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AN. 633.

Mabill. 1. liturg. Gall. c. 4. n. 8.

ufage dans les prieres & l'administration des facremens. S. Ifidore étoit l'ame de ce concile; & on voit par fes œuvres combien il étoit inftruit des offices eccléfiaftiques: auffi eft-il regardé comme le principal auteur de l'ancienne liturgie d'Ef fid. feript. c. 41. pagne, nommée depuis Mofarabique. Toutefois il témoigne lu même que S. Leandre fon frere, y avoit beaucoup travaillé.

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Conc. Tol. c. 5.

s. 6.

1. epift. 41. Sup. liv. xxxv.

22. 12.

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Donc pour éviter en Efpagne la diverfité de cérémonies, il eft ordonné premiérement, que trois mois avant l'épiphanie, les métropolitains s'inftruiront l'un l'autre du jour de la pâque, afin d'en avertir leurs comprovinciaux, & que tous la célébreront en même-tems. En Espagne, on donnera le baptême par une feule immerfion fuivant la décifion de S. Grégoire, afin que l'on ne femble pas approuver la doctrine des Ariens qui plongeoient trois fois parceque la foi de la Trinité eft affez . 7. marquée par les paroles. Les églifes ne demeureront point fermées le vendredi faint; mais on célébrera l'office, on inftruira le peuple de la paffion de Notre-Seigneur, & on l'exhortera à demander à haute voix pardon de fes péchés. On observera le jeûne ce jour-là, non-feulement jufques à none, mais jufques à ce que l'on ait fini l'office & les 2 prieres de l'indulgence. C'étoit aparemment ce que nous appellons l'abfoute. On obfervera partout, même dans les églifes de Gaule, la bénédiction du cierge la veille de Pâque, pour honorer la fainte nuit de la réfurrection. On ne chantera point Alleluia tout le carême, parce que c'est un tems de trifteffe & de pénitence. On ne le

6. 11.

AN. 633.

Inf. XXXVIII. n. 1 3.

c. n. & p. 443. fid.

c. 13.

eccl.

chantera.point non plus le premier jour de Janvier, & on gardera l'abstinence de chair, pour s'éloigner de la fuperftition des payens. A la meffe, on dira les louanges après l'évangile, non après l'épi-Mabill. 1. litur. tre. Par ces louanges ou laudes, il faut entendre, 4:12. Orel, fuivant S. Ifidore, l'Alleluia, qui fe trouve encore off. c. 13. après l'évangile dans le meffel Mofarabique. On ne fera point de difficulté de chanter dans les églises les hymnes compofées par les peres, comme par S. Hilaire & S. Ambroise, quoiqu'elles ne foient point de l'écriture fainte, non plus que les meffes & les autres prieres éccléfiaftiques. Les dimanches c. 14. • & les fêtes des martyrs, on chanteta à la meffe l'hymne des trois enfans dans la fournaise. On ne la voit plus dans le meffel Mofarabique : mais on voit encore Gloria & honor Patri, comme or- c. rs. donne le concile de Tolede, & non pas fimplement Gloria Patri, comme nous le difons. A la c. 18. meffe, on doit donner la bénédiction immédiatement après l'oraison dominicale, & avant la communion, que les prêtres & les diacres recevront devant l'autel, les autres clercs dans le chœur, & le peuple hors du chœur. C'eft-à-dire, que l'on portoit à chacun la communion à fa place, comme à Rome. La bénédiction dont il eft ici parlé, sup. liv, xxxvI. eft la bénédiction épifcopale, encore pratiquée en plufieurs églises de France. Quelques évêques d'Efpagne ne difoient l'oraifon dominicale que le dimarche. Le concile ordonne de la dire tous les jours dans l'office public ou particulier, & en prouve l'obligation par l'autorité de S. Cyprien, de S. Hilaire & de S. Auguftin. Il ordonne auffi

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1. 19.

6. 19.

C. IO.

6. 17.

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AN. 633.

de lire publiquement à l'office, depuis pâques jufques à la pentecôte, le livre de l'apocalypfe, que quelques-uns ne reconnoiffoient pas encore pour 6. 40. Canonique. Les diacres ne porteront qu'un orarium ou étole, & non pas deux; & il ne fera orné ni d'or, ni d'aucunes couleurs. Ces ornemens l'ont enfin emporté, & l'étole qui n'étoit que de linge, n'eft plus que d'étofe. Les diacres la doivent porter fur l'épaule gauche, afin d'avoir le côté droit 41. libre pour le fervice. Tous les clercs porteront la couronne d'une même façon : c'est-à-dire couronne de cheveux, avec la tête rafe au-deffus: au lieu que les lecteurs en Galice, portoient les cheveux longs comme les laiques, rafant feulement un petit rond au haut de la tête.

