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& de quelques autres Auteurs. Ce qui eft certain, c'eft qu'on ne l'en a plus oui parler, & qu'il ne s'en eft rien trouvé dans fes papiers.

Les bons offices & les fecours

empreffez que

les gens

de Lettres

du premier ordre recevoient continuellement de M. Boivin, lui avoient fait une autre forte de réputation, égale, fupérieure même à celle qu'il s'étoit acquife par fes découvertes & par fes Ouvrages. Outre les exemples que nous en avons citez, il s'en trouve encore de glorieux témoignages dans la Diplomatique du P. Mabillon, qu'il avoit fouvent aidé à lire, ou à fuppléer les plus difficiles écritures; dans le Recueil des Oeuvres de M. Defpréaux, à qui il avoit fourni de nouvelles Remarques fur le Traité du Sublime de Longin, & la Traduction de

quelques fragments peu connus de ce Rhéteur ; dans le P. le Quien, qui nous apprend, entre-autres, dans la Préface qu'il a mise à la tête d'un Ouvrage attribué à S. Jean Damafcéne, que c'eft à M. Boivin qu'il eft redevable de toutes les fingularités qu'il y rapporte fur le nom & les écrits de Michel Siciditès, appellé quelquefois Sicéliotès, & d'autres fois Glycas.

C'étoient-là autant de titres, qui appelloient M. Boivin le cadet avec fon aîné dans cette Académie, lorfqu'en 1701. il plut au feu Roi de l'augmenter, & de lui donner une nouvelle forme. Mais, indépendamment de l'extrême modeftie qui le déroboit volontiers au grand jour, il respectoit la délicateffe & la fupériorité de fon frere, au point de ne pouvoir fe réfoudre à paroître vou

,

loir aller de pair avec lui; il attendit donc encore quatre ans, avant que de fe préfenter à l'Académie & elle ne lui fit pas un crime de ce délai, parce qu'elle fçavoit combien il étoit en état de l'en dédommager. Le Public, qui n'en doutoit pas non plus, en a trouvé la preuve dans douze ou quinze de fes Disfertations, qui font imprimées en entier, ou par extraits dans les quatre premiers volumes des Mémoires de l'Académie, & il n'est pas à craindre qu'il rabatte rien de cette bonne opinion, à la vûe des autres Piéces de la même main, qui entrent dans les deux volumes qui font actuellement fous la presse.

Il n'y avoit pas encore trois mois que M. Boivin avoit été reçû à l'Académie, quand la mort de M. Pouchard fit vacquer au Collége Royal

une

la

une Chaire de Profeffeur en Langue Grecque, il ne la demanda point, & il y fut nommé avec un applau dissement général. Lui seul eût été bien plus content, fi cette grace fût tombée fur fon frere. L'année fuivante, la feconde Chaire de Grec devint auffi vacante; & cette fois, il écrivit au Miniftre non 9 pour faire avoir à fon frere, il trouvoit lui-même de l'indifcrétion, & une efpéce d'injustice à les prétendre toutes deux pour les deux freres, & il croyoit encore moins convenable que le cadet fe trouvât l'ancien. Tout ce qu'il demandoit, c'étoit la permiffion de lui remettre fa propre Chaire; & comme ce n'étoit pas par une vaine oftentation d'amitié qu'il faifoit cette démarche, il appuyoit fa demande fur des raifons que, même pour réuffir, on n'allé

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gue qu'à l'extrémité & dans un véritable befoin. Quels que foient, difoit-il dans fa Lettre, quels que foient les avantages de la place de Profeffeur Royal, je puis m'en paffer, & beaucoup mieux que mon frere: il n'a point d'autre emploi, il fe livrera tout entier à celui-ci ; & moi, déjà partagé entre la Bibliothéque & l'Académie, je remplirai plus exactement mes devoirs à l'égard de l'une & de l'autre. Les vœux du Public furent plus écoutez que ceux de M. Boivin le cadet, on l'obligea de continuer fes Leçons au Collège Royal, & il y a lû & expliqué jusques dans les derniers tems de fa vie, les Poëmes d'Homére, avec tout le goût, & toute l'élégance que l'on peut jetter dans de femblables explications.

C'eft dans le cours de ces Leçons,

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