arrivé aux Copiftes d'avoir fait un mauvais choix.

Ma conjecture au refte, fur l'em

II.

PARTIE.

ploi du mot, alibi, paroît devenir une certitude, par l'endroit füivant d'une lettre de S. Jérôme au Pape Damafe, CH. VIII. tom. 4. pag. 148. in fine on lit dans. le grand nombre des manufcrits: »De aliena lingua fictam alibi falfam referre fententiam. »

Il pouvoit encore fe faire, que les Copiftes employaffent d'autres expreffions, pour indiquer les variantes. Le mot, aliquanti, par exemple, paroît deftiné à cela, tom. 10. Aug. pag. 878. A. Operis Imperf. lib. 1. num. 8. On trouve deux manuscrits qui portent, aliquanti confodiantur acerrimè, mots qui paroiffent avoir été ajoutés par un Copifte, pour avertir que quelques cayers ( aliquanti ) portoient, confodiantur acerrimè, au lieu de, convin cantur facillimè. La place différente qu'occupent les mots, aliquanti confo diantur acerrimè, dans les deux manufcrits où ils fe trouvent, femble indiquer qu'ils furent d'abord mis à la marge, & enfuite introduits dans le texte par différens Copiftes, qui leur donnerent les uns une place, les autres

une autre..

VI.

Je croirois prefque, que dans le li- VII. vre, De fide rerum qua non videntur,

II.

tom. 6. Aug. pag. 142. E. num. 3. la leçon, quando quidem & nondum, a CH. VIII. pris la place de, quando quidam quomodo & nondum, qu'un Copiste avoit

PARTIE.

mis
, pour marquer que des cayers
portoient, quando, & quelques autres
(quidam) quomodo: mots que l'abré-
viation de, quomodo, avoit fait con-
fondre. Cela étant inintelligible aux
Copiftes poftérieurs, ils fupprimerent,
quomodo, & fe trouverent forcés de
changer, quidam, en quidem. C'étoit,
quomodo, qu'ils devoient conferver,
comme le fens le démontre ; & mettre
des points d'interrogation après, cre-
dimus, &, videmus. On trouve en effet
le fens le plus jufte, en lifant cet en-
droit fi embarraffé, de la maniere sui-
vante: » Certè enim fi rebus non vifis
» credere non debemus, quomodo &
» nondum certiùs probatis amicorum
» cordibus credimus? & cùm ea malis
»noftris bona probaverimus, etiam
tunc eorum erga nos benevolentiam
» credimus potiùs quàm videmus? nifi
» quia, &c.».

Les Copiftes ou les Réviseurs n'é-
toient fûrement pas affujettis à l'ufage
de la feule particule, vel, pour indi-
quer
des variantes ; & il est très-pof-

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11.

fible, qu'ils ayent auffi employé les expreffions que je viens de marquer, › PARTIE. & d'autres encore qui leur font fyno- CH. VIII. nimes, comme, in aliis, in aliquibus, in quibufdam (fupple, codicibus, ) &c. Et comme dans les endroits embarraffans des anciens Auteurs, où se trouve la particule, vel, on eft bien fondé à faire ufage, pour les éclaircir, de ce que remarque Dom Mabillon fur l'emploi de cette particule, on peut l'être également, lorfqu'on rencontre dans. de pareils endroits, les termes fynonimes, marqués ci-deffus.

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Le favant Dom Couftan obferve dans fon édition de S. Hilaire, que les vin. Copiftes (ou les Réviseurs) mettoient la lettre, r, initiale de, requirendum, ( mot qu'ils écrivoient quelquefois en entier), pour marquer qu'il y avoit faute dans le manufcrit qu'ils copioient, & qu'il falloit faire des recherches pour la corriger. Voyez dans S. Hilaire, les pp. 1338. A. & 1337. not. n..

On lit dans Marius Mercator, pag. 264. lin. ult. edit. Baluzianæ : Humanis ratiocinationibus ea fubjiciens, que & inexquifita fide creduntur ; & M. Baluze remarque, pag. 462. de fes notes, que

11. PARTIE.

le manufcrit de Beauvais porte... que ro & in exquifita.

CH. VIII. Je foupçonnerois que, ro, ou plutôt, re (qui fe confondoit avec, ro) étoit la premiere fyllabe de, requirendum;& que c'étoit un avis de Réviseur, qui trouvoit de l'embarras dans le texte, comme il paroît effectivement y en

avoir.

On voit que dans ces occafions, il faut commencer par mettre à l'écart, la lettre, r, ou le mot, requirendum; & examiner à la lumiere de la Critique, en quoi confifte la faute qu'on eft averti de corriger, & comment il faut s'y prendre, pour en venir à bout.

Ce principe conduit à rétablir des IX. endroits, qui paroiffent abfolument inintelligibles. Mais il faut obferver que le mot, requirendum, pouvoit être remplacé par des expreffions fynonymes; & l'on en trouve un exemple remarquable, dans le Sermon de S. Paulin, de Gazophilacio, vers la fin du nomb. 2. pag. 217. de la derniere édition. Je vais préfenter la leçon des manufcrits, telle que la rapporte l'habile Editeur au bas de la page: » Si reminifcaris in »Evangelio illos fufceptores Domini

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