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me.

AN. 462.

XXII.

Jup.

Concile de Ro.

conc.p. 1040.

des faints, ou de prétendre connoître l'avenir par l'infpection de quelques écritures que ce foit. Il a déja été parlé de cette fuperftition ; & elle a duré long-tems après. A la tête de ces canons eft une lettre pour les adreffer aux deux évêques de la province, qui n'avoient pas affifté au concile de Vennes fçavoir, Victorius du Mans, & Thalaffius d'Angers.

Un nommé Hermès ayant été ordonné évêque de Beziers, les habitans ne voulurent pas le recevoir; parce qu'en effet fa vie paffée le rendoit indigne de l'épifcopat. Irrité de ce refus, il Hil.epift.7.to. 4. fit enforte de s'emparer de l'églife de Narbonne. Enfuite lui & l'évêque de Beziers portérent leurs plaintes à Rome au pape S. Leon & au pape Hilarus, qui en étant encore inftruit par un diacre nommé Jean, écrivit premiérement à Leonce d'Arles, l'exhortant à lui envoyer une relation du fait, foufcrite de lui & des autres évêques, fur laquelle il pût interpofer fon jugement. Cette lettre eft du troifiéme de Novembre 462. On envoya des députés de part & d'autre ; & deux évêques de Gaule, Faufte & Auxanius étant venus à Rome, affiftérent au concile que le pape tint dans le même mois de Novembre avec les évêques qui s'étoient affemblés en l'anniverfaire grand nombre, & de diverfes provinces, pour

de fon ordination. L'affaire d'Hermès y fut jugée, & le pape Epift. 8. écrivit la décifion du concile aux évêques des provinces de Vienne, de Lyon, de Narbonne & des Alpes Pennines. La lettre eft du troifiéme de Décembre, fous le confulat de l'empereur Sevére, la même année 462.

C. 2.

ce,

Elle porte que, pour le bien de la paix & par indulgenHermès demeurera évêque de Narbonne : mais à condition qu'il n'aura point le pouvoir d'ordonner les évêques, qui eft transféré à Conftantius évêque d'Uzès, comme le plus ancien de la province; mais après la mort d'Hermès, le droit des ordinations reviendra à l'évêque de Narbonne. Pour éviter de pareils inconvéniens, on recommande aux évêques de Gaule de tenir tous les ans un concile des provinces dont on pourra l'assembler: apparemment à cause des hostilités qui ne permettoient pas de les tenir par-tout régulièrement. Leonce évêque d'Arles doit marquer le lieu & le tems du concile fes lettres aux métropolitains: mais on doit confulter le faint fiége dans les affaires plus importantes, qui ne pourront être terminées au concile de la province. Les évêques ne doivent point fortir de leur province, fans ayoir des

par

AN. 463.

a. s.

lettres de leur métropolitain; & en cas de refus, ils s'adref-
feront à l'évêque d'Arles. Ils ne peuvent aliéner les terres de
l'églife, que par l'autorité du concile. Leonce s'étoit adreffé c.4
au pape pour redemander quelques paroiffes d'Arles, aliénées
par S. Hilaire fon prédéceffeur : mais le pape en renvoie la
connoiffance aux évêques des Gaules.

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XXIII. Lettres d'Hilarus contre S. Ma

mert de Vienne. Sup. xxvII. n. 49. Leo. ep. 50. al.109. Epift. 9. 10. 4. conc.p.1043.

On rapporta au pape Hilarus, que Mamert évêque de Vienne avoit ordonné un évêque à Die, malgré le peuple & par violence; & il prouva, par les archives de l'églife Romaine, que cette églife n'étoit pas du nombre de celles qui dépendoient de Vienne. Car fuivant le réglement de S. Leon, elle n'en avoit que quatre fous fa jurifdiction: Valence, Tarentaife, Genève & Grenoble. Le pape Hilarus fe plaignit à Leonce d'Arles, de ne l'avoir pas averti de cette entreprise. Examinez, dit-il, cette affaire dans le concile qui, felon nos ordonnances, doit s'affembler tous les ans, & où vous devez préfider; faites-y rendre compte à Mamert de fa conduite, & nous en inftruifez par une lettre commune. Cette lettre eft du dixiéme d'Octobre 463, fous le confulat de Ba- Epift. 10: file. Le pape en écrivit auffi aux évêques des provinces de Vienne, de Lyon, de Narbonne & des Alpes, par un évêque nommé Antoine les exhortant à réprimer cette entreprise & les autres femblables, & à tenir exactement les conciles. Antoine rapporta la réponse du concile de Gaule, compofé de vingt évêques, comme il paroît par la lettre que le pape lui écrivit le vingt-quatriéme de Février de l'année fuivante 464. Il dit que l'évêque de Vienne devoit être dépo- Epift. 11. fé, avec celui de Die qu'il avoit ordonné contre les règles : toutefois il en ufe plus modérément, pour conferver la paix des églifes; & charge l'évêque Veran, l'un d'entre eux, comme délégué du faint fiége, d'aller trouver Mamert de Vienne, pour l'admonefter de ne plus faire de telles entreprises, fous peine d'être privé de fa jurifdiction fur les quatre églifes de fa province, qui feront attribuées à l'évêque d'Arles. Il ordonne auffi que l'ordination de l'évêque de Die foit confirmée. par Leonce évêque d'Arles, s'il le juge à propos.

