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tua plus de 12000 Juifs. Pompée entra dans le temple, et eut la modération de ne toucher à aucune des choses qui servoient au culte ordinaire, ni à ses trésors. Il auroit pu parler aussi de la vigue d'or qu'Aristobule envoya à Pompée, qui étoit estimée cinq cents talents, 2,469,135 fr. 80 cent. Strabon écrit qu'il l'avoit vue à Rome dans le temple de Jupiter Capitolin, où elle fut consacrée.

57 C'est ce que signifie ici iuáriov, un bonnet, et non les pans de la robe. On sait que le bonnet étoit la marque des affranchis.

58 Pharnace avoit envoyé tous ces corps morts à et pour Pompée, pour le rassurer davantage, lui faire voir qu'il n'avoit plus rien à craindre de la maison de Mithridate.

59 Cet Hermagoras avoit écrit sur la rhétorique, et il avoit voulu réduire l'invention à quelques chefs généraux ; ce que Posidonius n'approuvoit point, non plus que Cicéron, qui, dans son premier Livre de inventione rhetorica, écrit nam Hermagoras quidem, nec quid dicat attendere, nec quid polliceatur intelligere videtur, qui oratoris materiam in causam et in quæstionem dividat. Ce Posidonius étoit d'Apamée; il fut maître de Cicéron. Il ne faut pas le confondre avec Posidonius d'Alexandrie', qui avoit été disciple de Zénon, et qui étoit mort long-temps auparavant.

60 Cette Mucia, femme de Pompée, étoit sœur de Q. Metellus Céler et Q. Metellus Népos. César l'avoit débauchée ; c'est pourquoi, quand Pompée eut épousé la fille de ce corrupteur de sa femme, on lui reprocha, qu'après en avoir eu trois enfants, il l'avoit chassée, et que l'ambition de dominer l'avoit porté à épouser lafille de celui qu'il appeloit en soupirant son Egysthe. Il falloit que la débauche de Mucia fùt bien publique,

puisque Cicéron, écrivant à Atticus, dit: Divortiums Muciæ vehementer probatur. Lib. j. epist. 12.

61 On lui refusa cette faveur. Ainsi il ne put être à Rome sur la fin de cette année-là, qui étoit l'an de Rome 691. Il n'y entra qu'au commencement de l'année suivante, mais Pison n'en fut pas moins nommé consul.

62 L'année même du consulat de Pison, qui fut l'année de son triomphe, il vouloit assurer le consulat à Afranius pour l'année suivante, qui étoit l'an de Rome 693. Et en effet, il fut collègue de Métellus Celer.

63 J'ai corrigé ici le texte, qui est manifestement corrompu. Il touchoit à sa quarantième année : cela est faux ; il faut lire, il touchoit à sa quarante-sixième année : car il étoit né au commencement d'août de l'an de Rome 647, la treizième année de l'olympiade clxviij, 10 ans avant l'ère chrétienne; et il fit ce troisième triomphe au commencement d'août, l'an de Rome 692, la quatrième année de l'olympiade clxxix, 59 ans avant l'ère chrétienne, d'où il s'en suit manifestement qu'il avoit quarante-cinq ans accomplis et qu'il entroit dans sa quarante-sixième année.

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64 C'est ainsi que cet endroit doit être traduit; si on traduisoit dans ce même temps-là, le lecteur seroit trompé car il croiroit que ce qu'il va lire est postérieur à l'exil volontaire de Cicéron, et à ce qu'il vient de dire de l'ingratitude de Pompée; ce qui n'est pas. César revint de sa préture d'Espagne, l'an de Rome 693, il fut consul l'année suivante 694, et Cicéron sortit de Rome l'an 695, sous le consulat de Calpurnius Piso et d'Aulus Gabinius.

65 Sur cela les plaisants de Rome, pour marquer quelque événement de cette année-là, au lieu de dire

sous le consulat de Césaret de Bibulus, disoient : sous le consulat de Jule et de César, faisant deux consuls d'un seul homme, en séparant son nom et son surnom. Suétone, in vit. Cæs.

66 Ce que Plutarque Jit ici, se passa sous le consulat de Philippus et de Marcellinus, l'an de Rome 697, comme cela paroît par le rapport de Dion, liv. xxxix, c'est-à-dire deux ans après ce qu'il va raconter du domestique de Clodius, surpris avec un poignard. Plutarque ne suit pas bien ici l'ordre des temps.

67 Voilà un changement hien singulier : Pompée avoit chassé Cicéron pour l'amour de Clodius, et il le rappelle aujourd'hui contre ce même Clodius. Sur quoi Dion fait cette réflexion très-sage et très-vraie : L'esprit de l'homme est si muable, qu'il arrive « très-souvent que ceux de qui on attendoit beau« coup de bien, ou beaucoup de mal,

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« tout-d'un-coup dans des dispositions toutes con<< traires, et qu'on en reçoit toute autre chose que ce « que l'on en avoit attendu ». Mais alors, si on preud bien garde, ce n'est pas l'esprit qui change, ce sont les intérêts.

