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La propagation de ces efpèces par leurs œilletons enracinés, fe fait pareillement avec plus de fuccès en automne qu'au printemps, parce que, prenant terre avant l'hiver, les fujets n'ont plus à craindre les grands hâles qui accompagnent prefque toujours le retour de la végétation dans nos climats.

Dès qu'une fois ils font établis, ils ne demandent que la culture la plus commune & la plus ordinaire.

PAVOT CORNU DU MEXIQUE ou PAVOT ÉPINEUX Voyez ARGÉMONE DU MÉXIQUE, page 295, TOME I.

PAVOT CORNU: Voyez CHELIDOINE GLAUQUE, no. 1, page 622, TOME I.

PÊCHER. Les Romains le nommèrent Perfica, l'arbre de Perfe, parce qu'ils l'ont tiré de cette contrée de l'Afie; & LINNÉ l'appelle AMYGDALUS PERSICA, Amandier perfique, parce qu'il le regarde comme une fimple espèce du genre de l'Amandier proprement dit, avec lequel, en effet, il a de très-grands rapports par fes caractères naturels.

Cet arbre, livré à lui-même, n'eft pas fufceptible d'une grande élévation, & prefque toujours fa tête eft négligée & fans graces quand la nature feule fe charge de fa parure; mais fous la main de l'art, elle fe foumet à toutes les formes, & fes rameaux dociles se prêtent à toutes les directions.

Son tronc, qui n'acquiert qu'une groffeur médiocre, eft formé d'un bois très-dur, que couvre une écorce d'un gris cendré, dont l'épiderme, à la longue, fe lève en écailles plus ou moins larges, plus ou moins épaiffes, felon la vétufté de l'arbre & l'embonpoint dont il a joui dans fa jeuneffe, ou les maladies qu'il a éprouvées du· rant le cours de fa végétation.

L'écorce du jeune bois, colorée d'un verd terne & blafard, fe teint en rouge de brique plus ou moins foncé, du côté par où le foleil l'a frappée. A mefure qu'elle prend de la confiftance, fon épiderme fe charge d'une quantité de points irréguliers & rembrunis, qui annoncent la maturité des parties ligneufes.

Les branches principales qui naiffent du tronc, affectent naturellement une direction plus voifine de la perpendicu

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laire que de l'horifontale, &, dans leur première jeuneffe, leur base eft munie de rameaux ou bourgeons nombreux qui fuivent une direction semblable à celle que prend leur mère. Mais peu-à-peu ces bourgeons difparoiffent, & tout le travail de la végétation fe portant à l'extrémité des branches, leur partie inférieure fe trouve dégarnie, à moins que l'art ne prévienne ou n'arrête les effets de ce penchant.

De chaque nœud des branches & des bourgeons il fort une, deux ou trois feuilles d'inégale grandeur, & accompagnées de ftipules linéaires, dentés & caduques.

Simples, longues, taillées en forme de lance, terminées en pointe aiguë, ornées en leurs bords d'une dentelure fine & régulière, & portées fur de courts pétioles, elles font liffes, colorées d'un verd gai, & elles meublent alternativement les rameaux qu'elles décorent. Elles protègent & nourriffent des yeux fimples, doubles ou triples, qui, cachés fous leur aiffelle, feront dans leur développement le foutien ou la richeffe de l'arbre. Quand ces feuilles & ces yeux font multiples au même noeud, celui que couvre la plus grande feuille, qui eft toujours au centre, fi elles font ternées, eft un œil à bois, & les autres font des yeux à fruits.

L'épanouiffement complet des fleurs précède toujours celui des feuilles. Elles fe montrent avec le printemps & embelliffent fon retour. Teintes d'un rofe plus ou moins tendre, elles donnent à l'arbre un afpect riant, & quand il en eft bien chargé, il efface le plus brillant bouquet.

Divifé par le bord en cinq échancrures obtufes & concaves, leur calice monophyle a la forme d'un godet percé par le fond, & tombe quand le fruit eft noué. Leur corolle, compofée de cinq pétales arrondis, contient environ trente étamines attachées aux parois du calice, & un ovaire fupérieur, arrondi, chargé d'un ftyle fimple, terminé par un ftigmate un peu en tête.

Le fruit, feffile comme les fleurs, & connu fous le nom de PÊCHE, eft arrondi, charnu, fucculent, ferme ou fondant, couvert d'une peau liffe ou velue, qui fe colore en rouge, en jaune ou en violet, & fillonné depuis l'ombilic jufqu'au pédoncule d'une gouttière plus ou moins

profonde, plus ou moins apparente, felon la variété. La pulpe enveloppe un noyau très-dur, creufé, fillonné, ruftiqué à fa furface, & qui renferme une amande un peu acerbe.

On peut divifer les nombreuses variétés du Pêcher en quatre claffes; l'une contiendra les Pêchers dont les fruits, couverts d'une peau plus ou moins velue, ont la chair tendre, molle, fucculente, point ou très-peu adhérente au noyau; la feconde renfermera les Pêchers dont les fruits, nommés PAVIES, couverts auffi d'une peau velue, ont la chair ferme & totalement adhérente au noyau; là troisième fera compofée des Pêchers dont les fruits appelés BRUGNONS OU PÊCHES NECTARINES, font vêtus d'une peau liffe, unie, luifante, qui couvre une chair également adhérente au noyau, mais moins ferme que celle des Pavies, & prefque auffi fucculente que celle des Pêches fondantes. Enfin la quatrième offrira les PÊCHES VIOLETTES, dont la peau violette est lisse & fans duvet, & dont la chair quitte le noyau.