Afcagne évêque de Tarragone, avec tous fes fuffragans écrivirent au pape Hilarus, pour fe plaindre de Silvain évêque de Calahorre, à l'extrémité de la même province, qui avoit ordonné un évêque que le peuple ne demandoit point; & avoit pris un prêtre d'un autre évêque, pour le faire évê

AN. 464.

XXIV. 'Autre concile de Rome.

Epift. 1.

Tarr. to. 4. Conc. p.

1033.

&2

AN. 464. que malgré lui. L'évêque de Sarragoffe s'en étoit plaint avoit averti tous les évêques voifins de fe féparer de ce schifmatique. Les évêques de la province de Tarragone prioient donc le pape de leur prefcrire ce qu'ils en devoient ordon Epift. 2. ner dans leur concile. Ils lui écrivirent enfuite fur une autre affaire. Nundinaire évêque de Barcelone avoit déclaré en mourant, qu'il defiroit avoir pour fucceffeur Irenée, déja évêque d'une autre ville dépendante originairement de la même église, à qui il laiffoit le peu de bien qu'il avoit. Les évêques de la province ayant égard à la volonté du défunt au confentement du clergé & du peuple de Barcelone des plus confidérables de la province, confentirent à la translation d'Irenée. Ils en demandérent au pape la confirmation.

AN. 465.
Tom. 4. Conc. p.

1060.

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&

Ces affaires furent examinées dans un concile tenu à Rome fous le confulat de Bafilifque & d'Hermeneric, le quinziéme des calendes de Décembre, c'est-à-dire le dix-feptiéme de Novembre 465, dans la bafilique de fainte Marie, à l'occafion de l'anniverfaire de l'ordination du pape. Il s'y trouva quarante-huit évêques, en comptant le pape & deux Afriquains. Après le pape, S. Maxime de Turin eft nommé le premier: auffi étoit-il en réputation dès le tems de l'empereur Honorius. Il nous refte de lui plufieurs fermons. L'évêque de Porto n'eft nommé que le cinquiéme; & il paroît que l'on fuivoit l'ordre de l'ordination. On fit en ce concile cinq cancns, que le pape prononça, & que les autres évêques approuvérent par leurs acclamations, fans dire leur avis en particulier. Le quatrième canon porte, qu'un évêque doit condamner de lui-même ce que lui ou fes prédéceffeurs ont fait contre les règles: mais que s'il ne le fait, il en fera châtié. Le cinquiéme eft contre les évêques qui défignent en mourant leurs fucceffeurs, prévenant ainfi & empêchant les élections légitimes.

Comme le pape propofoit ce réglement à l'occafion de ce qui étoit arrivé à Barcelone, il fit lire la lettre des évêques d'Efpagne fur ce fujet : & la lecture fut deux fois interrompue par les évêques, qui fe récriérent contre cet abus de donner les évêchés comme par teftament. On lut auffi l'autre lettre touchant les entreprifes de Silvain. Après quelques acclamations, le pape demanda les avis. S. Maxime de Turin protefta qu'il ne feroit jamais rien de ce qui étoit défendu par les canons; & que quiconque le feroit, devoit

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AN. 465.

en rendre compte au faint fiége. Ingenuus d'Embrun fit la
même proteftation, & les autres le fuivirent. Le pape or-
donna que les actes du concile feroient publiés par les no-
taires; & en écrivit le résultat dans une lettre décrétale, adref- Epift.2. to. 4. concè
fée à Afcagne & à tous les évêques de la province de Tar- P. 1035.
ragone, & datée du trentiéme de Décembre de la même
année 465. Le pape y marque d'abord, qu'il avoit reçu des
lettres des magiftrats & des principaux citoyens de plufieurs
villes d'Espagne, pour excufer la conduite de Silvain: ce qui
fait que, vu la néceffité des tems, il pardonne le paffé, pour-
vu qu'à l'avenir on obferve les canons. Il ordonne donc pre-
miérement, que l'on ne confacrera aucun évêque fans le con-
fentement du métropolitain. Il défend les tranflations; veut
qu'Irenée retourne à fon églife, fous peine d'excommunica-
tion; & qu'Afcagne faffe élire du clergé de Barcelone un
évêque digne d'en remplir le fiége, & le confacre, fans qu'à
l'avenir on puiffe regarder comme héréditaire l'épifcopat, qui
n'eft conféré que par la grace de Jefus-Chrift. Il n'y aura
jamais deux évêques dans une églife; l'on n'ordonnera ni
bigames, ni pénitens, ni mutilés, ni gens fans lettres, quoi-
que le peuple les demande. Le pape permet toutefois que
les évêques ordonnés à l'infçu d'Afcagne, demeurent évêques,
s'ils n'ont aucun de ces défauts. La néceffité des tems, qui fert
de motif pour ufer d'indulgence, femble fignifier l'oppreffion
des Barbares, dont l'Espagne étoit remplie.

