archidiacre, leur en accordant l'ufage, comme AN. 599. S. Arige l'avoit demandé étant à Rome. Il eft à V. Coint. an. croire que les évêques de Gaule ne portoient pas 599. 1. 21. encore ce vêtement: car S. Gregoire en parle comme d'une grace qui ne s'accordoit pas légerement. L'ar- ap. Boll. 1. Mais chidiacre de Gap fe nommoit Valaton, & fut le p. 110. fucceffeur de S. Arige dans le fiége de cette églife.

a

Vita S. Arig.

Sirm. ad ep. 120

Fredeg. c. 45.

Vers le même tems, S. Gregoire écrivit encore v.epift. 120. 1217 à Syagrius d'Autun, & aux deux jeunes rois, en faveur d'Urficin évêque de Turin, à qui on avoit ôté quelques églifes de fon diocéfe. Les Lombards ayant fait une irruption dans. les Gaules, furent battus & repouffez par le duc Monmol, & obligez de céder au roi Gontran les villes d'Aoufte & de Segufium ou Sufe, avec tout leur territoire. Le roi Gontran foumit le pays de Sufe à l'églife de Maurienne. On y avoit même ordonné un nouvel évêque, & on avoit enlevé des biens de l'églife de Turin. C'eit de tous ces griefs que S. Gregoire demande la réparation.

Didier évêque de Vienne, pretendoit que le faint fiége avoit autrefois accordé quelques priviléges à fon églife, & entre autres, l'ufage du pallium, & en demandoit le rétabliffement. S. Gregoire lui v11. epift. 1173. répond: Nous avons fait chercher dans les archives de notre églife, & on n'a rien pû trouver. Faites chercher entre les titres de la vôtre; & fi vous trouvez quelque piéce qui nous puiffe inftruire,, ayez foin de nous l'envoyer.

XI.

De Gaule, l'abbé Cyriaque paffa en Efpagne, Cyriaque en EFapparemment pour y faire auffi tenir un concile. page. Hportoit des lettres à faint Leandre, au roi Revil. (pift. 1256.

11. epift. 126.

carede, & à Claude grand capitaine, très-vertueux, AN. 599. & en qui le roi avoit grande confiance. Dans la lettre à S. Leandre, S. Gregoire fe plaint de la charge de l'épifcopat, comme il faifoit dès le commencement. Je ne fuis plus, dit-il, celui que vous avez connu. En montant au dehors, je fuis déchû au dedans. J'avois défiré, fuivant les traces de mon divin chef, d'être l'oprobre des hommes, & l'abjection du peuple. Maintenant je fuis accablé de cette dignité onéreuse : une infinité de foins m'étourdiffent & me déchirent. Mon cœur n'a point de repos, & il est toujours plongé dans des penfées baffes, fans pouvoir prefque s'élever un moment à la contemplation. Mon ame eft engourdie & prefque réduite à la ftupidité : étant contrainte de s'appliquer aux chofes terreftres, & quelquefois même à faire des fautes, par dégoût. Il finit fa lettre en marquant qu'il lui envoye le pallium, & il ajoûte dans la lettre au roi, qu'il le fait en confidération de l'ancienne coûtume, & du mérite de Leandre.

71L epift. 127.

Cette lettre au roi Recarede eft pleine de louanges, du zéle qu'il avoit montré en procurant la converfion des Goths fes fujets; mais S. Gregoire y ajoûte des avis modeftes, l'exhortant aux deux vertus les plus rares dans les princes, l'humilité & la pureté du corps. Ayez foin, ajoûte-t'il, de ne vous pas laiffer furprendre à lacolere, & de ne pas faire promptement tout ce qui vous eft permis. La colere, même en puniffant les coupables, ne doit marcher qu'après la raifon, & lui obéir comme une esclave. Quand elle eft la maitreffe, elle fait paffer pour

justice

justice la cruauté même. S. Gregoire loue auffi le roi, de ce qu'ayant fait une constitution contre les Juifs, il avoit refufé une grande fomme d'argent, qu'ils offroient pour en obtenir la révocation. Il avoit envoyé des préfens à l'église de faint Pierre, & S. Gregoire lui en envoye de fon côté; fçavoir une petite clef contenant du fer des chaînes de S. Pierre; & une croix, où il y avoit du bois de la vraie croix, & des cheveux de S. Jean Baptifte; & une autre clef de S. Pierre.

