2-37AFP REGIA INSCE HUMAN LITT ACAD ELOGE DE M. DE TOURREIL. ACQUES DE TOURREIL 1715. naquit à Touloufe le 18. Affemblée Novembre 1656. d'une fa- publique d'après Pa mille des plus diftinguées dans la ques. A par core par fa retraite, & qui, jusqu'à fa mort, a prefque tenu lieu de pere à M. de Tourreil dont nous parlons. Il n'étoit encore que dans fes premiéres Claffes, lorfque l'on commença à reconnoître en lui une forte paffion pour l'éloquence. Il se vengeoit volontiers de fes camarades, & quelquefois de fes Maîtres, par des efpéces de déclamations, toujours affez ingénieufes pour être pardonnées à un Ecolier, & fouvent affez vives pour ne pas faire méprifer l'ouvrage d'un enfant. Son exemple ne manqua pas d'exciter l'émulation de quelques jeunes gens du même âge: il fe fit entr'eux une fociété où l'on travailloit à l'envi; on s'y diftribuoit tour à tour des fujets; tous contribuoient dans une certaine proportion à la récompense de la meilleure Piéce, & un célébre Avocat nommé M. Parisot, donnoit avec plaifir pour juger les petits débats de ces Orateurs naiffants, un tems après lequel mille Clients foupiroient pour les conteftations les plus férieuses. L'Eloquence fuppofe ordinairement, du moins dans la jeunesse, un naturel vif, ardent, prefque impétueux, & tel étoit celui de M. de Tourreil ; à peine forti du Collége, il eut envie d'aller à l'Armée, & on ne put le retenir que par l'exemple de ces illuftres Romains, qui avoient long-tems brillé dans le Barreau, avant que de paroître à la tête des Légions. Charmé d'entrer dans un parallele fi flatteur, il fe contenta de fe faire appeller M. le Chevalier de Tourreil, & demanda à venir à Paris pour se perfectionner dans l'étude du Droit & des Belles-Lettres. Le goût qu'il y prit effaça bientôt celui qu'il avoit eû pour les armes; il entendit parler de l'Académie Françoise, & des Prix d'éloquence qu'elle a coûtume de propofer; il entra deux fois en lice, & deux fois il fut vainqueur. Ces dif cours qui commencérent à lui faire un Nom, font imprimez dans le Recueil des années 1681. & 1683. En 1691. il donna au Public la Traduction de quelques Harangues de Démosthène, c'eft-à-dire, de la premiére Philippique, de la premiére, de la feconde, de la troifiéme Olynthienne, & du Difcours fur la Paix. Il les rétablit dans l'ordre chronologique, marqué par Denys d'Halicarnaffe & Diodore de Sicile, & qui n'avoit été obfervé dans aucune édition; il mit au commencement de chaque Harangue un fommaire qui |