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Ibid. p. 486.

Diplom. I. v. tab.

16.

13. 14. 15.

77. 16.

établit

alors Jotrum, qu'il enrichit de fes biens,
une grande communauté, fous la regle de S. Co-
lomban, & s'y retira lui même. Ce qui fait croire
qu'il fonda deux monafteres; un d'hommes, &
un de filles, qui étoit le principal. Ce dernier fub-
fifte encore, & eut pour premiere abbesse sainte
Theodechilde, fœur de S. Agilbert, depuis évêque

de Paris.

S. Oüen fut en grand crédit à la cour du roi Dagobert, dont il gardoit le fceau, en qualité de référendaire ou chancelier; & il reste encore des actes originaux foufcrits de fa main en cette quaVita fanct. Agil. to. 2. 4. Ben. lité. Il obtint du roi une terre dans les forêts de Brie, entre le grand & le petit Morin, où il fit bâtir un monastere, qu'il nomma Resbac, du nom d'un petit ruiffeau, & que l'on nomme aujourd'hui Rebais. Pour le gouverner, par le confeil de S. Faron évêque de Meaux, il fit venir de Luxeu S. Agile ou Aile, difciple de S. Colomban, qui étoit défiré pour évêque à Mets, à Langres & à Befançon, & pour abbé à Luxeu: en forte qu'il fallut employer l'autorité du roi, pour l'avoir à Rebais. Če monaftere fut nommé Jerusalem: l'églife confacrée S. Faron & S. Amand, en prépar fence de S. Eloy & de S. Qüen, & S. Agile établi abbé dans le concile tenu à Clichi le premier de Mai 636, la quatorziéme année de Dagobert. On dit que S. Ouen avoit un troifiéme frere nommé Radon, qui fondą le monaftere nommé de fon nom Radolium, aujourd'hui Reüil fur la Marne dans le même canton de Brie, qui n'est plus qu'un prieuré considérable de l'ordre de Cluny. S. Óüen

n. 19.Fredeg.c.178.

vouloit

vouloit embraffer la vie monaftique, & fe retirer à Rebais; mais le roi & les grands ne purent y confentir.

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XL.

Tita fandt, Aud.

Vita fanit. Elig.

c. 35.

Coint. an. 634: n. 9. Vita c. 36.

S. Eloy & S. Oüen encore laïques avoient déja sixième conciautant d'autorité que des evêques. Un herétique le d'Orleans. chaffé d'outre-mer, vint en Gaule; & s'étant arrêté c. 8. à Autun, commença d'y femer artificieusement ses erreurs. La nouvelle en étant venue à la cour, S. Eloy toûjours vigilant pour la foi, concerta avec Saint Ouen, & avec d'autres perfonnages Catholiques & ne ceffa point d'exhorter les évêques & les feigneurs, jusques à ce que par ordre du roi, il s'affembla un concile à Orleans, ou cet herétique fut amené. Il fut interrogé par plufieurs hommes doctes: mais il répondit avec tant d'art, que l'orfqu'on penfoit le ferrer de plus près, il s'échappoit comme un serpent, & revenoit à la charge plus vigoureusement. Enfin Salvius évêque de Valence, comme l'on croit, découvrit fes artifices. L'herétique ainfi convaicu, fut condamné par tous les évêques, & chaffé de Gaule honteufement.

S. Eloi fit de même chaffer de Paris un apoftat qui féduifoit le peuple, & bannir du royaume de France, après une longue prifon, un qui feignoit d'être évêque. Il pourfuivit avec grande autorité plufieurs importeurs femblables; & tous ceux qui s'écartoient de la doctrine Catholique.

XLI. Commencemens

On compte ce concile d'Orleans pour le fixiéme, & on croit que l'herétique qui y fut condamné, des Monothelites. étoit un Monothelite: car c'eft le tems où commença cette nouvelle fecte: & en voici l'origine. Quelques évêques recevant le concile de Calce

T t

P. 162. C. Max,

2. op. p. 183.

Theoph. p. 274.

doine, & reconnoissant deux natures en Jesus-Christ, foûtenoient toutefois que l'on ne devoit lui attriCone. Later to. 6. buer qu'une feule opération, comme une fuite de difp. cum Pyr. to. l'unité de perfonne. Theodore évêque de Pharan en Arabie, fut le premier auteur de cette opinion; & elle fut reçue par Sergius patriarche de CP. né en Syrie, & de parens Jacobites. Il en écrivit à Theodore, lui envoyant un écrit prétendu de Menas, patriarche de CP. au pape Vigile, qui contenoit la même opinion, qu'en Jesus-Christ il n'y avoit qu'une opération & une volonté : & Theodore ne manqua pas de répondre à Sergius, qu'il recevoit cette doctrine. Ce prétendu écrit de Menas fut depuis convaicu de faux, & on a cru que Sergius même en étoit l'auteur.

