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jourd'hui ; & comme il n'y avoit prefque à Paris que M. Pinart qui en pût donner commodément des leçons particuliéres, il eut pendant quelque tems beaucoup de pratique. On lui vit même des Ecoliers d'un rang distingué, & fes maniéres douces & fimples, autant que fa capacité, lui firent des amis & des protecteurs de tous ceux à qui il montra.

Sa réputation lui valut d'abord l'emploi de Sous-Maître au Collége Mazarin, & enfuite dans cette Académie une place d'Eléve, qu'il a confervée jufqu'en 1712. qu'il fut nommé à la Théologale de Sens.

Dans cet intervalle, qui a été de plus de cinq ans, il a fouvent entretenu la Compagnie fur des matiéres qui revenoient toutes à son premier objet; comme fur les Médailles Juifyes & Samaritaines, fur les Ta

lifmans qui font chargez de mots Hébreux ou Arabes, & enfin fur les premiers & véritables caractéres de nos plus anciennes Bibles. Depuis même qu'il avoit été déclaré Vétéran, à caufe de fa place de Théologal qui l'obligeoit à réfider, il ne laiffoit pas d'apporter quelquefois à l'Académie, dans les petits voyages qu'il faifoit à Paris, des fuites de fon travail. La derniére Piéce qu'il y a lûe rouloit fur cette question, fçavoir, fi David s'étoit revêtu de l'Ephod du Souverain Pontife pour confulter par lui-même l'Oracle du Seigneur. Il penfoit & prétendoit prouver contre la plupart des Interprétes, que le Texte original de cet endroit du premier Livre des Rois qui répond à ces mots de la Vulgate, applica ad me Ephod, fignifie feulement que David dit au Grand-Prêtre

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de s'approcher de lui avec l'Ephod; & il confirmoit fa preuve grammaticale par plusieurs circonftances de l'hiftoire même de David & de celle du Grand-Prêtre Abiathar.

Les Leçons qu'il donnoit à Sens dans fa Théologale,confiftoient dans l'explication littérale de semblables paffages de l'Ecriture, particuliérement des Pfeaumes. Mais on en a trouvé très-peu de chose parmi fes papiers, & on n'a rien d'imprimé de lui qu'un article inféré dans le Supplément du Journal des Sçavans de l'année 1707. où à l'occasion d'une nouvelle Bible Hébraïque qu'on l'avoit chargé d'examiner, il donne une notice exacte de toutes celles qui avoient été imprimées auparavant, il explique les différences, les avantages & les défauts particuliers de chaque Edition ; & les compa→

rant enfuite les unes aux autres, en juge en homme très-verfé dans la connoiffance du langage & des rits du Peuple choifi, très-inftruit de toutes ces minuties fi chéres aux Rabins, & nullement gâté par l'efprit contagieux du Rabinage.

Il y avoit environ deux ans que M. Pinart avoit eu quelques attaques de colique néphrétique. Les accès s'en renouvellérent au mois de Juin dernier, & avec tant de violence, qu'ils lui cauférent une rétention d'urine, & une inflammation dont il mourut le troifiéme de Juillet fuivant, âgé de cinquante

huit ans.

Sa patience fut fupérieure aux douleurs les plus aiguës. Elles ne lui arrachérent pas la moindre plainte, le moindre cri; & quelqu'un lui ayant parlé de cette retenuë comme

d'une

d'une espèce de foulagement qu'il refusoit à la nature, il répondit que les plaintes & les cris étoient un mauvais reméde qui fatiguoit les amis, étourdiffoit les domestiques, & ne fauvoit jamais le malade.

CATALOGUE DES OUVRAGES de M. PINART.

Voici la Note de ceux dont il eft fait mention dans les Recueils de l'Académie deg Belles-Lettres.

1. Sur le nom de BYRSA, donné à la Citadelle de Carthage, bâtie par Didoni Hiftoire, Tome I. pag. 150.

2. Sur un Paffage du premier Livre des Rois, Chap. 30. v. 7. Hiftoire, Tom. III.

pag. 102.

On a de plus de lui

Dans le Supplément du Journal des
Tome II.

I

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