Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

DES

SAVANS

SUR LES

PRINCIPAUX OUVRAGES

DES AUTEURS,
PAR, ARDIEN BAILLET;
Revûs, corrigez, & augmentez par
Mr. DE LA MONNOYE.

NOUVELLE EDITION.
TOME SIXIE ME,

PREMIERE PART 1 E.
Les Satires perfonnelles qui portent le titre d'ANTI.

A AMSTERDAM,
AUX DEPENS DE LA COMPAGNIE,
M DCC. X X V.

[ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

36-15

A MONSIEUR

D'ARZEILLE

SIEUR DE LA

COUR-D'ORONNE, (1) &c,

M

ONSIEUR,

J'ai fouffert volontiers que vous m'accufaffiés de lenteur, lorsqu'il s'agiffoit de vous envoyer l'Ecrit que je vous avois promis, parce que je ne voulois pas vous donner fu jet de vous plaindre de mon éxactitude.

Si je vous avois crû de l'humeur de ceux qui préférent la promptitude à la prudence lorfqu'il s'agit de leur service, je n'aurois pas refifté fi opiniâtrément à l'impétuofité

de

I ¶ D'Arzeille par tranfpofition de lettres eft Dezallier Libraire de Baillet. La Cour-d'Oronne c'eft la Couronne d'or nom de l'enseigne de Dezallier. Tome VI. Part. I.

de mon naturel, qui ne me permettoit pres que pas d'écouter ou de fuivre autre chofe 1. que le zéle que j'avois de fatisfaire incefJamment à la demande que vous m'aviez faite de cet Ecrit.

Mais prévoiant l'usage que vous en deviez faire, je me fuis perfuadé que le Public, auquel vous aviez intention de la communiquer, ne 'm'auroit point pardonné ma précipitation avec autant de facilité qué vous. Que n'aurois-je pas dû appréhender de fa Severité d'ailleurs, fi faute d'avoir pris un peu de loifir, je lui avois donné lieu de s'apercevoir de mes négligences & des défauts de ma mémoire?

Le détail que je vous fais dans cet Ecrit de la premiére Converfation que nous avons eue avec Mr. de Rintail, vous paroitra peut-être affez bien circonstancié pour vous faire juger qu'il demandoit plus de tems qu'il n'en faut pour une fimple Lettre de civilité. Quant à la fidélité que j'ai tâché d'y apporter, je la crois fi bien garantie par la bonne opinion que vous avez de ma fincerité, que je la mettrois volontiers à l'épreuve de tous les foupçons. En cas de fcrupule, je fuis prêt à produire Mr. de Brillat pour mon garant. Comme il a eu grande part à cette Converfation & à toutes les Juivantes; & comme il m'a beaucoup aidé à rappeller les chofes dans l'ordre, & même dans les termes qu'elles ont été dites, c'est à fon témoignage que vous pouvez vous en rapporter.

Sa mémoire feule étoit capable de me fournir tout ce que j'aurois pû fouhaiter pour

ofe

ef

ez

169

[ocr errors]

un

it

pour mon deffein, & j'aurois toujours på me contenter de ce qu'il m'auroit dicté fans préparation. Mais pour ne rien omettre de te qui pourroit rendre votre fatisfaction & celle de vos Amis plus entiere, j'ai obtenu de Mr. de Rintail qu'il me préteroit fes cahiers, afin de ne me point écarter de la fuite qu'il a gardée, & de ne laiffer échapper aucun des ANTI dont il a fait le dénombrement.

Il faut, s'il vous plaît, que vous me paffiez le mot d'Anti, & que vous accoutu miez votre oreille, toute délicate qu'elle eft, ts: à le fouffrir. Il vous fera aifé de juger que je ne voudrois pas l'employer, fi j'avois trouvé quelque chofe de plus court & de plus propre pour marquer en un feul mot tout ce que j'ai deffein de vous faire favoir dans le récit de cette premiére Conversation, & dans celui des trois fuivantes que j'efpere vous envoyer au plutôt.

ns

[ocr errors]

ގއ

[ocr errors]

1

le

On peut dire que ce terme d'Anti eft l'ame de tout l'Ouvrage dont il eft question, &que vous prétendez publier fous le ti

tre de SA TIRES PERSONNE LLES: On peut dire qu'il en fait toute le l'efence. Enfin c'est affez qu'il ferve à le caractériser & à le faire diftinguer de tous les Ouvrages qui ont paru jufqu'ici dans le monde, pour me donner la liberté d'en u Ser.

Je confens que vous le faffiez confacrer, en telle forte qu'il ne foit permis à perfonne de l'employer à d'autres ufages.

On n'accufera pas au refte Mr. de Rintail de l'avoir fait. Auffi, quand le Public

* 2

ferois

« AnteriorContinuar »