XLIX.

Autres canons.

c. 19.

F. 22. 23.

On renouvelle les regles des ordinations des évêques, particulierement pour la liberté des élections, & on exprime toutes les irrégularités. On ordonne aux évêques, aux prêtres & aux diacres d'avoir des Syncelles, c'est-à-dire, des perfonnes de vie exemplaire, qui couchent en même cham24 bre. Les jeunes clercs logeront ensemble en une chambre, fous les yeux d'un fage vieillard; & s'ils font orphelins, l'évêque prendra foin non-feule6.45. ment de leurs biens, mais de leurs mœurs. Les

clercs qui auront pris les armes en une fédition, feront dégradés & mis en pénitence dans un moc. 29. naftere. On traitera de même ceux qui auront confulté les magiciens, les arufpices, les augures ou c. 23. les autres devins. Un évêque ou un clerc dépofé, même injustement, ne pourra rentrer dans fes fonctions, qu'il ne recoive les marques folemnelle

ment comme à fon ordination. C'est-à-dire, pour AN. 633. l'évêque, l'orarium, l'anneau & le bâton pastoral; pour le prêtre, l'orarium & la chafuble; pour le diacre forarium & l'aube; pour le foudiacre, la paténe & le calice.

6.324

c. 49. Reg.c. 59.

e. 50.

Les évêques n'accepteront la commiffion d'exa- .. miner les criminels, qu'après qu'on leur aura promis par ferment de leur faire grace; fous peine de déposition, s'ils ont part à l'effufion du fang. Ils avertiront les juges qui abufent de leur pouvoir; & s'ils ne fe corrigent, ils les dénonceront au roi. La dévotion des parens qui offrent leurs enfans en bas âge, les engage à l'état monaftique, fuivant la regle de S. Benoît. Les clercs qui fe voudront faire moines, n'en doivent pas être empêchés par les évêques. Les évêques ne doivent pas . 51. employer les moines à des travaux ferviles pour leur profit, réduisant les monafteres presque à des métairies. Ils ne doivent s'y attribuer que ce que les canons leur donnent; d'exhorter les moines à la vertu, établir les abbés & les autres officiers, & faire observer la regle. Ceux qui fe trouvant en péril, ont reçu la pénitence, fans confeffer aucun crime particulier, mais en général fe reconnoiffant pécheurs; ceux-là pourront entrer dans le clergé : mais non pas ceux qui en recevant la pénitence, auront confeffé publiquement un peché mortel. Les pénitens qui rentreront d'eux-mêmes dans l'état commun des laïques, feront remis en pénitence par l'évêque : & s'ils la quittent encore, ou refufent d'y rentrer, ils feront traités comme apoftats, & anathématifés publiquement. Il y avoit encore . 56.

C. 54.

C. ST.

des veuves confacrées à Dieu par une profeffion AN. 633 publique, où elles changoient d'habit en présence de l'évêque, fans entrer en communauté. On les appelloit Sanctimoniales ou Religieuses, & il ne leur étoit plus permis de fe marier.

e. 67. 68, 69.

6. 74.

L'évêque ne peut affranchir les ferfs de l'églife, s'il ne lui donne d'ailleurs de quoi l'indemnifer de leur valeur: autrement fon fucceffeur les fera 6. 70. 71. rentrer en fervitude. Les affranchis des églises lui demeurent toûjours attachés, eux & leur pofterité, & obligés aux mêmes devoirs que les patrons ont accoutumé de fe réferver fur leurs affranchis. On peut prendre des ferfs de l'églife, pour les ordonner prêtres ou diacres à la campagne : mais il faut les affranchir auparavant. Après leur mort tout leur bien reviendra à l'églife; & ils ne pourront porter témoignage contre elle, non plus que les •. 72. affranchis. L'églife prendra la protection des affranchis des particuliers, qui les lui auront reccomc. 73. mandés. On ne peut ordonner clercs les affranchis, fi leurs patrons ne leur remettent tous les devoirs,

6. 57.

6. 58.

On ne contraindra point déformais les Juifs à profeffer la foi, qui doit être embraffée volontairement, & par la feule perfuafion : mais ceux qui ont été contraints à fe faire Chrétiens du tems du roi Sifebut; parce qu'ils ont déja reçu les facremens, fçavoir le baptême, l'onction du faint chrêle corps & le fang de Notre-Seigneur, il faut les contraindre à garder la foi qu'ils ont reçue par force; de peur qu'elle ne foit expofée au mépris, & le nom de Dieu blafphémé. Personne, ni clercs, ni laïques, ne donnèra protection

me,

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