Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][merged small]

JEA

Affemblée

d'après la

S.

EAN MARIE DE LA MARQUE DE TILLADET, fils de François de 1715. la Marque, & d'Angélique Riviére, publique naquit au Château de Tilladet ens. Martina Armagnac, vers l'an 1650, ou 1651. On ne fçait, & il difoit ne fçavoir pas lui-même plus précisément la date de fa naiffance, parce que les Regiftres de fa Paroiffe avoient été brûlez pendant les troubles de Guyenne, qu'il avoit d'ailleurs perdu de trèsbonne heure fon pere & fa mere, & qu'enfin il étoit forti de fon pays dans un âge où ce point de chronologie ne l'embarraffoit guéres. La Maison de la Marque dont il

étoit, eft la même que

celle de Mar

ca, l'une des meilleures du Béarn où rien n'eft plus ordinaire que cette diverfité de noms ou de terminaifons, dans les titres d'une même famille. Le Cardinal d'Offat, qui avoit été Précepteur d'un Gentilhomme de cette Maifon, varie de même dans l'adreffe des Lettres qu'il lui écrit, Tantôt, c'eft à M, Marca, ou de Marca, d'autres fois à M. la Marca, & plus communément à M. de la Marque,

La Maison de Riviére dont étoit fa mere, ne différe pas non plus de celle de Ribeyra, dont il y a une branche confidérable établie en Efpagne.

Il fit fes Humanités & un cours de Philofophie à Ausch, de là il passa à l'Académie à Toulouse, & au fortir de l'Académie il fit deux

campagnes,l'une dans l'Arriére-ban, l'autre à la tête d'une Compagnie de Cavalerie.

La paix de Nimégue fufpendit l'ardeur du jeune Guerrier, & le dérangement où il trouva fes affaires domeftiques à fon retour dans la Province, ébranla fort fa vocation. Divifions de famille, dettes, procès, réparations, tout vint l'accabler, & fembla concourir à le dégoûter, non feulement du genre de vie qu'il avoit embraffé, mais encore du monde.

Il vendit la terre de Tilladet, qui faifoit prefque tout fon bien. Une partie du prix fervit à dégager l'autre, qu'il mit à fond perdu pour s'en faire un revenu plus fort & plus indépendant. Il vint enfuite à Paris où fe trouvant à portée de choisir la retraite la plus convenable, il en

tra chez les PP. de l'Oratoire, & y prit les Ordres.

Ce ne fut toute fois qu'avec peine qu'il parvint à la Prêtrife. Car dans l'impoffibilité de produire fon Extrait Baptiftaire, il fallut y fuppléer par des Enquêtes Juridiques, qui fans déterminer précisément fon âge, établirent au moins qu'il avoit bien celui que l'Eglise a prescrit pour le Sacerdoce.

M. l'Abbé de Tilladet fe remit à l'étude. Il fit tant de progrès dans celle de la Philosophie & de la Théologie, qu'il fut bien-tôt en état de les enfeigner, & ç'a été fon occupation chez les PP. de l'Oratoire pendant près de quinze années,c'eft+ à-dire, jufqu'au tems où fa fanté ne lui permit plus de continuer un fi fa→ tiguant exercice. Alors il fe retira au Séminaire des Bons-Enfans. La Pré

[ocr errors]

dication y devint pour lui l'objet

d'un délaffement chrêtien, non-feulement par le zèle & les talens qu'il fe fentoit pour l'inftruction des Fidéles, mais plus encore par l'habitude qu'il avoit contractée comme Philofophe & comme Théologien, de débiter les réflexions les plus fublimes fur les matiéres qui font le moins foumises à nos fens.

Les Lettres eurent aussi une bonne portion de fon loisir. Il fut appellé dans cette Académie en qualité d'Affocié, lors du renouvellement de 1701. En 1705. il y remplit la place de Penfionnaire de feu M. Pavillon, & peu de tems après il eut une autre pension fur le Sceau com me Cenfeur Royal des Livres. Il étoit généralement eftimé & chéri de fes Confréres

pour la dou

ceur & la facilité de fes mœurs, pour

Tome II.

*

« AnteriorContinuar »