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derniers foupirs. Ce qu'il avoit fait pour une de fes foeurs, il le fit bientôt après pour Madame de Louvois fa mere; & il n'y a peut-être aucune forte de facrifice que fon Eglife n'eût pû fe promettre de lui.

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Les chaleurs de l'été dernier augmentérent considérablement les douleurs de M. l'Abbé de Louvois; il se fit fonder, on fentit la pierre, & auffi-tôt il se détermina à l'opération, & s'y prépara comme à une mort certaine, quelqu'affurance que donnaffent fa jeuneffe, la force de fon tempérament, & l'habileté de l'Opérateur.

Dans l'intervalle,il réfigna trois de fes Bénéfices, & fit un Teftament, dont toutes les difpofitions font pleines de fageffe, de reconnoiffance, & fur-tout de charité; vertu à laquelle les derniers instants de

fa vie ont été feuls capables d'arracher le voile, dont fa modeftie l'avoit toujours couverte.

Enfin il fut taillé le vingt-neuviéme d'Octobre. La pierre fe trouva d'une nature molle, elle s'écrafa fous la tenette, & on ne put l'extraire que par fragments. La fiévre furvint, & le Malade mourut le huitiéme jour d'après l'opération, âgé de quarante-quatre ans & demi. L'Académie des Belles-Lettres a eu la confolation de revoir la Charde Bibliothécaire du Roi entre les mains d'un de ses plus illuftres Membres, & la nouvelle gloire de M ce dépôt également affûrée par ̈par l'étendue de ses connoiffances, & par l'amour avec lequel il eft naturel

ge

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qu'il cultive l'héritage de ses

peres.

1:52

CATALOGUE DES OUVRAGES DE M. L'ABBE' DE LOUVOIS.

On fçait qu'il a eu part à beaucoup de petits Ouvrages de toute efpéce, comme il y en a eu auffi beaucoup, & de très-confidérables qui lui ont été dédiez ; mais le feul qui ait été imprimé fous fon nom par une forte de néceffité, c'eft le fuivant : Difcours prononcé à l'Académie Françoise M. l'ABBE' DE LOUVOIS, le Jeudi 23. Septembre 1706. torfqu'il fut reçu à la place de M. l'ABBE' TESTU DE MAUROY. Paris, 1706. in-40. & réimprimé dans les Recueils de l'Académie

par

in-12.

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ELOG E

DU PERE LE TELLIER.

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Affemblée

d'après la

ICHEL LE TELLIER naquit auprès de Vire en Baffe-Nor- 1719. mandie le feiziéme de Décembre publique 1643. & fit fes études à Caën au s. Martin. Collége des Jéfuites, qui en jugérent fi favorablement, qu'ils le reçûrent parmi eux dès l'âge de dix-fept à dix-huit ans. Après avoir régenté avec fuccès la Philofophie & les Humanités, fes Supérieurs parurent le destiner uniquement aux Lettres. Il fut chargé de travailler fur QuinteCurce pour l'ufage de feu Monfeigneur; & l'Edition qu'il en donna en 1678. le fit choisir, avec quelques autres Peres diftinguez par de

femblables travaux, pour établir à Paris dans le Collége de Clermont une Société de Sçavans, qui fuccédât aux Sirmonds & aux Pétaus. Mais ce projet, dont l'exécution étoit naturellement affez difficile, fut encore dérangé par le goût que le P. le Tellier prit pour un genre d'écrire tout différent, qui le conduifit par dégrés aux premiers emplois de fa Compagnie. Il y fut fucceffivement Reviseur, Recteur, Provincial. Enfin le Pere de la Chaize étant mort en 1709. le Pere le Tellier fut nommé Confeffeur du Roi, & Académicien Honoraire de cette Académie. Il eft mort à la Fléche le fecond du mois de Septembre dernier, âgé de foixante & feize ans.

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