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RUMEX, & qui eft le fecond de la troisième divifion de la fixième claffe de fon fyftême.

On diftingue plufieurs variétés de cette plante vivace, mais la plupart ne font que de fimples accidens dus à la culture, à l'expofition, ou au fol. Ainfi l'on n'a fait que furcharger la nomenclature en citant,par exemple,comme des individus doués de différences conftantes, l'Ofeille longue verte, l'Ofeille longue blonde, & l'Ofeille longue à feuilles étroites; ni les femis, ni les œilletons ne perpétuent ces nuances fugitives, & l'on ne peut reconnoître que trois variétés réelles de cette espèce, qui font:

1. L'OSEILLE COMMUNE, dont la racine, longue, fibreuse, intérieurement jaunâtre, eft couverte d'une écorce prefque brune.

Du collet de cette racine, elle pouffe un grand nombre de rejets ou oeilletons, qui produifent, dans un ordre alterne, des feuilles plus ou moins larges, plus ou moins pointues, d'un verd plus ou moins foncé, unies par les bords, d'une étoffe liffe, d'un tiffu tendre, & affaifonnées d'un acide agréable.

Ces feuilles font portées par de gros pétioles plus ou moins longs, légèrement cannelés, teints en rouge à leur naiffance, & qui, creufés d'un fillon large & profond, partent du centre d'une gaîne membraneufe, marquée des mêmes couleurs.

Du centre des feuilles s'élève, à quatre ou cinq pieds de hauteur, une tige fillonnée de cannelures légères, & garnie de quelques feuilles, moins amples que celles de la bafe, & dont les pétioles, fort courts, font corps avec cette tige, qu'ils embraffent de leur gaîne.

De l'aiffelle de ce fecond ordre de feuilles, fortent des branches, dont les fommets, ainfi que l'extrémité de la tige, fe garniffent d'un très-grand nombre de petites fleurs difpofées en panicules, & qui donnent. naiffance à de petites graines triangulaires, oblongues, luifantes, d'un brun clair, enveloppées chacune d'une capfule feuillée, dont les trois faces font bordées de

rouge.

Quand ce rouge prend une nuance foncée & rembrunie, ce qui arrive ordinairement en juillet, quand

les tiges fe font montrées au printemps, le moment de la récolte eft arrivé. On coupe tous les montans, on les expose durant une quinzaine de jours au foleil, afin que les femences achèvent de s'aoûter; & fi l'on veut qu'elles foient propres à la germination durant fept ou huit ans on les laiffe dans leurs capfules: nettoyées & vannées fur-le-champ, elles ne font bien bonnes que durant deux ou trois ans. Dans tous les cas, il-faut les conferver en lieu fec, & dans de bons facs que l'on fufpend au plancher.

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2. OSEILLE RONDE: Ofeille de France, dont les feuilles font la plupart arrondies, quelques-unes échancrées, & d'autres un peu terminées en pointe lors de leur entier développement. Elles font teintes en verd de mer; mais, ce qui diftingue particulièrement la plante, fa racine, au lieu de pivoter, circule horisontalement prefque à fleur de terre, & fes tiges, beaucoup plus baffes que celles de la précédente, s'inclinent vers leur bafe, & font prefque rampantes.

3. OSEILLE VIERGE: Ofeille ftérile: Ofeille à larges feuilles; fes feuilles, longues de plus de quinze pouces, fur cinq ou fix de large, font moins acides que celles des autres Ofeilles. Elle pouffe quelques tiges mais qui ne font point fécondes; & tout le luxe de fa végétation fe portant vers fon feuillage, cette variété eft fans-contredit la plus productive & la plus eftimable, fur-tout quand elle eft placée dans un fond gras & humide.

Multiplication & culture.

Toutes les variétés d'Ofeille admifes dans les potagers, peuvent fe propager par leurs œilletons; & ce moyen eft même le feul pour multiplier l'Ofeille vierge,

n°. 3.

Ces œilletons s'éclatent avec le plus de racine qu'il eft poffible, & on les plante par rayons, ou en bordures, à huit, dix ou douze pouces les uns des

autres.

