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La peau, d'un rouge très-foncé presque dans toute fa furface, & chargée d'un duvet fauve très-fin, fe lève aifément, & couvre une chair fucculente, remplie d'une eau très-vineufe; cette chair eft blanche, excepté fous la peau & autour du noyau, où elle est rouge, & qu'elle quitte fans peine.

Sa maturité fuit, ou accompagne, celle de la grosse Mignone.

II. MADELAINE ROUGE: Madelaine de COURson. Cet arbre, très-vigoureux, donne beaucoup de bois, n'eft pas fujet à couler, & cependant sa fructification eft médiocre. Ses bourgeons, affez volumineux, ne fe lavent que très-légèrement de rouge du côté du foleil.

Ses feuilles, dentelées & furdentelées profondément, font bien ouvertes, & colorées d'un verd très-foncé. Ses fleurs font grandes, bien ouvertes, gracieusement étalées, & font teintes d'un rose assez vif.

Le fruit, affez gros, eft un peu aplati du côté du pédoncule, & bien fphérique dans tout le refte de fon volume, que fillonne une légère gouttière.

La peau, d'un beau rouge du côté du foleil, & légèrement veloutée, couvre une chair blanche, mêlée de veines pourpres auprès du noyau, & qui abonde en eau fucrée, relevée, très-agréable.

Cette Pêche, qui quitte bien le noyau, mûrit au commencement de feptembre.

12. La BELLE Chevreuse.

Cet arbre a la vigueur, le port, la ftature, & dans fes bourgeons, fes feuilles & fes fleurs, il montre tous les caractères de la Chevreufe hâtive, no. 8.

Son fruit, un peu alongé, & d'un beau volume, eft fillonné d'une gouttière très-profonde au mamelon ombilical, d'où elle part, peu fenfible fur la partie renflée, & qui renouvelle progreffivement fon canal à mesure qu'elle va fe perdre dans la cavité où le pédoncule est implanté.

Cette cavité, affez étroite, eft prefque toujours bordée de petites éminences. De femblables éminences fe font auffi quelquefois remarquer fur la surface du fruit.

Lorfque ce fruit eft bien mûr, fa peau, chargée d'un

duvet épais qui s'enlève aifément, prend une teinte d'un beau jaune, excepté dans les parties expofées au foleil, où elle fe colore d'un rouge clair & brillant. Elle ne se détache qu'avec peine de la chair qu'elle couvre, à moins que la maturité ne foit extrême.

Cette chair n'eft ni très-fondante, ni très favoureuse; elle devient même pâteufe lorfque le fruit refte trop long-temps fur l'arbre. Ainfi cette Pêche ne mérite fa dénomination que par les graces de fa forme, & l'agrément de fon coloris, quoique, dans les années favorables, & quand elle eft prife à fon point, fon eau foit fucrée & affez fuave.

Elle mûrit vers le commencement de septembre. 13. La BELLE-GARDE: la Galande.

Situé dans un fol fubftantiel & profond, & greffé fur Amandier, cet arbre pouffe avec vigueur, & produit de gros bourgeons, qui rougiffent fortement du côté du foleil.

Ses feuilles, régulièrement dentelées, très-liffes, d'un verd foncé, font grandes & bien étendues.

Ses fleurs ont peu d'éclat, non-feulement parce que leurs pétales font étroits & trop rapprochés, mais encore parce que la teinte qui les colore n'a pas un ton bien décidé: elles font pâles & prefque fans effet.

Son fruit, très-volumineux & bien arrondi, très-peu fillonné par fa gouttière longitudinale, eft prefque partout coloré d'un rouge pourpre, qui tire fur le noir du côté du foleil.

La peau, dure, très-adhérente, chargée d'un duvet très-fin, couvre une chair ferme, prefque caffante, & remplie néanmoins d'une eau fucrée, dont la faveur eft très-agréable. Cette chair eft teinte en rofe dans le voifinage du noyau médiocre, aplati, alongé, pointu qu'elle enveloppe.

La Galande mûrit au commencement de septembre, & quelquefois dès la fin d'août, fur-tout quand on la place à l'expofition du midi.

14. La CHANCELIÈRE.

Cette variété eft remarquable par la vigueur de fes

bourgeons, par la grandeur de fes feuilles, & par le développement & l'étendue de fes fleurs.

Son fruit, prefque fphérique, eft divisé en deux hémifphères inégaux, par une gouttière dont le canal n'est fenfible que vers le petit mamelon ombilical d'où elle part, & à la cavité étroite & profonde où le pédoncule eft implanté.

La peau très-fine, légèrement veloutée, d'un beau du côté du soleil, eft chargée de quelques petites rouge verrues, plus nombreufes & plus rapprochées vers le pédoncule, & elle couvre une chair fondante, dont l'eau eft fucrée, vineufe & excellente.

Cette Pêche, qui réuffit également bien au levant & au midi, mûrit au commencement de septembre. 15. La PÊCHE-CERISE.

Cet arbre, en général peu vigoureux, ne préfente que des bourgeons menus, grêles, élancés, colorés d'un beau rouge du côté du soleil.

Ses feuilles, la plupart froncées fur leur nervure cer trale, font étroites, liffes, finement dentées & d'un verd tendre.

