plus ordes & fales qui fe préfentent : >> & c'eft pourquoi nous appelons Maiftre Fify celui qui fe mesle du mestier de >> curer nos latrines ». On fent que cette remarque n'a rien de fort intéressant. >> כג L'autre défaut eût été d'admettre des étymologies ridicules, & d'encourir par-là le reproche fait à Ménage, à Paul Mérula, à Pierre Le Loyer, & autres étymologistes, dont un Arlequin des boulevards fe moquoit un jour fur fes treteaux, en faisant venir Chopinus de Plato. Cet écueil est trop vifible pour qu'on ne puiffe s'en garantir, & je voudrois qu'il m'eût été auffi facile d'éviter le premier. Dans le froment le mieux criblé, il reste toujours des grains maigres & des pailles inutiles; & je me croirois fort heureux fi, dans ce Recueil, le bon dominoit affez pour faire pardonner le médiocre & le mauvais qui en font inféparables: car Aliter non fit, Avite, liber. D'ailleurs, où eft l'ouvrage qui plaise à tout le monde fans exception? Ce phénix eft encore à naître. Pour le produire, il faudroit que le fentiment du bon fût commun à l'écrivain & à toutes les claffes de lecteurs. Celui-là, dirigé dans son travail par un goût éclairé & févère, n'offriroit à ceux-ci que des chofes capables de payer les frais de la lecture, & en feroit récompensé par une approbation univerfelle, Pourquoi donc tant d'écrits n'ontils d'autre approbation que celle du Cenfeur? c'est que le plus fouvent ils ont été composés en l'absence du goût & des graces. D'un autre côté, quand un ouvrage feroit achevé au point que l'œil de Momus n'y trouvât rien à reprendre, il y auroit toujours des perfonnes affez bizarres pour en défapprouver les plus beaux endroits : Selon fon appétit, le monde fe repaist; Qui fait qu'on trouve bon feulement ce qui plaift. Regnier, Les chofes neuves ne manquent jamais d'être bien accueillies ; & malheureusement plus d'un Savant ne trouvera ici que des réminiscences. Mais pour un lecteur à qui l'on n'apprend rien, il y en a vingtque l'on inftruit: encore le premier, tout habile que je le suppose, ne fera-t-il pas fâché de voir raffemblés en un corps mille traits analogues, dispersés auparavant dans autant de volumes où ils étoient introuvables. Je n'ai pas été peu embarraffé fur l'ordre dans lequel je rangerois mes matières. Les jetter au hazard, c'étoit former un cahos, un labyrinthe inextricable; les placer fuivant l'ordre des fujets, c'étoit renoncer à la variété, & maladroitement provoquer l'ennui des lecteurs. Voici le plan auquel je me fuis arrêté. J'ai divifé les Proverbes en fix claffes. La première est destinée à ceux qui préfentent une fentence, un dicton, en un mot, un fens parfait. Les cinq autres renferment les expreffions proverbiales, familières, &c. que j'ai ainfi diftribuées. 2o. Expreffions proverbiales, &c., qui confiftent en un feul mot. 3o. Celles qui commencent par un infinitif. 4°. Celles qui commencent par un substantif ou un adjectif. 5°. Celles qui forment une phrase complette. 6o. Celles qui consistent dans un adverbe, un membre de phrase, &c. Le corps de l'Ouvrage eft divifé par Centuries. Dans quelques-unes, on ne verra que des Proverbes de la même classe, & d'autres préfenteront un mélange de toutes les claffes, dont la division sera exactement obfervée dans la Table des Matiéres. Au moyen de cette Table, on trouvera fans peine le proverbe dont on aura befoin. J'ai confacré les dernières Centuries à des proverbes grecs & latins: c'est, felon moi, la fleur de ceux qui ont été raffemblés par les Parémiographes mo dernes. Je devois cet hommage aux amis de l'Antiquité, & je le leur fais dans la confiance qu'ils voudront bien l'agréer. A la fuite de ces fleurs que tant de ficcles n'ont pu faner, j'ai mis, fous le nom d'Opufcules, quelques bagatelles échappées à ma plume. C'est un acte de paternité pour lequel je n'ofe réclamer une indulgence que fans doute il ne mérite pas : j'obferverai feulement que ces Opufcules se réduisent à un très-petit nombre de pages; & fi le lecteur craint de les trouver encore trop volumineux, je lui dirai, non pas comme Martial: Lege pauca, libellus erit; mais, Nil lege, nullus erit. Il me reste à dire deux mots fur le Titre de mon Recueil. Cet Ouvrage ayant été fait à Sens, & ma santé ne me permettant de travailler que le matin, j'ai cru pouvoir l'intituler Matinées Sénonoifes. Ce titre simple & vrai (1) a déplu à un de mes (1) Si le Public daigne agréer ce Recueil, je me pro |