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35 La fille de l'orateur M. Antonius, qui fut envoyé proconsul en Cilicie, l'an de Rome 551, et qui fut consul trois ans après avec L. Posthumius Albinus. C'étoit l'aïeul de Marc-Antoine le triumvir. Sa maison étoit à Misène, comme cela paroît par un endroit de Cicéron, pro lege Manilia. An ignoratis ex Miseno ejus ipsius libros, quo cùm prædonibus antea ibi bellum gesserat, à prædonibus esse sublatos? « Ignorez-vous que ses livres ont été enlevés par les « corsaires, de sa maison de Misène, où il avoit fait << la guerre contre eux ? »

36 Ce Gabinius étoit tribun du peuple. C'étoit l'an de Rome 686, l'an 65 avant l'ère chrétienne. Pompée avoit alors trente-huit ans. Cicéron marque bien le caractère de ce Gabinius dans sa seconde oraison après son retour, où il en fait un portrait horrible, qu'il finit par ces mots : Qui nisi in aram tribunatús confugisset, neque vim prætoris, nec multitudinem creditorum, nec bonorum proscriptionem effugere potuisset. Quo in magistratu nisi rogationem de piratico bello tulisset, profecto egestate et improbitate coactus, piraticam ipse fecisset. « Que s'il n'eût eu recours à son << tribunat comme à un autel inviolable, jamais il ne « se fût dérobé à l'autorité du préteur, ni à la foule « de ses créanciers, et n'auroit évité la proscription « de ses biens; et si dans cette charge, il n'eût pro« posé la loi de la guerre contre les pirates, sa misère << et sa méchanceté l'auroient porté à être pirate lui

<< même ».

37 Florus loue avec raison cette prudence de Pompée. Idque prospectum singulari consilio ducis, qui maritin um genus à conspectu longe removit maris, et mediterraneis agris quasi obligavit, liv. iij, ch. vj, C'est une chose sûre, et que l'expérience a souvent prouvée, que le changement de vie et d'habitation produit le changement de moeurs.

38 Plutarque nous apprend ici le jugement que les sages Romains portoient de cette action d'Achille, qui, poursuivant Hector, fait signe à ses troupes de ne pas tirer sur lui, afin que rien ne ternisse sa victoire, et qu'il ait seul la gloire de le tuer. Cette action paroît fort brillante; cependant elle a été blàmée, et avec raison. On peut voir là-dessus les remarques dans la nouvelle traduction,

39 M. Dacier pense que Catulus avoit égard à ce qu'avoit fait le peuple Romain quatre cent vingt-sept ans auparavant, lorsque pour éviter d'aller à la guerre, où on vouloit le mener malgré lui, il se retira en armes sur le mont sacré; mais M. Mosés-Dusoul observe que Catulus s'adressant aux sénateurs, et non pas au peuple, ne peut leur rappeler cette retraite sur ce mont sacré; mais celle que le sénat et le peuple firent dans le Capitole, lorsque les Gaulois s'emparèrent de Rome. A. L. D.

40 Car outre qu'il y a des plantes qui ne viennent que dans les lieux où il y a de l'eau, la fraîcheur et la verdure des arbres en général est un indice sûr de quelque humidité qui les entretient; et les crevasses, car c'est ainsi, à mon avis, qu'il faut expliquer Guyxaiviais, ne se forment que par l'humidité qui, faisant élever la terre, la détrempe, s'affaisse ensuite par la sécheresse de l'air extérieur. Au reste, Pompée pouvoit bien avoir fait cette conjecture de lui-même; mais il pouvoit aussi fort bien avoir lu dans l'histoire, ou entendu raconter ce qui étoit arrivé à Paul Émile, quatre-vingts ans auparavant, lorsqu'il faisoit la guerre en Macédoine contre Persée. Voyez sa vie.

41 Inora, entre la grande et la petite Arménie. Stra bon, livre xij, écrit que Mithridate voulant s'assurer de ces lieux, y fit bâtir soixante-quinze châteaux, pour y mettre en sûreté toutes ses richesses, et il en nomme 19

VIII.

les principaux, Hydara, Basgoedarica, Sinoria, qu'il place sur les frontières de la grande Arménie, ce qui lui fit même donner ce nom C'est donc avec beaucoup de raison que le père Lubin a cru qu'ici, au lieu d'Inora, il falloit lire Sinoria.

42 Le fleuve que Plutarque appelle ici Cyrnus, est appelé Cyrus par Strabon et par Pline, qu'il vaut mieux suivre. Strabon l'a parfaitement décrit dans son neuvième livre. « Au levant, dit-il, vers la mer << Caspienne, entre l'Albanie et l'Arménie, coulent « le Cyrus et l'Araxe. Celui-ci par l'Arménie, et le

Cyrus par l'Albanie et l'ibérie. Et ensuite, entre « l'Albanie et la Colchide, est une grande plaine ar« rosée de plusieurs fleuves dont le plus grand est le « Cyrus. Il étoit anciennement appelé Corus. On pré<< tend que Cyrus changea son nom, et lui donna le «< sien ». Dans nos cartes, il est fort bien marqué Cyrus, et non pas Cyrnuş.

