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aucune espece d'ombilic. Cette figure eft la plus ordinaire aux turbinées: on en voit des exemples dans le genre de la Toupie (efpeces 1, 2, 3, 4, pl. 12.), dans celui du Sabot (especes 1, 2,4,5,9,10.), dans celui de la Nérite (efpeces 1-5. pl. 13.), & dans beaucoup d'autres.

ovoïde.

40. Enfin lorfque les fpires tourneront fur un axe ovoïde, Coquille ou, ce qui revient au même, fi les fpires étant coniques, fort renflées, & arrondies à l'extrêmité la plus groffe, tournent autour d'un axe cylindrique fuppofé extrêmement fin, elles formeront une coquille ovoïde, qui dans le premier cas fera percée d'un ombilic, comme dans l'efpece de Pourpre que j'appelle Labarin ( 2. pl. 7. ) : dans le fecond cas cette coquille ovoïde n'aura aucune apparence d'ombilic, comme dans le Bulin (gen. 2. pl. 1.), ou dans le Kambeul (gen. 5. 1. pl. 1.). Cette derniere forme eft la plus commune dans les Limaçons, foit Univalves, foit Operculés.

Aucune de ces quatre efpeces de fpires n'a lieu dans les Conques.

que.

Dans l'explication que je viens de donner des différentes. Remar formes que prennent les coquilles fuivant la figure & la difpofition de leurs fpires, je me fuis borné à ces quatre principales qui font les plus ordinaires, parce qu'on y peut rapporter facilement toutes celles qui font intermédiaires, & qui font, pour ainfi dire, les nuances par lefquelles elles fe lient & s'uniffent les unes aux autres. C'eft ainfi, par exem ple, que la coquille du Pouchet (1. gen. 5. pl. 1. )tient d'un côté aux coquilles difcoïdes, comme à celle du Coret (gen. 3. pl. 1.), par fa forme applatie, & de l'autre aux turbinées ou aux ovoïdes fans ombilic, par fon fommet renflé & éminent fur l'une de fes faces. Il en fera de même des autres coquilles douteufes, on les rapportera aux deux figures principales, dont elles paroîtront participer davantage.

Il faut obferver que le nom fubftantif de Spire, que j'em- 2o. Remarploie comme terme générique, pour exprimer indifférem- que. ment les quatre fortes de circonvolutions qu'une coquille peut faire fur elle-même, a été employé quelquefois fous le nom de volute ou de Spirale comme fubftantif, ou même de celui d'hélice, fur-tout lorfqu'il étoit queftion de celles qui tournent fur un cylindre. Mais ces trois derniers termes font

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fi peu d'ufage dans les ouvrages qui traitent des Coquillages, que j'ai crû devoir conferver celui de Spire qui a été reçu le plus anciennement chez les Latins, pour exprimer toutes fortes d'enroulemens en ligne fpirale.

Nombre des Je compte le nombre des fpires en partant du haut de la fpires. coquille & defcendant vers le fommet, de forte que la premiere eft celle qui forme fon ouverture; c'eft ordinairement la plus grande de toutes: la derniere termine l'extrêmité oppofée ou le fommet; elle est toujours la plus petite. C'eft ainfi que la coquille du Kambeuĺ (1. gen. 5. pl. 1.) a dix fpires, depuis fon extrêmité fupérieure ou depuis fon ouverture G, jufqu'à la pointe du fommet S: il en eft de même de toutes les autres coquilles,

Varie avec

l'âge.

:

Le nombre des fpires & leur figure varie dans la même efpece, par l'âge & par le fexe. Les jeunes coquilles en ont ordinairement moins que les vieilles la raifon en est toute fimple. L'accroiffement de la coquille fe fait par l'ouverture qui s'étend de jour en jour, & fe colle fur les anciennes fpires en tournant avec elles : il doit donc arriver que cellesci, qui font les plus baffes, fubfiftant toujours, augmentent en nombre à mefure que l'animal, croiffant en âge, en forme de nouvelles. Il y a des coquilles qui, quoique de même âge, n'ont pas toujours un pareil nombre de fpires. Cette différence provient quelquefois de maladie, ou de la mauvaise Peut fervir à conftitution de l'animal; mais c'eft pour l'ordinaire un effet déterminer le du fexe dans les Coquillages où il eft diftingué. C'est ainfi que dans le genre des Pourpres, dans celui du Buccin, & dans quelques autres, il eft ordinaire aux mâles d'avoir les fpires plus nombreuses, plus allongées, moins renflées, & la coquille plus petite que celle des femelles. Cette obfervation que je n'ai pas négligée par-tout où j'ai trouvé occafion de la faire, n'eft pas de petite conféquence pour déterminer & fixer bien des variétés qu'on regarde fouvent comme de vraies efpeces, quoiqu'elles ne different entr'elles que par l'âge ou par le fexe.

fexe.