Les fleurs font petites, peu ouvertes, d'un rouge pâle, mais très nombreufes, & pour l'ordinaire elles nouent affez bien.

Le fruit eft petit, joliment arrondi, fillonné par une gouttière large & profonde, qui traverse le mamelon ombilical, qui eft gros, long & pointu, & va fe perdre dans la cavité où le pédoncule eft renfermé.

Sa peau, liffe, fine, brillante, d'un blanc de cire d'un côté, d'un beau rouge de cerife de l'autre, le rend très-agréable à la vue, & lui donne l'éclat de la pomme d'Api.

C'est à-peu-près tout fon mérite, car fa chair, quoique fondante, a, pour l'ordinaire, peu de faveur, & l'eau qu'elle fournit n'eft médiocrement relevée que dans les années sèches, & quand l'arbre eft placé à l'expofition du plein midi.

Cette Pêche contient un petit noyau rond, dont elle fe détache aisément, & mûrit vers le commencement de septembre.

16. L'ADMIRABLE.

Cet arbre, d'une croiffance rapide, grand, fort & vigoureux, fe charge d'une prodigieufe quantité de rameaux & de bourgeons; mais il arrive quelquefois que la sève ne peut fuffire à tant de productions accumulées, ou qu'elle fe porte avec plus d'impétuofité d'un côté que de l'autre. Dans le premier cas, les branches qu'elle néglige languiffent faute de nourriture; dans le fecond, elles périffent frappées d'une mort foudaine. Auffi ce Pêcher eft-il un de ceux qui exigent le plus de talent & d'attention, non-feulement à l'époque de la taille, mais dans tout le cours de fa végétation annuelle.

Ses feuilles, régulièrement dentelées, font unies, longues, bien étalées, & d'un beau verd.

Ses fleurs, dont la corolle eft petite & rapprochée, font très-nombreufes, d'un rouge pâle, & nouent bien, Le fruit, d'un très-gros volume, bien arrondi, fillonné d'un côte par une gouttière peu fenfible, ne préfente à fon ombilic qu'un mamelon dont la groffeur, pour l'ordinaire, n'excède pas celle d'une tête d'épingle.

Sa peau, teinte d'un jaune clair, fe colore en rouge vif du côté du foleil. Elle eft légèrement veloutée, & couvre une chair ferme, fondante, blanche, teinte d'un rouge clair auprès du petit noyau qu'elle enveloppe Elle fournit une eau abondante, douce, fucrée, vineuse, délicieufement relevée, & d'une faveur inexprimable.

Cette fuperbe Pêche, digne, à tous égards, de la dénomination qui la caractérise, mûrit vers la mi-fep

tembre.

Quoiqu'elle réuffiffe affez bien au couchant, elle préfère cependant l'expofition du levant & du midi, furtout dans les provinces feptentrionales de la France. Tant que l'arbre eft en fanté, le noyau refte petit il groffit quand il perd fon embonpoint, & fouvent même il s'entrouvre: alors les progrès du fruit ceffent, & on le voit tomber avant fa maturité. Ce phénomène eft un diagnoftique fûr qui follicite de prompts remèdes.

17. PÊCHE DE MALTE: la Maltoife: la Pêche Malte.

Cette belle variété, très-vigoureuse & très-féconde, & qui réuffit en plein-vent dans les fituations bien abritées, produit des bourgeons légèrement lavés de rouge du côté du foleil, & dont la moëlle eft un peu brune. Ses feuilles larges, longues, bien étalées, colorées d'un verd tendre, font remarquables par leurs profondes

dentelures.

Ses fleurs nombreuses ont une ample corolle, dont les pétales font teints en rofe pâle, & dans leur entier épanouiffement elles fe montrent avec une pompe digne du réveil de la nature.

Le fruit, d'un beau volume, figure une fphère légè rement aplatie, & la gouttière qui le fillonne prefque également des deux côtés, n'eft bien fenfible qu'à l'ome bilic, qui eft dépourvu de mamelon.

La peau fe marbre de rouge clair & de rouge foncé du côté du foleil; fon duvet eft léger, & elle se détache fans peine de la chair qu'elle couvre.

Cette chair, fine & fondante, rougit un peu dans le voifinage du noyau, qu'elle quitte aifément; dans tout le refte de fa maffe, elle eft blanche, & contient une eau abondante, agréablement musquée, & d'une faveur un peu vineufe.

Cette excellente Pêche, dont le noyau est très-renflé du côté de la pointe, mûrit vers la mi-feptembre.

18. BOURDINE, ou Pêche de M. BOURDIN, qui, le premier, la fit connoître : la Narbonnoife ou Pêche de Narbonne.

Ce Pêcher, vigoureux & fécond, remarquable par la force & la longueur de fes pouffes, réuffit auffi en pleinvent, quand on peut lui donner une fituation abritée. Dans cette pofition fes fruits font moins volumineux mais ils ont plus de faveur qu'en espalier.

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Ses feuilles, très-grandes, font unies, régulièrement dentelées, & colorées d'un beau verd.

Quoique fes fleurs foient petites & peu ouvertes, leurs pétales couleur de chair & bordés en carmin leur donnent affez d'apparence.

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