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S

Traité des

in 12 1723

vitriol, avec quoi ils guériffoient les fievres
intermittantes. M. Moullin de Marguery Mé-
decin, qui dit avoir fouillé dans le fein de la Eaux de Pacy
terre de la colline de Pacy, jufqu'à l'endroit
le plus profond où il ait pû pénétrer, diftingue
dans cette colline cinq couches de terres très-
différentes, & après les avoir foigneufement
examiné, il conclut qu'il y a dans ce côteau
une mine de fer encore crue ou alterée, &
médiocrement abondante en bon fer. Elle
donne auffi du fouffre; ce qui eft prouvé par
les pyrites, par l'odeur & par la terre bitu-
mineufe. Elle donne enfin du falpêtre qui fe
montre lui-même dans les fouterrains.

Entre plufieurs maisons remarquables de ce
village, on diftingue celle qui a appartenu au
Duc d'Aumont, par l'art avec lequel on a tiré
parti du terrain fur lequel elle eft fituée. En-
fuite celle qui a appartenu à M. Berthelot,
puis à M. Carel Receveur Général des Finan-
ces de la Généralité de Paris, & après lui au
Duc de Lauzun, puis à la Ducheffe fon épou-
fe, qui a été vendue à la Marquife de Seiffac.
Elle eft fur le grand chemin de Versailles.

Dom Lobineau a fait Nicolas du Pré Maî- Hift. de tre des Requêtes en 1558 Seigneur de Paci Paris T. 2. dont il s'agit. Mais c'eft un fait incertain. Tabl. p. XL.

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A differtation qui fut imprimée en 1736, chez Prault pere à Paris, fur l'antiquité de ce village, n'ayant jamais paffé pour un ouvrage férieux, je n'en parle en commençant cet article, que pour faire voir que j'en ai eu connoiffance.

Nous n'avons aucuns titres où le village de Chaillot foit mentionné avant la fin de l'onziéme fiécle. Le premier qui en parle, eft une Bulle du Pape Urbain II de l'an 1097 à l'occafion de l'Eglife de ce lieu, qui eft nommée Hift. S.Mart. Ecclefia de Caleio. Depuis lequel tems elle est à Campis P appellée dans ceux du douzième de Callevio,

348.

Hift. de Par.

T. 3. p. 34.

ou de Calloio, ou bien de Challoio, ou bien enfin le lieu eft appellé Caloilum : & fi le nom ne fe trouve pas latinifé dans quelques titres de ce même fiécle & du fuivant, il eft fimplement écrit Challoel au milieu de quelques actes latins. (4) Tout ce que l'on peut conjecturer fur fon origine, eft que ce nom n'a qu'une feule racine Celtique ou Gauloife, qui eft Chal ou Cal, & qu'il doit avoir la même origine qu'une infinité de noms de lieu de ce Royaume, qui commencent en France par Chal ou Chel. Au XIV fiécle on l'écrivit quelquefois Chailluyau au XV Chailleau &

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(a) Une charte de Louis VII de l'an 1176, concernant les Chanoines de Ste Opportune parle d'un marais qui jacet inter Parifius & Montem Martyrum, & Pretenditus à ponte petrino usque subtus villam qua ap¬ pellatur Chal.oel.

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Chaleau & Chailliau. Il faut d'abord fçavoir que l'unique village qu'il y a eu primitivement fur la côte qui commence à Chaillot & qui regne jufqu'à Boulogne, le Bois compris, s'appelloit Nimio en latin au VII fiécle. S. Ber. Villa Nimiotran Evêque du Mans, Poitevin de naiffance, vitorio Pari ne fita in ter& qui avoit en ce village & les vignes qui en face. étoient voifines, tant par acquifition lorfqu'il n'étoit encore que laïque, que par la donation du Roi Clotaire II, déclare dans fon Teftament qu'il veut que ce même village dit Ni Anale. Maio, depuis nommé Nijon (4), appartienne bill. T. 3. p entierement après la mort à l'Eglife de Paris, vel in fol. dans laquelle il avoit été élevé : il y fpécific que les vignes étoient fituées dans un lieu où il y avoit quelques petites fources, & qui pour cela étoit nommé Fontanitum, lefquelles vignes étoient poffédées alors par les Maraichers & Vignerons du canton, qua Fontanito ad paluftrias & vinitores effe nofcuntur. Ce faint Evêque mourut en l'an 623. Il eft vraisemblable que par la fuite du tems, les habitans appartenans au village de Nijon, s'écarterent dans les deux côtés; les uns vers l'endroit des fources & du marais; ce qui forma peu à peu um nouveau village, qui prit le nom du canton qui étoit Auteuil, nom fondé fur ce qu'il y aVoit eu d'abord beaucoup de prés & de marais en ce lieu; les autresffe tranfporterent un peu plus près vers Paris fur l'extrémité de la côte vers l'orient, dans le canton où l'on avoit abbatu le bout de la Forêt de Rouvret, dite depuis de Boulogne, & ce lieu eut le nom de Chal ou Chail, ou quelquefois celui de Cal, lequel en

