De Madame de.. 78. 137. 162. 182. 198. 309. ހ E T AUTRES PIECES Inferées dans les Lettres de ce Volume. Chanfons. 204. 205. Devifes. 110. Epitaphe de l'Evêque de Langres. 325. Les Remedes contre l'Amour. Imitation d'Ovide. Les Tonrelontonton de Monfieur de Benferade. 100. Lettre en vers de Madame des Houlieres. 279. Lettre de Madame de la Fayette. 318. Madrigaux. 187. 188. 189. 282. Relation de la Mort du Marquis de la Douze. 283. Rondeaux contre une Inconftante. 200. 203. 200. Sonnets en Bouts-rimés de Bourdenave. 84. du Comte de Buy à la louange du Roi. 86. de Mademoiselle du Pré. 258. A une Dame. 89. d'une Dame. 92. du Comte de Buffy contre une Infidelle. 93. 267. 274. 305. de l'Abbé du Bac contre les faux dévots. 258. 300. fur le Deftin. 272. De Mademoiselle du Pré, Defcription du Siecle d'or. 259. Contre l'Amour. 300. 301. LET- De Madame la Marquife de Sevigny au Comte de Buffy. J De ..... ce 15 Mars 1547. E vous trouve un plaifant Mignon, de ne m'avoir pas écrit depuis deux mois. Avez-vous oublié qui je fuis, & le rang que je tiens dans la famille? Ah vraiment, petit Cadet, je vous en ferai bien reffouvenir: fi vous me fâchez, je vous réduirai au lambel. Tome I. A Vous Vous favez que je fuis fur la fin d'une groffeffe, & je ne trouve en vous non plus d'inquiétude de ma fanté que fi j'étois encore fille. Hé bien je vous apprens, quand vous en devriez enrager, que je fuis accouchée d'un garçon, à qui je vais faire fucer la haine contre vous avec le lait, & que j'en ferai encore bien d'autres, feulement pour vous faire des ennemis: vous n'avez pas eu l'efprit d'en faire autant, le beau faifeur de filles! Mais c'eft affez vous cacher ma tendreffe, mon cher Coufin, la nature l'emporte fur la politique: j'avois réfolu de vous gronder fur votre pareffe depuis le commencement jufqu'à la fin; je me fais trop de violence, & il en faut revenir à vous dire que Monfieur de Sevigny & moi vous aimons fort, & que nous parlons fouvent du plaifir qu'il y a d'être avec vous. Adieu. II. LETTRE. Réponse du Comte de Buffy à Madame la Marquife de Sevigny. A Valence, ce 12 Avril 1647. POUR répondre à votre Lettre du 15 Mars, je vous dirai, Madame, que je m'apperçois que vous prenez une certaine habitude à me gourmander, qui a plus l'air de Maitreffe que de Coufine. Prenez garde à quoi vous vous engagez: car enfin, quand je me ferai une fois bien réfolu à fouffrir, je voudrai avoir les douceurs des Amans, auffi bien que les rudeffes. Je fai que vous êtes Chef des armes, & que je dois du refpect à cette qualité; mais vous abu fez fez un peu trop de mes foumiffions. Il eft vrai que vous êtes auffi prompte à vous appaiser qu'à vous mettre en colere, & que fi vos Lettres commencent par, Je vous trouve un plai. fant Mignon; elles finiffent par, Nous vous aimons fort, Monfieur de Sevigny & moi. Au refte, ma belle Coufine, je ne vous régale point de la fécondité dont vous me menacez: car depuis la Loi de grace, on n'en a pas plus d'eftime pour une femme ; & quelques Modernes mêmes en ont moins fait de cas. Tenezvous-en donc, fi vous m'en croyez, au garçon que vous venez de faire, c'eft une action bien louable. Je vous avoue que je n'ai pas eu l'efprit d'en faire autant, auffi envié-je ce bonheur à Monfieur de Sevigny plus que chofe du monde. J'ai fouhaité que vous vinffiez tous deux à Paris, quand j'y étois; mais maintenant que j'en fuis parti, je ferois fâché que vous y allafliez. Je m'accommode fort de M. de LaunayLyais, il recevra de moi toutes les affiftances & tous les bons offices que je puis rendre auprès de M. le Prince à un de mes amis: il eft honnête-homme, & ma chere Coufine me l'a recommandé, je vous laiffe à penfer fi je le fervirai. III. LETTRE. A Monfieur le Marquis de Sevigny & à fa Femme. A Paris, ce 15 de Novembre 1648. 'Ai penfé d'abord écrire à chacun de vous en particulier, mais j'ai cru enfuite que cela J'A me donneroit trop de peine: de faire auffi des baife mains à l'un dans la Lettre de l'autre, j'ai appréhendé que l'apoftille ne l'offenfat; de forte que j'ai pris le parti de vous écrire à tous deux, l'un portant l'autre. La plus fûre nouvelle que j'aye à vous apprendre, c'eft que je me fuis fort ennuyé depuis que je ne vous ai vus. Cela eft aflez étonnant: car enfin je suis venu voir cette petite brune pour qui vous m'avez vu le cœur un peu tendre; à la vérité elle m'avoit, ce qu'on appelle, fauté aux yeux, & je ne lui avois point encore parlé: c'eft une beauté furprenante, de qui la converfation guérit: on peut dire que pour l'aimer, il ne faut la voir qu'un moment, car fi on la voit davantage, on ne l'aime plus; voilà où j'en fuis réduit. Mais j'oubliois de vous demander des nouvelles de la fanté de notre cher Oncle; je vous prie de l'entretenir de propos joyeux: fi vous ne le faites rire à gorge déployée, quand même il en devroit touffer un peu, vous me defobligerez fort. Dites-lui de ma part qu'il fe conferve plus qu'il ne fait, & que s'il ne fe veut aimer pour lui, il s'aime pour nous autres Neveux qui l'aimons plus que nous-mêmes. Je n'en dirai pas davantage, auffi-bien fuis-je perfuadé que cela ne fervira de rien, & que vous êtes des fripons qui vous donnerez bien de garde de faire valoir mon bon naturel: de l'humeur dont je vous connois, vous enrageriez que l'on m'aimât autant ou plus que vous. Au refte fi vous ne revenez bien-tôt, je vous irai retrouver; auffi-bien mes affaires ne s'acheveront qu'après les fêtes de Noël : mais ne pen fez |