Leurs dimenfions.

La largeur des fpires fe prend dans le fens où elles tournent, en les confidérant comme ne faifant ensemble qu'un corps continu qui détermine la largeur de la coquille; & leur longueur ou leur hauteur fe prend felon celui où elles

s'appliquent par les côtés les unes fur les auttes. Ainfi dans la coquille du Kambeul (1. gen. 5. pl. 1.) 3. 3. marque la largeur de la troifiéme fpire, & v z. marque fa longueur.

Il est ordinaire aux fpires des Limaçons de tourner de Droite & droite à gauche en defcendant de l'ouverture au fommet; gauche d'une Coquille, cependant il y en a quelques-uns dont les fpires vont au contraire de gauche à droite: c'eft ce que quelques modernes appellent mal-à-propos des coquilles uniques. On les défigneroit plus exactement par le nom de Coquilles tournées ou roulées de gauche à droite; & même pour abréger, on pourroit les appeller Coquilles gauches & les autres Coquilles dextres. Elles font fort rares, & je n'en ai observé que deux au Sénégal, qui font le Bulin & le Coret (gen. 2. & 3. pl. 1.).

terminer.

Quand je dis que les fpires d'une coquille font tournées Comment on de droite à gauche ou au contraire, je veux dire de la droite les peut dede l'animal à fa gauche; non pas en le regardant en face, comme l'entendent quelques perfonnes, mais en fe fuppofant à fa place dans fa coquille, comme nous nous fuppofons à la place d'une perfonne, lorfque la regardant en face nous jugeons que fa main droite n'eft pas fa gauche, quoique dans fa fituation refpective elle foit réellement oppofée à notre gauche.

2o.

SOMMET.

Le Sommet eft cette partie qui fait ordinairement la pointe & toujours le fond même de la coquille. Il ne fe trouve pas dans tous les Limaçons, par exemple dans le Sormet Des Lima(1. gen 1. pl. 1. ), & dans l'efpece de Lépas que j'appelle çons, Kalifon (11. pl. 2.); & il n'a pas toujours la même forme dans toutes les coquilles où il fe rencontre. Dans les unes il rentre entierement en dedans, & laiffe à fa place un creux femblable à un ombilic, comme dans le Goffon (z. gen. 1. pl. 1. s.). Dans les autres, il rentre en partie au dedans, & forme une cavité au milieu de laquelle paroît fon extrêmité arrondie comme un bouton: c'est ce qui arrive à la coquille du Yet (1. pl. 3. s. ). Dans d'autres il eft applati ou fi peu enfoncé, qu'il paroît former une furface plane & fans bouton, comme dans le Coret (gen. 3. pl. 1. v. ), le Bobi & le Duchon efpeces de Porcelaine (4 & 5. gen. 10. pl. 4. ), & dans la plupart des efpeces de Pucelage (gen. 11.

Son Bouton.

Ses dimenfions.

Sommet des Conques.

pl. 5.). Dans d'autres enfin il fait une éminence plus ou moins élevée, quelquefois percée ( Dafan, Gival. 6 & 7. gen 7. pl. 2.), quelquefois femblable à un bouton fans fpires (Libot, Liri, &c. 1. 2. 3. 4. 5. 8. 9. & 10. gen. 7. pl. 2.), mais le plus fouvent tourné en fpirale: ces dernieres l'ont ordinairement affez confidérable, parce qu'il eft compofé de la réunion de toutes les fpires, excepté de la premiere qui fait l'ouverture.

L'extrêmité du fommet peut s'appeller le bouton ou la pointe du fommet; & l'extrêmité oppofée, celle où fe trouve l'ouverture, fe nommera, fi l'on veut, le haut ou la base de la coquille. Celle-ci fe porte ordinairement en haut, ou au moins en avant, lorfque l'animal marche.

