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trente-fix pfeaumes, douze à minuit, vingt-quatre AN. 59o. à matines ou à laudes. Les trois mois de printems, & les quatre mois d'automne on diminuoit ou on augmentoit trois pfeaumes de semaine en femaine, felon que les nuits augmentoient ou diminuoient. C'est le meilleur fens que l'on donne à mon avis à cet article de la regle de S. Colomban, qui eft affez obfcur, & ne fe peut expliquer par l'usage qui ne fubfifte plus. S. Colomban dit l'avoir reçu de fes peres; c'eft-à-dire, des moines d'Irlande. A la fin de chaque pfeaume ils fe mettoient à genoux. Ou- Pœnis, n. 19. tre la priere commune il marque l'obligation de prier enfuite chacun dans fa chambre; & que l'ef fentiel eft l'oraifon du cœur, & l'application continuelle de l'efprit à Dieu.

Conc. Eliber.

Après la regle fuit le pénitentiel: c'eft-à-dire, . 10. les corrections des fautes ordinaires des moines, où l'on voit plufieurs particularitez remarquables. La punition la plus fréquente font les coups de fouets, fix pour les fautes legeres, pour les autres à propor tion: quelquefois jufques à deux cens, mais jamais plus de vingt-cinq à la fois. Souvent on condamne n. 14. zei au filence ou à des jeûnes extraordinaires, ce qui s'appelle fimplement fuperpofition: fouvent à cer- c. 23. V. Cang. tain nombre de pfeaumes. Les moines faifoient le glo. Superpos. & figne de la croix fur tout ce quils prenoient: une n. 6. n. 3. cuillere, une lampe, & ainfi du refte. En fortant "50 15. ou en entrant dans la maifon ils demandoient la bénédiction du fupérieur, & fe préfentoient devant la croix. En fortant ils portoient d'ordinaire fur eux de l'huile bénite pour en oindre les malades; & le vaiffeau où ils la portoient fe nommoit chrif

Coin. an. 590.

s.

f. 19. 28.

mal : car c'est ainsi que j'entens ce mot qui figniAN. 590. fie quelquefois un reliquaire. D'autres l'entendent du vaiffeau où ils portoient l'euchariftie: car il paroît d'ailleurs qu'ils la portoient, & il y a des pénitences pour ceux qui en laiffoient corrompre les efpeces. Vita J. c.19. S. Colomban ne se servoit que de vaiffeaux de cuivre pour célébrer le S. facrifice: apparemment par efprit de pauvreté, & fes moines faifoient euxmêmes le pain qu'ils y offroient. Ils fe lavoient fouvent la tête, puisqu'il n'eft permis aux pénitens de la laver que le dimanche. Les pénitens fléchiffoient B. 16. & ibi Coint. les genoux, même le Dimanche & pendant les tems pafcal.

2. 13.

n. IS:

8. 17. 24.

M. 18.

Il y avoit deux œconomes en chaque monaftere, un grand & un petit : le grand étoit le prévôt chargé des affaires exterieures, afin que l'abbé n'eût que le foin des ames: le petit œconome étoit chargé du détail de la maison. Les moines changoient d'habit pour la nuit, reprenoient enfuite l'habit de jour, & en demandoient permiffion à chaque fois. Ils demeuroient affis tandis que l'on fonnoit pour l'office, excepté les penitens qui fe tenoient debout. On donne pénitence à celui qui ayant achevé fon ouvrage n'en demande pas d'autre; ou qui fait quelque chofe fans en avoir ordre ; & à celui qui couche dans une maison où il y a une femme. S. Colomban diftingue Proleg. deux fortes de péchez : les péchez mortels, que

8. 22.

n. 25.

$1. 29.

l'on

doit confeffer au prêtre, & les moindres péchez, que l'on confessoit souvent à l'abbé ou à d'autres qui n'étoient pas prêtres, avant que de fe mettre à table ou au lit. Plufieurs articles de ce pénitentiel sont tirez de Caffien. Il y a un autre pénitentiel de S. Colom

ban,

vile.

