} B de l'intrigue mais on fera moins fur- observera qu'il vivoit dans un fiecle dont les troubles caufés par les Sectateurs de la Réformation, rendoient les efprits plus fufceptibles de préjugés. Mainte- nant que ces troubles font appaifés, & que la haine de fes ennemis eft impuif- 1 l'innocence de DOLET, fi je leur en donne des preuves folides. On jugera, en lifant sa Vie, si j'ai eu raison de pren- dre le parti d'un Artiste savant & habile, Le canevas de cet Ouvrage ne m'ap- partient pas exclufivement, & j'avoue que j'ai fait ufage des recherches de M. Maittaire. Il a employé plus de cent pages de fes Annales Typographiques (*) à parler de DOLET, & j'ai cru qu'il avoit d'abord eu defsein d'en publier féparé- ment la Vie: c'est ce qui m'a enhardi à puifer dans cette fource féconde, & à pouffer plus loin un travail qu'il a feu- lement ébauché; car, fans parler des nouvelles découvertes qui font le fruit montrer plus d'exactitude & de critique, pour me juftifier au moins d'avoir traité le même fujet que ce laborieux Bibliographe. On ne doit point attribuer à une prédilection particuliere pour la Communauté des Libraires de LYON, cette Vie de l'un de fes plus favans Imprimeurs. Mon but n'a été que de rendre hommage à la vérité dès que je l'ai connue ; & si j'ai démontré l'innocence de DOLET, c'eft que fes talens & les foins qu'il s'étoit donnés pour être utile à fes contemporains, méritoient que l'on examinât dans un fiecle plus éclairé les motifs de fa condamnation, qui fut fans doute trop rigoureuse. Le feul defir de fixer les opinions m'a fait prendre la plume en faveur de cet Artifte; & je n'y ai été excité par aucun esprit de parti, dans ce moment où les Libraires de la Capitale & des Provinces de la France paroiffent divifés d'intérêt. Néanmoins si je dois aimer de préférence l'une des Com munautés rivales, c'eft fans contredit celle de PARIS dont je fuis Membre ; & je dois le dire, elle mérite plus que toute autre non feulement mon amour & celui des Gens de Lettres, mais encore l'attention & la faveur du Gouver nement. Elle a exercé la premiere en France l'Art utile de l'Imprimerie. Son zele pour l'accroiffement & la perfection des Lettres ne s'eft jamais ralenti, & les facrifices ne lui ont point coûté lorsqu'elle a pu en donner des preuves. L'Europe eft témoin de ce que j'avance: elle a dit avant moi qu'il n'exifte aucune Ville où l'on ait imprimé autant de bons Livres qu'à PARIS; & elle fait des vœux pour que les Libraires & les Imprimeurs de cette Capitale ne ceffent point de foumettre leur intérêt perfonnel à l'honneur & à la gloire de bien faire. Je joins à la Vie de DOLET une Notice très-fuccinte des Libraires & Imprimeurs AUTEURS dont j'ai eu con |