La longueur du fommet fe compte depuis l'extrêmité inférieure de la premiere fpire, ou de l'ouverture, jufqu'à fon bouton, parallèlement à la longueur de la coquille: ainfi 1. S. eft la longueur du fommet de la coquille du Kambeul

1. gen. 5. pl. 1.). Sa largeur se prend de même fur le point 1. à fon origine, mais en traverfant la coquille. C'eft fur ces deux fens que je détermine la longueur & la largeur des coquilles de toutes les efpeces de Limaçons.

Je compare ordinairement la longueur du fommet refpectivement à fa largeur, & à la longueur de la premiere fpire, ou, ce qui revient au même, à celle de l'ouverture qu'elle forme, parce qu'elles déterminent ensemble les proportions des autres parties de la coquille; par-là j'évite beaucoup de détails.

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Dans les Conques le fommet fait, comme dans les Limaçons, le fond de la coquille.

Il eft quelquefois peu apparent, comme effacé ou rentré dans la coquille, comme dans l'Huître (G. 1. pl. 14. S.), la Pholade & le Taret (pl. 19. G. 1 & 2. S.): mais pour l'ordinaire il forme au dehors deux éminences, fort petites dans les unes (Telline, pl. 18. gen. 5. S.), médiocres dans d'autres (Came, pl. 16. gen. 4. S.), & fort confidérables dans quelques autres (Fagan & Muffole, pl. 18. gen. 6. efp. 5 & 9.). Ces éminences paroiffent même quelquefois tournées en fpirale, mais les fpires ne font ni diftinguées parfaitementau dehors, ni marquées profondément au dedans comme dans les Limaçons.

Dans les coquilles où le fommet n'eft pas apparent au dehors, c'est le lieu de la charniere qui détermine le point où il devoit fe trouver naturellement; fouvent même il eft remplacé par un repli que les bords font en dedans de la coquille au-deffus de la charniere, ou au-deffous du ligament.

Je prends la longueur de la coquille des Conques en partant du fommet à l'extrêmité oppofée: leur largeur fe prend fur une ligne qui coupe la premiere en angle droit : c'eft ainfi que dans la coquille de la Telline (pl. 18. gen. 5. ) s M. détermine fa longueur, & r G. montre fa largeur; d'où T l'on voit que cette coquille & la plupart de celles des Conques ont beaucoup plus de largeur que de longueur. La fituation naturelle à ces coquilles pendant que l'animal marche, ou qu'il fe tient en repos, c'eft d'avoir un des bouts de leur largeur élevé en haut, à peu près dans la pofition où je les ai fait repréfenter depuis la planche 14 jufqu'à la 19e.

Au lieu du terme de bouche qu'on emploie ordinairement pour défigner l'ouverture par laquelle l'animal fort de fa coquille, je me fers de celui d'ouverture, afin d'éviter la confufion que pourroit occafionner le terme de bouche qui conviendroit également & à la coquille & à la bouche de

l'animal.

3. OUVERTU

RE.

L'ouverture des coquilles des Limaçons eft toujours formée par la largeur de l'extrêmité de la premiere fpire; elle en eft comme la coupe, dont elle imite parfaitement la figure. Elle fe trouve tantôt à leur droite, tantôt à leur gauche, fe- Gauche lon que les fpires tournent de l'un ou de l'autre fens. Ainfi comme les fpires tournent plus communément de droite à gauche que du fens contraire, il y aura beaucoup plus d'ouvertures à droite qu'à gauche. Ces dernieres font appellées Ouvertures uniques, comme j'ai dit plus haut qu'on appelloit leurs coquilles; mais on feroit mieux de les nommér ouver tures gauches, & d'appeller les autres ouvertures droites. Dans ce fens la coquille du Bulin & celle du Coret (gen. 2. & 3. Droite. pl. 1.) nous montrent deux ouvertures gauches; & toutes les autres coquilles des Limaçons, fi l'on en excepte celles du Sormet & des Lépas qui n'ont pas de fpires, ont l'ouverture droite.

Je dis que l'ouverture eft parallèle à la longueur de la Parallèle.

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