(a) J'écris Nijon qui vient de Nimio, de même qu'on écrit Dijon qui vient de Divio. Je fçai qu'il y a au Diocéfe de Toul un Village du nom de Nijon, & que le Pouillé imprimé de ce Diocéfe appelle Nijuncus on latin, mais ce mot latin paroît forgé.

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core dans un titre du XIV fiécle fignifioit def tructio arborum. (a) Ces deux villages formés ainti des débris de celui de Nijon, eurent en conféquence leur territoire particulier ; & s'étant peuplés confidérablement, ils furent érigés en Paroiffe, mais affez inégales pour l'étendue du terrain, vû que celui d'Auteuil a depuis produit deux autres Paroiffes, & qu'on ne voit point que rien ait jamais été démembré de celle de Chaillot. Ce fut alors que le territoire de Nijon fe vit diftribué partie à Auteuil & partie à Chaillot; de forte que fi quelques-uns de nos Princes n'y avoient pas eu un Hôtel, le nom de Nijon feroit peut-être tombé dans l'oubli, & l'on n'auroit fçu où retrouver la place de ce village, qui fubfiftoit il y a onze cens cinquante ans. Je paffe fous filence la penfée qui étoit venue à M. de Tillemont dans fa vie de S. Denis, que Chaillor étoit peut-être le Catulliacum ou Catolacum des actes de ce Saint. Cette idée n'a été adoptée de perfonne, & n'elt nullement recevable. A la fimple inspection des Actes, on voit que Catulliacum eft le nom primitif de la ville de Saint Denis, ou d'un lieu qui étoit contigu à l'endroit où l'Abbaye & la Ville, ont été bâties.

Le village de Chaillot n'eft éloigné que d'une petite lieue de la Cité de Paris, d'où on l'apperçoit vers le couchant d'été. Comme il eft très-voifin des extrémités de la ville & du faubourg S. Honoré, on en a fait auffi un faubourg de cette grande ville, ainfi que je le rapporterai ci-après. Son territoire confifte en quelques vignes & jardinages, avec des terres labourées. Sa fituation eft fur le haut du côteau, d'un afpe& fort riant, & d'où l'on ap

(a) Le mot Efchalaz vient de là.

perçoit Paris avec le canal de la Riviere de Seine qui partage cette ville. Le nombre des feux marqué dans le livre de l'Election de 1709, eft de 220 feux. Le dénombrement publié en 1745, marque le même nombre. Le Dictionnaire Univerfel de toutes les Paroiffes du Royaume qui a paru en 1726, & dans lequel on compte par habitans ou com munians, en met à Chaillot 538.

Hift. S.

Mart. à

Camp

L'Eglife Paroiffiale eft fous le titre de S. Pierre. C'eft un bâtiment tout neuf, à la referve du fanctuaire, terminé en demi-cercle fur la pente de la montagne, lequel peut avoir été conftruit il y a cent ans. Il eft fupporté de ce côté-là par une Tour folidement bâtie ; cette Eglife a une aîle de chaque côté, mais ces deux ailes ne fe rejoignent point derriere le grand autel. L'Anniverfaire de la Dédica. ce s'y célebre le Dimanche d'après la S. Martin. En 1651, l'Archevêque de Paris permit d'y expofer des Reliques données par l'Abbeffe de Montmartre, & par François Greffet Regift. ArMinime. Je ne connois point ces dernieres; chiep. Par. mais les premieres étoient fans doute des reli- Jan. 1651. ques des Martyrs de Montmartre même, dont il eft parlé au long à l'article de Montmartre. On y voit dans le choeur la fépulture d'Amau. ty-Henri Gouyon de Matignon, Chevalier, Comte de Beaufort, Province de Bretagne, décédé le 8 Août 1701.

L'Eglife de Chaillot avoit été donnée au Prieuré de Saint Martin des Champs, apparemment dès le tems que ce Monaftere fut fonpar le Roi Henri I. La Bulle du Pape Urbain II, qui la met parmi celles qu'il confirfirme au Prieur Urfion, eft de l'an 1097. Celle de Callixte II de l'an 1119, la met à la tête de toutes les Cures de la dépendance du Prieuré de Saint Martin, Altare & decimam

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