Cone. VI. act. 14. inf. l. XII. n. 4.

Epift. Serg. conc.

VI. a. 12 P 920.

P.

Ensuite il écrivit à Paul le borgne, de la fecte des Severiens, lui envoyant l'écrit de Menas & l'approbation de Theodore de Pharan, apparemment pour ramener Paul à la communion de l'églife. Sergius écrivit auffi à George furnommé Arsan, Paulianiste, de lui envoyer des passages touchant l'unique opération qu'ils foutenoient; ajoutant dans fa lettre, que ces paffages lui ferviroient pour réunir l'églife avec eux. Car les fectateurs de Paul de Samofate ne croyant Jesus-Chrift qu'un pur homme, ne pouvoient lui attribuer qu'une opération. S. Jean l'aumônier, alors patriarche d'Alexandrie, ôta de fa main cette lettre à Arfan, & voulut le dépofer pour ce fujet : mais il en fut empêché par l'incurfion que les Perfes firent alors en Egypte.

Pendant cette guerre de Perfe, l'empereur Heraclius étant en Armenie, le chef des Severiens lui

Epift. Serg. Cyp: conc. Lat. jecr. I

C.

présenta un discours, pour foutenir fon erreur ; & l'empereur lui ferma la bouche, en lui oppofant la doctrine de l'églife. Mais en cette dispute il parla d'une opération en Jesus-Christ, dont peut être il avoir oui dire quelque chofe à Sergius de CP. Il en écrivit même à Arcade archevêque de Chypre, défendant que l'on parlât de deux opérations en Jefus Chrift après l'union. Mais Arcade, fans avoir égard à cette lettre, conferva toûjours la doctrine Catholique. Quelque tems après, l'empereur fe trouvant dans le pays de Lazes, raconta cette difpute p.123. E. à Cyrus évêque de Phafide, & métropolitain du pays, & lui fit lire la lettre qu'il avoit écrite à Arcade. Cyrus faifoit difficulté de ne reconnoître Epist. Cyp. Act. qu'une opération en Jesus-Chrift, & produisoit la ĉ. lettre de S. Leon à Flavien, qui enfeigne manifeftement deux opérations. Etant entré là-dessus en discours, l'empereur lui fit encore lire la réponfe de Sergius patriarche de CP. qui approuvoit fa lettre à Arcade. Alors Cyrus n'ofa plus contredire: mais il écrivit à Sergius, pour lui demander comment on pouvoit foutenir, fuivant les écritures, qu'il n'y avoit plus en Jefus-Christ après l'union, deux opérations, mais feulement une opération principale. La lettre de Cyrus à Sergius, eft de la quatorziéme indiction: c'est-à-dire, de l'an 626. Sergius lui repondit: Les conciles œcuméniques n'ont rien défini fur cette queftion, & elle n'y a pas même été agitée. Mais nous connoiffons quelques-uns des peres, principalement S. Cyrille, qui ont dit en quelques uns de leurs écrits, qu'il n'y a en Jefus-Chrift qu'une opération vivifiante. Me

Conc. 6. a. 121 P.915.

scoph. p. 274.

nas autrefois archevêque de CP. a auffi composé un discours adreffé à Vigile, pape de l'ancienne Rome, où il a enseigné une seule volonté & une feule opération en Jesus-Chrift; & afin que vous le voyiez vous-même, je l'ai fait transcrire avec plufieurs paffages, pour prouver cette vérité, & je vous les envoye. Et parce que vous dites que S. Leon difant que chaque nature opere en Jefus-Chrift, établit deux opérations: Vous devez fçavoir, que comme la lettre de S. Leon, qui est en effet la colomne de la vérité, étoit combatuë par les Severiens, plufieurs docteurs catholiques ont entrepris fa défense, & nous n'en connoissons aucun qui ait dit, qu'en ce paffage S. Leon ait enseigné deux opérations. Mais afin de ne pas faire cet écrit trop long, en vous les rapportant tous, je me contente de vous envoyer un paffage de faint Euloge d'Alexandrie, qui a fait un difcours entier pour la lettre de S. Leon. Nous ne connoiffons aucun des peres, qui jufques ici ait enseigné deux opérations en Jesus-Chrift. Si quelqu'un plus inftruit peut montrer qu'ils l'ayent dit, il faut abfolument les fuivre. Car il eft néceffaire de fe conformer à la doctrine des peres, non-feulement quant au fens, mais encore quant aux paroles, sans innover quoi que ce foit. Sergius finit, en demandant à Cyrus une prompte réponse.

Enfuite l'empereur Heraclius étant à Hieraple dans la haute Syrie, la vingtiéme année de fon regne, c'est-à-dire, en 629, Athanafe patriarche des Jacobites, vint le trouver. Il étoit rufé & malin, comme étoient alors la plûpart des Syriens;

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