Το

590. XI.

ban, qui comprend les peines canoniques de toutes AN. fortes de péchez, & pour toutes fortes de perfonnes. La même année 590. cinquième du roi Recarede, Concile de SeErẻ 628. le quatriéme de Novembre il fe tint un To .conc.p.1588. concile à Séville, compofé de huit évêques, dont S. Leandre étoit le premier. Comme ils furent affemblez dans l'églife, les diacres de Pegase évêque d'Aftigi leur présenterent un état des efclaves de la même églife, que Gaudence fon prédeceffeur avoit affranchis ou donnez à fes parens. Ils confulterent les canons; & trouverent que les donations ou alienations des biens de l'églife faites par l'évêque ; étoient nulles, à moins qu'il n'eût donné fes biens propres à l'églife: car alors on faifoit compensation. Ils d'éciderent donc, que hors ce cas les alienations & les affranchiffemens faits par Gaudence ne devoient point fubfifter. Toute-fois par un un sentiment d'humanité il ordonnerent que les ferfs ainfi affranchis, demeureroient libres, mais fujets de l'église; & qu'ils ne pourroient laisser leur pécule qu'à leurs enfans, qui demeureroient à perpetuité fujets de l'églife comme eux & aux mêmes conditions. Ils déclarerent que cette décifion auroit lieu dans toute la province Betique. Ils ordonnerent encore en execution du concile de Tolede, que fi les prêtres & les autres clercs, étant avertis par leur évêque, n'éloignoient pas d'avec eux les femmes étrangeres, les juges avec la permiffion des évêques, s'attribueroient ces mêmes femmes comme efclaves, avec ferment de ne les point rendre aux clercs.

C. z.

c. 34

epift. 41.

S. Leandre ayant appris l'élection du pape faint Greg. lib.
Gregoire, lui écrivit, lui marquant la folide con-
Tome VIII.

D

I.

AN.

590.

XII. Lettre à S. Leandre. 1. epft. 41.

verfion & la pieté du roi Recarede. Il le confultoit en même tems fur les trois immerfions du baptême, dont les Ariens abufoient; pour fçavoir fi on les devoit continuer, puifque les coûtumes de l'église étoient diverses, fans préjudice de la foi. De plus il lui demandoit plufieurs livres ; & entre autres, fes expofitions fur Job.

S. Gregoire ne put répondre à la lettre de faint Leandre que long-tems après, au mois de Mai de l'année fuivante 591. & il le fit en ces termes : Je défirois de tout mon cœur répondre à vos lettres mais je fufs tellement accable des foins de l'épiscopat, que j'ai plus envie de pleurer que de parler. Vous le verrez par la négligence avec laquelle je vous écris, à vous que j'aime fi ardemment. Je fuis chargé de la conduite d'un vieux bâtiment si usé & fi battu de la tempête, que je ne puis le conz. epift. 4 duire au port. Il écrivoit de même l'année précedente à Jean de C. P. lui demandant le fecours de fes prieres. Et vous pouvez d'autant mieux prier, ajoûtoit-il, que vous êtes plus éloigné des afflictions fouffre ce pays. que Ces paroles font voir que par ce vaiffeau fi caffé & fi maltraité des flots, il n'entend pas l'église, mais la ville de Rome, demi-ruinée, & continuellement inquiétée par les Lombards. Car il ne pouvoit fe difpenfer de prendre foin de fon repos même temporel, & de fes affaires publiques, comme la fuite le fera voir. Il continue de parler ainfi à S. Leandre: Je ne puis exprimer la joie que je fens de voir le roi Recarede fi parfaitement converti à la foi catholique. La defcription que vous faites de ses mœurs, m'oblige à l'aimer fans le con

noître. C'est pourquoi vous devez veiller plus foig- AN. 591. neusement fur lui, afin qu'il ne s'éleve pas de fes bonnes œuvres, & que la pureté de fa vie réponde à celle de la foi. Quant aux trois immerfions du baptême, nous les pratiquons, pour exprimer les trois jours de la sepulture, ou fi l'on veut, les trois perfonnes de la Trinité: comme l'immersion unique peut fignifier l'unité de la nature divine. Mais parce que les hérétiques plongoient trois fois, je fuis d'avis qu'on ne le faffe point chez vous: de peur qu'ils ne leur semble que nous divisions comme eux la divinité, & qu'ils ne se vantent que leur coutume l'a emporté fur la nôtre. Je vous envoye les livres dont le mémoire eft ici joint: pour l'explication fur Job, je l'ai réduite d'homelies en livres fuivis, & ils font entre les mains des écrivains. Cette lettre eft dattée du mois de Mai, indiction neuvième, l'an 591.

XIII.

tient le cinquième

Au mois de Février de la même année. S. Gregoire S. Gregoire fouttint un concile à Rome, d'où il écrivit fes lettres concile. fynodales aux quatre patriarches, ou plutôt la même 1. epist. 24. lettre, dont il leur envoïa à chacun un exemplaire: fçavoir à Jean de C. P. à Euloge d'Alexendrie, à Gregoire d'Antioche, à Jean de Jerusalem, & à Anaftafe d'Antioche. La raifon de nommer les deux patriarches d'Antioche, eft qu'encore que Gregoire fût en poffeffion, le pape ne laiffoit pas de reconnoître Anastase; & il avoit même écrit à l'empereur, 1. epift. 27. pour obtenir, que fi on ne lui permettoit pas de retourner à fon fiége, du moins on l'envoyât à Rome, l'ufage du pallium, pour celebrer la meffe à faint Pierre avec le pape. Il commence fa lettre fynodale par représenter fon affliction, d'avoir été chargé de

avec

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