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Christophoro Longolio. Lugduni, apud Sebaft. Gryphium, 1535, in-4°. 197 pages (3).

M. Maittaire a varié fur la date de ce Livre ; mais celle-ci eft la véritable. Dolet l'a offert à Jean du Bellai par une Lettre, qui est suivie d'une autre à Guillaume de Sceve du 9 Novembre 1534. On y apprend que cet Ouvrage fut compofé à Paris, d'où il lui fut envoyé pour être remis à Séb. Gryphe, qui l'imprima. Ce Guillaume de Sceve en fut le Correcteur pendant l'absence de Dolet. Comme on a fait connoître les querelles qui ont fourni la matiere de cet Ouvrage, & celles qu'il produifit à fon tour, on eft difpenfé de le répéter ici. Nous ajouterons feulement qu'Erafme voulant faire de la peine à Jérôme 'Aléander fon ennemi, lui attribua ce Dialogue

de Dolet. Il en avoit fait autant à l'égard du premier Difcours de Scaliger contre lui; ayant écrit à fes amis, lorfqu'il parut, qu'il avoit de bonnes raisons pour croire qu'Aléander en étoit l'Auteur. Rien n'étoit plus infidieux que cette affertion; auffi Scaliger s'empreffa

(3) Dav. Clément, ibid. p. 428.

il de la réfuter. On fait d'ailleurs que Scaliger & Dolet avoient trop de fierté pour emprunter une plume étrangere dans une querelle qui leur étoit perfonnelle; c'eft pourquoi il n'y a point à héliter fur le nom de l'Auteur du Dialogue ci-deffus. Dolet a choisi pour Interlocuteurs Simon de Villeneuve, qui défend les Cicéroniens, & Thomas Morus qu'il fait parler pour Erasme. Ce n'étoit pas la premiere fois que Dolet avoit loué Longueil; & l'on peut lire à la fuite de fes Orationes in Tholofam (pag. 201 & 202), les vers qu'il avoit compofés en Italie fur la mort de ce Partisan zélé de Cicéron.

III. Commentariorum Linguæ Latinæ Tomus primus, eodem Stephano DOLETO Gallo Aurelio Autore. Lugduni, apud Seb. Gryphium, 1536, in-fol., imprimé à deux colonnes, au nombre de 1708, fans les pieces liminaires qui occupent 28 feuillets.

Tomus fecundus: Ibid. apud eundem Gryphium, 1538, in-fol., imprimé comme le précédent en caracteres italiques, à deux colonnes, au nombre de

1716, fans les pieces liminaires de 32 feuillets.

Gryphe n'a rien épargné de ce qui pouvoit contribuer à la perfection de la partie typographique de cet Ouvrage ; & le titre eft décoré d'un cadre fort bien gravé en bois, où paroiffent les images des plus grands Philofophes & des Savans les plus illuftres de l'antiquité. Dolet a mis ces vers en tête du premier volume:

Prima meæ monimenta artis, monimenta juventæ
Prima meæ, tandem aufpiciis exite fecundis :
Ac longe pertæfa moræ, nimiùmque retenta,
Vos defiderium capiat jam lucis; in auras
Surgite nec maledica hominum vel lingua, vel afper
Sermo metum injiciat : ftudio quin luminis ite,
Ite (imbecillos animos timor arguit), ite,
Prima mea monimenta artis, monimenta juventæ
Prima meæ, tandem aufpiciis exite fecundis.

Il a dédié ces Commentaires à François Ier & à Guillaume Budé. Ils contiennent une infinité d'anecdotes particulieres à leur Auteur, aux Savans de fon fiecle & à la querelle des Cicéroniens avec Erafine. Dolet s'y eft abandonné à des digreffions fréquentes, qui, étant plus communes dans le tome fecond, l'ont forcé de faire une table de celles qu'on

y trouve. Elle eft en tête, & nous y ren voyons pour que l'on en prenne une connoiffance exacte. J'ai raconté les accidens qui retarderent l'impreffion de ce fecond volume; j'ai auffi parlé des réponses que Dolet a faites aux accufations de plagiat qui avoient été tirées de l'Ouvrage entier : c'eft pourquoi je glifferai fur toutes ces chofes, en faisant remarquer avec Maittaire (4), que Dolet a bien mérité de tous les Gens de Lettres par ces Commentaires, dont il ne dut à perfonne le mérite de l'exécution que le crime de plagiat qu'on lui a reproché, n'a d'origine réelle que dans la mauvaise humeur de quelques Savans dont il avoit parlé avec trop de liberté, en s'élevant luimême plus qu'il ne convenoit ; défaut dont fes Adverfaires ne furent pas toujours exempts.

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Il avoit promis d'ajouter à ces deux volumes un troifieme, pour lequel il gardoit toute fon érudition & tout fon jugement en fait d'Eloquence. Il devoit y traiter de la tournure des phrases latines, des différens nombres oratoires & de leurs combinaisons : enfuite il auroit enfeigné l'art admirable de

(4) Ibid. p. 61.

composer toutes fortes de vers, & d'en connoître les beautés ; mais ce projet n'eut point d'exécution. J'imagine que l'on en peut regarder comme des fragmens, les Formulæ Latinarum locutionum, & les Obfervationes in Terentii Andriam & Eunuchum, articles IX & XII de cette Notice.

Il étoit prefqu'impoffible que les jeunes gens fiffent ufage des Commentaires de Dolet fur la Langue Latine; car le plan en est trop abftrait, & ne peut être faifi que par une perfonne habile en cette Langue. Un admirateur de Dolet en fentit le défaut, & voulut y remédier par l'Abrégé dont voici le titre :

« Commentariorum Linguæ Latinæ Ste»phani DOLETI Epitome duplex, quarum » altera quidem vocum omnium in illis expli» catarum, & in alphabeticum ordinem redac» tarum fignificationes continet; altera verò » fimilia affiniaque verba & eorum contraria, » eodem, quo ipfi Autori vifum eft, ordine >> complectitur: ad hæc, dictionum, quæ præ»ter alphabeti ordinem in explicandis aliis » inferuntur, Index; per quendam DOLETI » nominis Studiofum. Bafileæ, 1537 & 1539› » 2 vol. in-8° ».

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