68 Cette loi contenoit un autre article qui méritoit d'être compté; c'est qu'elle accordoit à Pompée tou te l'autorité de proconsul pour cinq ans, au-dedans et au-dehors de l'Italie. Dion, liv. xxxix.

69 Il dit encore une fois, parce que Cicéron l'avoit déjà rendu une fois maître de l'empire, en contribuant à faire autoriser la loi Manilia; ou, simplement, comme Dion l'explique, encore une fois, c'està-dire comme il l'avoit déjà été dans la guerre contre les Pirates.

7o Le roi Ptolémée Aulètes, fils de Ptolémée Lathurus, mortellement haï de ses sujets, s'étoit sauvé

d'Egypte, et étoit allé à Rome demander que le consul Spinther, à qui on avoit décerné la Cilicie, vînt le rétablir dans son royaume. Dion a fort bien détaillé toute cette histoire. Liv. xxxix.

71 Il proposa ce décret à l'instigation de Caton, et en vertu d'un oracle des Sibylles, qui fut répandu dans le public, et traduit en latin, qui disoit : « Si le « roi d'Egypte, ayant besoin de secours vient à vous, « ne lui refusez pas votre amitié, mais ne le secourez d'aucune troupe. Si vous faites autrement,

Vous

« aurez de grands travaux à soutenir, et vous vous jetterez dans de grands dangers ». Voilà un oracle bien clair et bien formel. Qui doutera qu'il ne fût supposé ?

72 J'ai vu des critiques malheureusement difficiles et délicats, qui ont voulu condamner ce mot de Pompée, et y trouver une sorte de contradition, parce qu'il ne peut pas aller s'il ne vit. Mais outre que ces mots que la passion dicte, ne doivent pas être examinés à la rigueur et avec cette précision, il est certain que celui-ci est plein de force et de sens. Entre deux nécessités, l'une de conserver notre vie, et l'autre d'aller où le devoir de notre charge ou des affaires pressantes et indispensables nous appellent, il ne faut pas balancer, il faut sacrifier la première à l'autre, parce que ce n'est pas une nécessité de vivre, mais que c'en est une de faire notre devoir. Ce mot doit être employé dans toutes les occasions où nous sommes appelés à faire quelque chose de nécessaire et d'honnête, mais qui est accompagné de quelque grand danger qui menace notre vie.

73 Dion lui attribue une réponse qui me paroît plus digne de lui. « Je n'ai, dit-il, besoin d'aucune << magistrature pour les gens de bien ; mais je demande « le consulat contre les méchants et les séditieux ».

74 Toutes les fois que le peuple étoit assemblé pour donner ses suffrages sur quelque chose, il suffisoit que le consul ou un autre magistrat, dît qu'il avoit vu au ciel quelque oiseau de mauvais augure, pour que l'assemblée fût rompue sur-le-champ. Ainsi on avoit toujours un prétexte sûr pour empêcher tout ce qui déplaisoit. C'est pourquoi Clodius, pour prévenir un semblable inconvénient, avoit fait une loi: « Qu'aucun magistrat n'observeroit les signes du ciel, « quand le peuple seroit assemblé ».

75 Les Romains divisoient l'Espagne en citérieure et ultérieure ; c'étoit l'Ebre qui marquoit cette division. A. L. D.

76 Dion ajoute, contre des hommes armés. Et il dit qu'il y eut dix-huit éléphants qui combattirent. Il raconte même que quelques-uns de ces éléphants étant blessés, semblèrent demander quartier aux Romains, et se plaindre de l'injustice qu'on leur avoit faite. Car en les embarquant en Afrique, on leur avoit juré qu'on ne leur feroit aucun mal. Les Romains, touchés de pitié, les sauvèrent. Chose assez singulière, un serment prêté à des éléphants, et des éléphants qui s'en contentent, et qui s'embarquent sur la foi de ce

serment.

77 Plutarque rapporte ici une partie d'un passage du quinzième livre de l'Iliade, où Neptume dit : « Nous sommes trois frères, tous trois fils de Saturne « et de Rhéa; Jupiter le premier, moi le second, et a Pluton le troisième. L'empire fut partagé; on en fit « trois lots, qui ne furent point donnés par rapport « à l'ordre de la naissance. Nous tirâmes au sort, et « la fortune décida de notre partage, etc. ». Et il en fait une heureuse application, pour faire voir l'avidité de l'homme; les trois plus puissants Dieux partagent entre eux l'univers, et ils sont contents; et deux hommes partagent l'empire romain, c'est-à

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