Dans chaque claffe les variétés feront rangées fuivant l'ordre de leur maturité.

PREMIÈRE CLASS E.

Pêchers à fruits dont la peau velue couvre une chair fondante très-peu adhérente au noyau.

1. Avant – Pêche blanchE: — Pêche hâtive de Corbeil.

Cet arbre, affez difficile fur le terrain, ne pouffe avec vigueur que lorsqu'il rencontre un fol qui lui eft propre, & particulièrement quand il eft greffe fur l'Abricotier. En général, il donne peu de bois, fes bourgeons trèsverts font maigres, & fes rameaux très-fujets à la gomme.

Ses boutons font foibles, alongés & pointus. Ses feuilles, médiocrement grandes, colorées d'un beau verd, font finement dentelées, relevées en boffes, pliées en gouttière, & recourbées en différens fens.

Ses fleurs, larges & bien ouvertes, font presque blanches, où de couleur de rofe très-pâle.

Elles donnent naiffance à des fruits, les uns bien fphériques, la plupart un peu alongés, terminés par un mamelon, & sillonnés d'une gouttière très- marquée fur l'un de leurs côtés. Le volume de ces fruits n'excède pas de beaucoup celui d'une groffe noix commune.

Leur peau fine, velue, quelquefois légèrement lavée de rouge, mais plus ordinairement blanchâtre, couvre une chair médiocrement fucculente, un peu pâteuse dans les années sèches, blanche même auprès du petit noyau qu'elle enveloppe, & dont elle ne fe détache jamais bien complettement; fon eau très-fucrée, eft légèrement mufquée & affez agréable.

Cette variété n'eft eftimable que par fa précocité; il n'en eft point d'auffi chétive, & quelquefois elle mûrit dès le commencement de juillet, fur-tout quand elle eft plantée au levant ou au midi, feules expofitions qui lui conviennent.

2. AVANT-PÊCHE ROUGE: Avant-Pêche de Troyes. Auffi peu vigoureux que le précédent, cet arbre ne fait que des pouffes médiocres, dont tous les bourgeons font menus & rougeâtres.

Ses feuilles, affez larges, bordées de dentelures peu profondes, font teintes d'un verd fans éclat & prefque jaunâtre, & la pointe aiguë qui les termine s'incline & fe recourbe vers le pétiole qui les porte.

Sa fleur eft grande, bien ouverte, d'une belle apparence, & colorée d'un rose agréable.

Un tiers plus gros que l'Avant-Pêche blanche, fon fruit eft auffi plus arrondi, prefque toujours fans mamelon, & la gouttière qui le fillonne a très-peu de profondeur.

Sa peau velue, fine, teinte d'un rouge vif du côté du foleil, & d'un jaune clair du côté de l'ombre, couvre une chair blanchâtre & fondante, qui, pour l'ordinaire, fe détache affez bien du petit noyau qu'elle enveloppe; mais l'eau qu'elle fournit, quoique miéleufe & mufquée, eft en général moins fuave que celle de l'Avant-Pêche blanche. Elle eft auffi moins hâtive d'environ trois fe

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maines, &, comme elle, elle exige l'expofition du levant, & de préférence celle du midi.

3.

PETITE MIGNONE: Double de Troyes: Pêche mignonette.

Par fa phyfionomie, cet arbre ressemble fi fort au précédent, qu'on pourroit le confondre avec lui, fi fes fleurs n'étoient pas moins volumineuses, moins étalées, moins brillantes.

Ses bourgeons, un peu plus vigoureux & plus abondans, font rouges du côté du foleil, & verts du côté

de l'ombre.

Ses feuilles, d'un verd un peu foncé dans le voisinage de leur nervure centrale, ont une largeur remarquable à leur bafe; des dentelures très-fines ornent leurs bords, & elles fe terminent en pointe très-aiguë.

Son fruit, tantôt fphérique & tantôt alongé, fillonné d'une gouttière peu profonde, furmontée quelquefois d'une petite lèvre, & terminé par un foible mamelon pointu, eft une fois plus gros que l'Avant-Pêche rouge.

Sa peau très-fine, garnie d'un léger duvet, teinte d'un rouge très-foncé du côté du foleil, d'un blanc jaunâtre du côté de l'ombre, couvre une chair un peu ferme quoique fondante, entièrement blanche & remplie d'une eau fucrée, vineufe & d'une faveur très-agréable. Il eft rare qu'elle fe détache complettement du petit noyau qu'elle enveloppe.

Ce fruit que l'on met, avec raifon, au nombre des bonnes Pêches, mûrit fouvent à la mi-août, quand il eft placé au midi, feule expofition qui lui convienne. Il refte long-temps fur l'arbre, & on le choifit de préférence pour le confire à l'eau-de-vie, non-feulement à caufe de la médiocrité de fon volume, mais plus encore parce qu'il mollit moins que tous les autres dans cette liqueur, avec laquelle il fe marie très-bien.

4. AVANT-PÊCHE JAUNE.

Cet arbre, médiocrement vigoureux, & qui demande auffi l'expofition du midi, pouffe des bourgeons d'un rouge foncé du côté du foleil, & jaunâtres du côté de

l'ombre.

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