43 C'est le sentiment de Strabon, qui marque les deux différentes embouchures de ces deux fleuves. Et c'est celui que nos géographes modernes ont suivi dans leurs cartes.

pas

44 C'est ce oublié de marquer. Strabon n'a que « Pour aller de l'Ibérie dans l'Albanie, dit-il, liv. xj, il faut passer par la Cambysène, qui est un pays <<< sans eau, et très-difficile jusqu'au fleuve d'Ala

« zonius >>.

45 L'Abas est un fleuve qui coule des montagnes d'Albanie, et se jette dans la mer Caspienne : c'est le même que Ptolémée appelle Albanus; et nos cartes le marquent sous ce nom.

46 Strabon, en parlant des forces des peuples de l'Albanie, dit qu'ils peuvent mettre sur pied plus de troupes que les Ibériens, car ils arment jusqu'à

soixante mille hommes de pied, et douze mille chevaux, et il fait entendre que ces troupes sont mal disciplinées. Ils se serveut de dards et de flèches; ils ont des cuirasses, des boucliers et des casques faits de peaux de bêtes.

47 Plutarque a pris ceci de Théophane de Mitylène, qui avoit suivi Pompée à cette expédition, et qui avoit fait une relation de tout ce qui s'y étoit passé. C'est dans cette relation qu'il disoit que les Amazones étoient séparées des Albaniens par les Gèles et les Lèges, peuples Schytiques. Strabon, liv. xj.

pour

48 Mais pénétrer jusqu'à cette mer, il n'avoit que faire de passer en lyrcanie; car étant en Albanie, il étoit très-voi-in de la mer Caspienne. Il y a ici quelque chose de défectueux. Plutarque doit avoir voulu dire que Pompée voulut passer en Hyrcauie, et pénétrer jusqu'à l'autre bout de cette mer.

49 Strabon remarque que ce pays-là produit quantité de bêtes venimeuses dont la piqûre est mortelle, et des scorpions.

50 Les Elymiens ou Elyméens étoient des peuples d'une province de l'Assyrie, et voisins des Mèdes. Strabon marque trois provinces des Elyméens, la' Gabiane, la Messabatique et la Corbiane. Il dit que le plat pays ne nourrit que des laboureurs, et que les montagnes portent de bons soldats, dont la plupart tirent de l'arc, et sont en si grand nombre, que leur roi se confiant en ses forces, refuse d'obéir au roi des Parthes, et dédaigne de suivre l'exemple de ses voisins. Strabon, liv. xvj.

51 C'étoit la coutume de ces princes d'Orient, de donner à leurs amis, qu'ils vouloient honorer, un cheval de leur écurie, harnaché comme ceux qu'ils

montoient eux-mêmes. C'est ainsi qu'Assuérus honora Mardochée. Esther, vj, 8, 10 et 11.

52 Plutarque, dans cette expression sérieuse et magnifique, Ταύτης μὲν ἦν καὶ αἵματος ε' Στρατονίκη, emprunte les termes mêmes dont Homère se sert, en faisant parler ses héros ;

Ταύτης τοι γενεῖς δε και αἵματος εὐ χομαι εἶναι.

Et cela est plaisamment appliqué à cette vile courtisaue, qui avoit un père si infâme.

53 C'étoit la coutume de ces princes d'Orient, de tenir des registres exacts de tout ce qui se passoit à la cour. Nous en voyons des preuves par l'histoire d'Esther,

54 C'est Pub. Rutilius Rufus, qui avoit été consul F'an de Rome 649. Cicéron lui donne ce grand éloge, neque in urbe alter eo sanctior vel integrior. C'est pourquoi Plutarque dit ici que Théophane le haïssoit, parce qu'il ne lui ressembloit en rien. Rutilius étoit un grand Historien, il avoit écrit en grec l'histoire Romaine, et Appien s'en est beaucoup aidé. Il fut exilé en Asie; et Sylla l'ayant rappelé, il ne voulut pas revenir; sur quoi Sénèque dit fort bien: Æquiore animo passus est se patriæ eripi, quam sibi exilium. Il y a bien de l'apparence qu'un homme de cette vertu n'avoit rien écrit de Strabon, père de Pompée, qui ne fût exactement vrai.

55 Cette grande défaite de Triarius par Mithridate étoit arrivée trois ans avant que Pompée passât en Syrie. Triarius perdit là vingt-trois tribuns, cent cinquante centurions, et son camp fut pris.

56 Plutarque passe ccci légèremeut, et il ne dit pas un mot du temple de Jérusalem qui fut forcé, et où l'on

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