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defcription de quelques anciens Monumens trouvez dans les Pays Etrangers, particuliérement de la Colomne d'Antonin Pie découverte à Rome en 1704.

Depuis fon retour de Versailles, il recommençoit quoique Vétéran, à venir fréquemment aux Affemblées ; & il fe propofoit d'y être afsidu. Il avoit même entrepris deux Ouvrages affez confidérables. Le premier, dont il m'avoit communiqué le plan peu de tems avant fa mort, étoit l'explication de toutes les Médailles modernes frappées depuis deux ou trois fiécles : explication qui demandoit, & la connoisfance des différentes Langues qui forment la Légende de ces Médailles, & celle d'un grand nombre de petits faits que l'Histoire générale a fouvent négligez.

Le fecond Ouvrage que M. Bourdelin avoit entrepris, étoit la Traduction du Systême intellectuel de l'Univers, publié en Anglois il y a environ trente ans par M. Cudwoort Profeffeur de l'Univerfité de Cambridge, gros volume in-folio d'une Métaphyfique fi fublime, & d'un ftile fi concis, que l'Auteur de la Bibliothéque choifie, qui en a donné à diverfes reprises de longs extraits, femble l'avoir fait pour suppléer à la Traduction même dont il parle comme d'une chofe impoffible.

Ce jugement que M. Bourdelin n'ignoroit pas, n'auroit vraisemblablement fervi qu'à rendre fa Traduction plus exacte, car il étoit bien réfolu de n'y épargner ni le tems ni la peine, & il n'avoit qu'environ quarante-neuf ans quand il eft mort. Il eft vrai, comme nous l'avons déja

que

remarqué, qu'il étoit d'une complexion très-délicate : il n'y avoit prefrien en lui qui n'annonçât cette délicateffe ; une taille mince & déliée, un fon de voix doux & foible, un visage pâle ; & tout cela joint à un certain air inquiet, avoit fait dire à un homme d'efprit de fes amis qu'il reffembloit à une ame en peine. Ceux qu'un long commerce avec lui avoit mis à portée de bien juger de fon intérieur, affûrent que c'étoit une ame heureufe & tranquille.

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ELOGE

DE M. PINART.

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ICHEL PINART naquit à Sens au mois de Juillet 1659. 1717. d'honnêtes parens, qu'il perdit de Afemblée bonne heure, & qui ne lui laifférent d'après la aucun bien.

Une de ses tantes fit quelques efforts pour fon éducation, & eut le bonheur d'y intéreffer M. l'Abbé Boileau, Grand Vicaire du Diocèse de Sens, qui témoin de la fageffe & de la bonne volonté du jeune homme, le fit recevoir à Paris mi les difciples que M. Gillot formoit avec tant de zèle. C'eft dans cette Ecole qu'il apprit le Latin, le Grec & les premiers Elémens de

par

publique

S. Martin.

l'Hébreu, qui fit dans la fuite le prin cipal objet de fon application.

Au fortir de chez M. Gillot, il s'attacha au P. Thomaffin qui travailloit à ce Gloffaire Univerfel, où il a tâché de réduire aux racines de la Langue Hébraïque, comme à la premiére des Langues, prefque toutes celles qui font répandues fur la terre. M. Pinart qui n'étoit guéres chargé que de l'arrangement méchanique de l'Ouvrage, fit cependant de cette maniére plus de progrès en Hébreu, qu'il n'en auroit fait par une étude plus fuivie en apparence, & l'extrême défir de fe perfectionner le rendit fouvent plus utile au P. Thomaffin, qu'une personne qui, à cela près, auroit été beaucoup plus habile.

Le goût de l'Hébreu étoit alors bien plus à la mode qu'il ne l'est au

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