qu'un autre plus oppofé à la nature. In un boschetto trovai pastorella E domandai s'haveffe compagnia: E diffe: «Quando l'augel pia » Alhor defia lo mio cuor drudo havere ». Poi che mi diffe di fua conditione, E lo bofco ugei udio cantare, per Frà me fteffo dicea: « Hora è stagione »Di quefta paftorella gioi' pigliare » E diffe che donato m'havea il core: Je vais donner d'abord la traduction en profe de cette ballade : j'y joindrai enfuite une Idylle dont ce morceau m'a fourni l'idée, mais dont elle n'eft qu'une imitation fort éloignée. J'ai trouvé dans un bofquet une jeune Bergère, plus belle à mes yeux l'aftre du matin. Ses blonds cheque » veux fe relevoient en boucles, fes yeux » brilloient du feu de l'Amour, & fon » teint des couleurs de la rose. A l'aide » d'un bâton léger, elle conduifoit ses »agneaux; & fes pieds nuds fe bai» gnoient dans la rofée. Elle chantoit; » à l'entendre on eût dit qu'elle aimoit : » le plaisir embelliffoit fa figure. Je lui » fis un falut amoureux; & lui demandai » fi » fi quelqu'un accompagnoit fes pas. Elle 5 me répondit, d'un air doux, qu'elle >erroit feule dans ce bois. Puis elle » ajouta : quand l'oifeau chante & ap» pelle fa compagne (1), alors mon cœur » defire avoir un Amant. A peine elle eut ⚫ prononcé ces mots, que j'entendis l'oi»feau chanter. Ah! me dis-je à moi» même, voici l'inftant d'obtenir les plus » douces faveurs. Je lui demandai feu»lement un baifer, un baifer que je » duffe à la tendreffe. Preffée d'un defir » amoureux, elle me prit la main, & me dit que fon cœur étoit à moi. Je » fuivis fes pas fous la fraîche feuil» lée: là, mille fleurs enchantèrent mes regards; là, je goûtai des plaifirs fi "doux, que, fous les traits de la Ber» gère, je crus l'Amour même présent à › mes yeux ». (1) Ces mots ne font point dans le texte, imais j'imagine que l'expreffion italienne pia, les fousentend. H LA COLOMBE, IDYLL F. Sous l'ombrage écarté d'un bosquet folitaire « Bergère, êtes-vous feule? -- Hélas! répondit-elle, L'AMANT. Ainfi le fombre ennui doit vous fuivre fans cefie. Sont-ce-là les plaifirs de l'aimable jeunesse? LA BERGERE. Je voudrois ignorer qu'il en eft de plus doux. L'AMANT. L'ignorer! Eh pourquoi? Parlez, expliquez-vous. LA BERGÈRE DROIDAI Tous les jours, la Colombe, en ce bois gémiflante, L'AMANT. À cette voix, Bergère, il eft tems de te rendre: |