L'Ofeille qui donne graine, est préférable quand elle vient de femis.

La graine fe sème par rayons diftans de huit ou dix pouces, quand on veut en former des planches, depuis le commencement de mai jufqu'au commencement

d'août.

Le femis doit être très-clair, bien égal, & on ne le recouvre que d'environ fix lignes de terre très-meuble. Afin que la germination n'éprouve aucun retard, on fait bien d'étendre fur la furface du terrain une couche très-légère de litière sèche & courte.

Lorsque le plant a formé deux ou trois feuilles, on l'éclaircit de manière qu'il y ait quelques pouces d'intervalle entre chaque pied; enfuite il n'a plus befoin que d'être farclé & ferfoui de temps-en-temps. Il ne demande de mouillures que dans les féchereffes fortes &

continues.

On commence à cueillir l'Ofeille fix femaines ou deux mois après qu'elle a été femée ou plantée.

Elle peut durer dix ou douze ans en place; mais il vaut mieux la renouveler tous les trois ou quatre ans fur-tout fi le terrain eft fubftantiel & frais.

Il est mieux d'arracher les feuilles que de les couper, parce qu'alors on ne prend que celles qui font plus épanouies; mais fi on les coupe, il faut avoir l'attention de le faire le plus près de terre qu'il eft poffible.

Au refte, plus les récoltes feront fréquentes, plus les feuilles qui fuivront feront tendres & agréables.

Dans le courant de décembre, par un temps doux, on coupera toutes les touffes d'Ofeille à fleur de terre, & on les couvrira ensuite de terreau ou de crottin bien pulvérifé.

En février, les nouvelles feuilles commenceront à fe montrer. Alors, pour les préferver de la gelée & des neiges, on les chargera d'une couverture de paille longue & sèche.

Au commencement de mai, & durant les trois mois fuivans, fi l'on n'a pas befoin de graines, on coupera l'Ofeille toutes les fois qu'elle montrera des tiges : cette

fuppreffion lui fera pouffer de nouvelles feuilles, & l'empêchera de monter.

Si l'on eft curieux d'avoir de l'Ofeille verte pendant l'hiver, on en plantera fur couche vers la fin de novembre. La couche fera chargée d'environ un pied de bonne terre mêlée de terreau, préfervée des gelées par des châffis vitrés, & réchauffée au befoin.

OSEILLE SAUVAGE: Voyez ALLELUIA,page 135, TOME I.

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PAL.

PAIN A COUCOU: Voyez ALLELUIA, page 135,

TOME I.

PALIURE:=Porte-chapeau := Épine de Christ : = Nerprun à feuilles de Jujubier: RHAMNUS PALIURUS, dix-neuvième efpèce du genre des RHAMNUS dans LINNÉ,

Cet arbriffeau, dans un fol fubftantiel & frais, élève fa tige à quatorze ou quinze pieds de hauteur, & fe garnit d'un affez grand nombre de branches, prefque horizontales, foibles, minces, pliantes & diffufes.

Les feuilles, d'un volume médiocre, font alternes, ovales, terminées en pointe, marquées au dehors de trois veines longitudinales, qui font une prolongation des nervures du pétiole qui les porte, Unies, ou très-peu dentelées, un verd clair & brillant les colore, & la bafe de leur pétiole eft défendue par deux aiguillons trèspiquans, l'un droit, l'autre crochu, & dont il eft difficile de fe défendre.

Les fleurs fe montrent en juin, en petits bouquets axillaires. Elles font très-petites, mais fort nombreuses, d'un jaune verdâtre, & légèrement odorantes.

Il leur fuccède une capfule divifée en trois loges, contenant ordinairement chacune une femence; &, renflée dans la partie par laquelle elle tient à fon pédoncule, une membrane mince & affez étendue l'environne circulairement, & lui donne quelque ressemblance avec un petit chapeau rabattu.

Multiplication & culture,

Le Paliure fe multiplie par fes femences ou par mar

cottes.

Les meilleures graines font celles que nous tirons de Provence & du Languedoc, parce qu'elles y acquièrent

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