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Ces baies fe teignent d'un rouge purpurin; & comme elles reftent attachées à leurs longs pédoncules longtemps après la chûte des feuilles, on les prendroit pour des grofeilles rouges, fi elles étoient difpofées en grappes: elles font alors vraiment pittorefques; & leur couleur contraftan fortement avec celle de l'écorce des rameaux qui les foutiennent, elles leur fervent de parure fouvent jufqu'aux approches du printemps.

2. OBIER A FLEURS DOUBLES: Groffe rofe de Gueldres: Boule de neige: la Caillebotte: OPULUS RUELLII, FLore globoso.

Abfolument femblable au précédent par fa ftature, par la bizarre direction de fes rameaux, par l'agréable apparence de fon feuillage, cet arbriffeau n'en diffère que par la pompe de fes fleurs, qui font une des plus faftueufes parures du printemps.

Accumulées les unes fur les autres, fans qu'aucune d'elles foit vraiment double, leurs pédoncules font alongés avec une telle gradation, qu'elles forment un globe élégamment arrondi, d'autant plus faillant qu'il eft terminal, & que fa blancheur le dispute à celle de la neige même. Ces fleurs ne font ftériles que parce qu'elles font toutes mâles.

On ne peut trop multiplier l'Obier double dans les bofquets printaniers, dont il embellira les maffifs; il augmentera la magnificence des grands parterres; on le verra par-tout avec plaifir: aucun arbrisseau à fleur ne l'égale dans la faifon où il brille; mais il n'a que ce moment, & le jardinier décorateur doit déterminer fon emploi d'après cette obfervation.

3. OBIER DOUBLE A FEUILLES PANACHÉES : Opulus Ruellii flore globofo, folio variegato.

C'eft une fous- variété du précédent, qui ne peut piquer la curiofité que par les panaches jaunâtres, fuperficiels & légers dont fes feuilles font ornées; mais cette parure n'eft pas fidelle, & fouvent le fujet qui l'avoit adoptée s'en trouve dépouillé, quand on le place dans un fol plus fubftantiel que celui qu'il a quitté.

Tant que cet arbriffeau conferve l'efpèce de coquetserie qui le diftingue, fes feuilles ont moins d'ampleur,

fes pouffes font moins vigoureufes, fes bouquets ont moins de volume & de rondeur : il perd toutes ces nuances fugitives en reprenant fon embonpoint originel, & de toutes les plantes à panaches, c'eft celle fur laquelle on doit le moins compter.

Multiplication & culture.

L'Obier fimple fe multiplie par fes graines, par fes drageons enracinés, & par marcottes.

Les graines fe sèment en automne, fans qu'il foit néceffaire de les dégager de leur pulpe.

On les sème par rayons diftans d'un pied dans une planche de terre fubftantielle & fraîche, fituée au levant, abritée du midi, & on ne les couvre que d'environ six lignes d'épaiffeur, en rabattant les rebords des rayons.

Quand les plantes fe montreront au printemps, on les tiendra nettes des mauvaises herbes, & dans les grandes féchereffes, on hâtera leur progrès en leur donnant quelques mouillures.

Dans le courant de l'automne de leur feconde année de végétation, on les levera pour les planter en pépinière par rayons écartés de deux pieds, & chaque fujet à un pied de fon voisin.

Dans cette nouvelle demeure, qu'ils occuperont durant trois ou quatre ans, fi on veut les avoir suffisamment formés, les élèves fe contenteront des foins de culture les plus ordinaires; feulement, pour déterminer plus promptement leur taille, & la rendre plus fvelte, on fupprimera chaque année, après la chute des feuilles, les rameaux fecondaires, qu'ils cherchent à établir à leur base, & tous ceux qui peuvent occuper les parties inférieures de leur tige principale, ne laiffant absolument fubfifter dans leur intégrité que ceux qui occupent le fommet. Ces arbriffeaux font très-propres à peupler les maffifs, dont ils occuperont les parties antérieures.

Leur multiplication par les drageons s'effectue, en les féparant des pieds qui les produifent, depuis la mi-novembre jufqu'à la fin de février,

S'ils ont affez de hauteur & de racines, on peut les

mettre de fuite en place; s'ils font trop foibles, ou trop peu enracinés, on les plantera en pépinière, où, durant deux ou trois ans, on les conduira comme les fujets venus

de femis.

Les marcottes fe font en septembre, & les rameaux s'enracinent complettement dans le cours de l'année du couchage.

On les sèvre en automne, & on les forme, durant deux ou trois ans, comme les drageons, en pépinière. L'Obier double, & celui à feuilles panachées ne fe propagent que par marcottes & par drageons, que l'on forme de même en pépinière, & qui n'exigent pas plus de culture que l'Obier fimple.

Les Obiers viennent affez bien par-tout; cependant ils préfèrent un fol fertile, habituellement frais, & aiment affez l'ombrage des grands arbres.

ŒIL-DE-BŒUF DE DODONÉE: Voyez ADONIS PRINTANIER, no. 1, page 57, TOME I.