Ingenuus évêque d'Embrun, métropole des Alpes mariti-
mes, fe plaignit au pape Hilarus, que dans le concile de
Rome tenu en 462, l'évêque Auxanius avoit obtenu par fur- Epift. 4.
prife quelque avantage au préjudice de fa métropole. Le pa-
pe écrivit aux évêques Leonce, Veran & Victurus, de pren-
dre connoiffance de ce différend; déclarant qu'il ne veut rien
faire contre les canons, ou contre les priviléges des églifes, ni
favorifer l'ambition des évêques, dont le miniftére doit fruc-
tifier, non par l'étendue des pays, mais par l'acquifition des
ames. Il confirme ce que S. Leon avoit ordonné touchant les
deux villes de Cemèle & de Nice, qui ne doivent avoir qu'un
évêque. Il réíidoit alors à Cemèle, qui étoit plus confidérable:
depuis Cemèle ayant été ruinée, on l'a transferé à Nice.

La même année 465, fous le confulat de Bafilifque & d'Her-
meneric, il arriva à Conftantinople un grand incendie, qui
confuma huit de fes régions ou quartiers. S. Daniel Sty lite

XXV.* Commencement

de S. Daniel Sty

lite.

AN. 465. Marc, Chr. an. 465. Chr. Pafch. Vita S. Dan. ap.

Sur. 11.Dec. c. 2.4.

c. 6.

l'avoit prédit, & avoit confeillé au patriarche Gennade & à l'empereur Leon de le prévenir, en faifant deux fois la femaine des priéres publiques; mais on ne l'avoit pas cru. L'événement en fit fouvenir, & le peuple courut en grande hâte vers fa colomne. L'un fe plaignoit d'avoir perdu fa maison; l'autre fes biens, fes amis, fa femme, fes enfans. Le faint touché de leur affliction fondoit en larmes, & leur confeilloit de s'appliquer à la prière & au jeûne. Il étendit les mains vers le ciel, & pria pour eux; puis il les renvoya, difant que l'incendie finiroit au bout de fept jours : ce qui arriva. Alors l'empereur vint avec l'impératrice le prier de demander à Dieu de leur pardonner le paffé, & de les mettre en fureté pour l'avenir.

Daniel n'étoit monté fur fa colomne que depuis quatre ou cinq ans, c'est-à-dire depuis la mort de faint Siméon, Vita, c. 2. qu'il fe propofa d'imiter. Daniel étoit natif du bourg de Maratha, près de Samofate: à l'âge de douze ans il fe retira dans un monaftére voifin. Long-tems après, fon abbé allant à Antioche pour les affaires de l'églife, le mena avec lui; & paffant à Telade ou Telaniffe, il lui fit voir S. Siméon Stylite fur fa colomne. S. Siméon lui permit de monter auprès de lui, lui donna fa bénédiction, & lui prédit qu'il fouffriroit beaucoup pour Jefus-Christ. L'abbé étant mort, on voulut mettre Daniel à fa place; mais il le refufa. Il retourna voir S. Siméon Stylite, & demeura quatorze jours dans la mandre ou monaftére qui étoit auprès de fa colomne. Il .8. entreprit enfuite le voyage de la Terre-fainte; mais S. Siméon lui apparut en chemin, & lui ordonna d'aller à C. P. il obéit; & s'étant arrêté en un lieu nommé Philempore, où l'on difoit que les malins efprits revenoient, il s'établit dans une église abandonnée. Quelques clercs de l'églife de C. P. voulurent l'inquiéter; mais il fut protégé par l'évêque Anatolius, & l'ayant guéri d'une grande maladie, il lui demanda, pour toute récompenfe, le pardon de ceux qui l'avoient calomnié.

C. 11.

6. 14.

S. Siméon Stylite avoit envoyé fon difciple Sergius porter à l'empereur fon habillement de tête. N'ayant pu avoir accès auprès du prince, il alla trouver Daniel, dont il avoit oui dire de grandes chofes. Il lui apprit la mort de S. Siméon, & le fujet de fon voyage; & Daniel de fon côté lui dit des particularités de la vie de S. Siméon, que Dieu lui avoit révélées: ainfi Sergius quitta fon premier deffein,

&

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