Imágenes de páginas
PDF
EPUB

qu'un autre plus oppofé à la nature.

In un boschetto trovai pastorella
Più che la ftella bella al mio parere:
Capegli havea biondetti, e ricciutelli,
E gli occhi pien d'amor, cera rofata.
Con fua verghetta pastorava agnelli,
E fcalza, e di rugiada era bagnata;
Cantava come foffe inamorata
Era adornata di tutto piacere.
D'amor la falutai immantenente

E domandai s'haveffe compagnia:
Ed ella mi ripose dolcemente

[blocks in formation]

E diffe: «Quando l'augel pia

» Alhor defia lo mio cuor drudo havere ».

Poi che mi diffe di fua conditione,

E lo bofco ugei udio cantare, per

Frà me fteffo dicea: « Hora è stagione

[ocr errors]

»Di quefta paftorella gioi' pigliare »
Merce le chiefi fol che di baciare,
E d'abbraciare foffe il fuo volere.
Per man mi prese d'amorofa voglia

[ocr errors]

E diffe che donato m'havea il core:
Menommi fotto una freschetta foglia
La dove io vidi fior d'ogni colore:
E tanto vi fentio gioi' & dolzore
Che Dio d'Amor mi parve vedere.

Je vais donner d'abord la traduction en profe de cette ballade : j'y joindrai enfuite une Idylle dont ce morceau m'a fourni l'idée, mais dont elle n'eft qu'une imitation fort éloignée.

[ocr errors]
[ocr errors]

J'ai trouvé dans un bofquet une jeune Bergère, plus belle à mes yeux l'aftre du matin. Ses blonds cheque » veux fe relevoient en boucles, fes yeux » brilloient du feu de l'Amour, & fon » teint des couleurs de la rose. A l'aide » d'un bâton léger, elle conduifoit ses »agneaux; & fes pieds nuds fe bai» gnoient dans la rofée. Elle chantoit; » à l'entendre on eût dit qu'elle aimoit : » le plaisir embelliffoit fa figure. Je lui » fis un falut amoureux; & lui demandai

» fi

» fi quelqu'un accompagnoit fes pas. Elle 5 me répondit, d'un air doux, qu'elle >erroit feule dans ce bois. Puis elle » ajouta : quand l'oifeau chante & ap» pelle fa compagne (1), alors mon cœur » defire avoir un Amant. A peine elle eut ⚫ prononcé ces mots, que j'entendis l'oi»feau chanter. Ah! me dis-je à moi» même, voici l'inftant d'obtenir les plus » douces faveurs. Je lui demandai feu»lement un baifer, un baifer que je » duffe à la tendreffe. Preffée d'un defir » amoureux, elle me prit la main, & me dit que fon cœur étoit à moi. Je » fuivis fes pas fous la fraîche feuil» lée: là, mille fleurs enchantèrent mes

[ocr errors]

regards; là, je goûtai des plaifirs fi "doux, que, fous les traits de la Ber» gère, je crus l'Amour même présent à

› mes yeux ».

(1) Ces mots ne font point dans le texte, imais j'imagine que l'expreffion italienne pia, les fousentend.

H

LA COLOMBE,

IDYLL F.

Sous l'ombrage écarté d'un bosquet folitaire
J'apperçus l'autre jour une jeune Bergère:
Elle avoit de Vénus la fraicheur & l'éclat;
Son teint s'embelliffoit d'un modefte incarnat:
Elle fouloit aux pieds l'herbe tendre & fleurie,
Où l'humide rofée, en perles arrondie,
Brilloit pour rafraîchir la trace de fes
pas.
Un jonc fouple, ornement de fes doigts délicats,
Raffembloit fes troupeaux errans à l'aventure;
L'or de fes blonds cheveux lui fervoit de parure,
Elle chantoit l'Amour, la tendre volupté;
Et l'attrait du plaifir animoit fa beauté.

« Bergère, êtes-vous feule? -- Hélas! répondit-elle,
»J'erre feule en ce bois:Quoi! feule-Oui;touslesjours
» J'y viens lorsque l'aurore aux travaux nous rappelle,
»J'en fors, lorfque la nuit recommence fon cours.

L'AMANT.

Ainfi le fombre ennui doit vous fuivre fans cefie.

Sont-ce-là les plaifirs de l'aimable jeunesse?

LA BERGERE.

Je voudrois ignorer qu'il en eft de plus doux.

L'AMANT.

[ocr errors]

L'ignorer! Eh pourquoi? Parlez, expliquez-vous.

LA BERGÈRE DROIDAI

Tous les jours, la Colombe, en ce bois gémiflante,
Prolonge en fons plaintifs la voix attendriffante:
Elle appelle un oifeau qui foudain lui répond,
Et leur joie innocente auffi-tôt fe confond.
Ce fpectacle touchant que chaque jour répète,
Jette un trouble confus dans mon âme inquiète;
Quand la Colombe chante, une douce langueur
M'avertit en fecret des befoins de mon cœur.

L'AMANT.

À cette voix, Bergère, il eft tems de te rendre:
Tes befoins font remplis fi ton cœur veut m'entendre:
Dis un mot; à tes jours j'affocierai les miens ;
Ce bien feul qui te manque eft le plus grand des biens;
Etton âme, éprouvant tout ce qu'Amour inspire,
N'enviera plus le fort de l'oifeau qui foupire...

« AnteriorContinuar »