ŒIL-DE-BŒUF A FEUILLES LANCEOLÉES: Voyez BUPHTHALME A GRANDES FLEURS, page 479, TOME I.

ŒIL-DE-BŒUF: Voyez CAMOmille des TeinTURIERS, n°. 2, page 496, TOME I.

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ŒIL-DE-CHRIST: Voyez ASTÈRE d'Italie, no. 1, page 367, ТOME I.

OIGNON: Voyez AIL A TIGE VENTRUE, no.7; page 77, TOME I.

OIGNONETTE: Voyez AIL JONCOIDE, n°. 6; page 75, TOME I.

OLIVIER DE BOHEME: Olivier fauvage := Chalef à feuilles étroites: ELEAGNUS ANGUSTIFOLIA première espèce du genre que LINNÉ a placé, fous le nom d'ELÆAGNUs, dans la première divifion de la quatrième claffe de fon fyftême, où il est le cinquantehuitième.

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Cet arbriffeau, qui s'elève prefque à la hauteur d'un moyen arbre, forme une tige affez forte, dont l'écorce eft gris de more, & qui fe garnit de nombreux rameaux couverts d'un duvet blanchâtre & cotonneux.

Quand la tige a été bien dressée, les rameaux, par

leurs directions régulières & parallèles, lui compofent une tête gracieusement étalée, & d'autant plus brillante que les feuilles alternes qui les décorent, légèrement pubefcentes en deffous, font plus blanches encore que P'écorce du branchage, & paroiffent argentées.

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Portées fur de courts pétioles, unies par leurs bords, formées d'une étoffe molle & fatinée ces feuilles font la plupart lancéolées, & quelques-unes ovalesoblongues.

De leur aiffelle partent de petites fleurs prefque feffiles, qui fe montrent en juin & juillet, tantôt folitaires, tantôt deux ou trois ensemble. Dépourvues de corolle, elles font compofées d'un calice monophylle, campanulé, partagé en quatre échancrures, intérieurement jaunâtre, couvert en dehors de tubercules écailleux, blancs & argentés, & font place à une espèce de noix, qui, figurée prefque comme une olive, contient, fous un brou charnu & médiocre, un noyau oblong & obtus, dont l'amande ne mûrit bien que dans les années trèschaudes.

Quoique ces fleurs aient peu d'apparence, elles ajoutent à l'agrément de l'arbriffeau qui les produit, par l'odeur qu'elles exhalent au loin Cette odeur, un peu trop pénétrante quand on la refpire de trop près, devient fuave quand on fe trouve à quelque diftance du fujet qui la diffémine avec tant de profufion. Un feul Eleagnus fuffit pour parfumer un vafte bofquet.

Cet arbriffeau embellira, par l'éclat de fon feuillage, toutes les places que l'on voudra lui donner; & comme il ne fe dépouille que dans les fortes gelées, il procu rera aux bofquets de printemps, d'été & d'automne, une parure auffi durable que brillante.

Multiplication & culture.

L'Olivier de Bohême fe multiplie par fes graines; par marcottes, & par boutures.

Les graines fe fèment à l'époque de leur maturité, dans le courant de l'automne; & il n'eft pas néceffaire de dépouiller les noyaux du brou qui les couvre.

Ce femi fe fera moins heureusement en pleine terre, que dans des caiffes profondes de quinze pouces, larges & longues à volonté, & remplies d'une bonne terre potager, nourrie & ameublie par un tiers de terreau gras. Les caiffes feront placées à l'expofition du levant, & abritées du foleil du midi.

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Les noyaux feront difpofés par rayons diftans de quatre ou cinq pouces, & enfoncés d'un pouce. Afin que les mouillures naturelles ou artificielles ne les faffent pas remonter fur la fuperficie des caiffes, on les couvrira d'un lit de litière courte qui brifera le choc de l'eau, & qui d'ailleurs leur fervira de préservatif durant les gelées.

Quand les plantes fe montreront, ordinairement au printemps, on les tiendra netres des mauvaises herbes, & on leur donnera deux mouillures légères par femaine, s'il ne pleut pas : ces feules attentions fuffiront pour hâter leurs progrès.

Au mois de mars de l'année suivante, fi les fujets font affez forts, on les levera avec toutes leurs racines pour les planter de fuite en pépinière; s'ils font trop foibles on les laiffera encore un an dans le lieu du femis.

La pépinière fe formera par rayons diftans de deux pieds & demi, & chaque élève sera planté à quinze pouces de fon voifin.

Il faut, pour cette pépinière, une terre fraîche, fubftantielle, bien ameublie, & l'exposition du levant. Son fuccès fera complet fi on peut l'établir dans le voifinage de quelque ruiffeau, ou près de quelque étang.

Auffi-tôt après la plantation, on donnera une bonne mouillure, afin d'appliquer complettement la terre fur les racines. Enfuite toute la culture confiftera à biner fouvent, afin d'extirper les herbes parafites, & à maintenir, par des tuteurs, les tiges des fujets dans la direction la plus perpendiculaire.

Après la chute des feuilles, on fupprimera tous les rameaux latéreaux qui auront pouffé au bas de la tige, & tous ceux du fommet dont la végétation fera in

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