XII

Concile d'E

Il s'étoit déja tenu trois conciles en Espagne, 'depuis que S. Gregoire étoit pape : un à Saragoce, pagne. un à Tolede, un à Huesca. Le concile de Saragoce, Tom. s. conc. fut tenu le premier jour de Novembre 592. ere 630. la feptieme année de Recarede: il y affifta onze évêques, & deux diacres pour deux évêques absens. Artemius évêque de Tarragone, & métropolitain de la province, y préfida; & les évêques étoient presque les mêmes du troifiéme concile de Tolede, Sup liv, XXXIV. tenu trois ans auparavant. En celui-ci on fit feulement trois canons qui portent, que les prêtres Ariens convertis, qui feront purs dans la foi & dans les mœurs, pourront fervir, après avoir reçu de nouveau la bénédiction des prêtres, & de même des diacres. C'est que la plûpart de ces prêtres hérétiques ne gardoient pas la continence.

12. 56.

can. I

Les reliques trouvées chez les Ariens, feront c. 2. présentées aux évêques, & éprouvées par le feu. Si quelqu'un eft convaincu de les avoir cachées, il fera excommunié. Cette épreuve par le feu, semble montrer que l'on ne croyoit pas que les vraies reliques pufsent brûler. Si les évêques Ariens convertis ont con- s. 3. Tome VIII.

T

AN. 599.

P. 1603.

P. 1:04

facré des églises, avant que de recevoir la bénediction, elles seront de nouveau confacrées par un évêque Catholique. Ces canons sont suivis d'une lettre de quatre des évêques du concile, qui confentent, que les receveurs du fifc prennent un certain droit par boiffeau de grain : apparemment fur les terres de l'église.

Le concile de Tolede fut tenu le dix-feptiéme de Mai 597. ere 635. la douzième année de Recarede; l'infcription porte, qu'il y affifta feize évêques : mais il n'y a les fouscriptions que de treize : dont le premier est Massonna de Merida, le fecond Migece de Narbonne, & Adelphius de Tolede n'eft que le troifiéme. On y fit feulement deux canons: dont le premier porte, que les évêques feront observer la continence aux prêtres & aux diacres : & pourront dépofer & enfermer les contrevenans pour faire pénitence. Le second défend aux évêques de s'attribuer le revenu des églises bâties dans leur diocése, mais ordonne qu'il appartiendra au prêtre qui y fait le fervice; s'il ne fuffit pas pour entretenir un prêtre, que l'on y mette un diacre: ou du moins un portier, pour tenir l'église nette & allumer tous les foirs le luminaire devant les reliques.

Le concile d'Huefca, tenu en 598. fit auffi deux canons : dont le premier ordonne aux évêques, d'affembler tous les ans les abbez, les prêtres & les diacres de leur diocèfe: pour leur enfeigner la regle de la vie qu'ils doivent fuivre, principalement fur la frugalité & la continence. Le fecond canon ordonne aux evêques de s'informer exactement, si les prêtres, les diacres & les foûdiacres obfervent la

continence afin de rejetter également les foup- AN. 599. çons mal fondez, & les mauvaises excuses.

L'année fuivante 599 quatorziéme du roi Recare- p. 1605. de, ere 637 le premier jour de Novembre, on tint un concile à Barcelonne : vrai semblablement à la pourfuite de l'abbé Cyriaque, envoyé par le pape; car on y condamna les mêmes abus, contre lefquels il avoit ordonné le concile de Gaule. A celui-ci affifterent douze évêques, & Afiatique archevêque de Tarragone préfida. On y fit quatre canons: dont les deux miers font contre la fimonie, & défendent de rien prendre, ni pour les ordinations, ni pour le faint chrême. Le troifiéme défend d'élever tout d'un coup des laïques à l'épiscopat, même par ordre du roi. Il veut que le clergé & le peuple élifent deux ou trois fujets entre lefquels le métropolitain, avec fes fuffragans, choififfe par le fort de celui qui fera confacré.

pre

Le dernier canon condamne les vierges confacrées à Dieu & les pénitens de l'un & de l'autre fexe, qui fe feront mariez, même les femmes qui ayant été enlevées, ne fe feront pas féparées de leurs raviffeurs. Ils feront excommuniez & exclus de la compagnie des fidéles, fans avoir la confolation de parler à perfonne. S. Gregoire fit de grands re- v. epist. 119. proches cette même année, à deux des premiers évêques de Gaule, Virgile d'Arles & Syagrius d'Autun, du peu de zéle qu'ils avoient témoigné contre cet abus; à l'occafion d'une femme nommée Syagria, qui après avoir embraffé la vie religieuse, avoit été mariée par violence.

Saint Gregoire prenoit toûjours grand foin de l'églife d'Afrique. Dès l'année 593. indiction on

XIII..

Eglife d'Afrique.