cette conduite n'étoit pas conforme au rap AN.1401. port de Simon de Cramaud patriarche d'Alexandrie, qui avoit promis que l'Allemagne embrafferoit la fouftraction, le roi fut fort furpris de ce changement, auquel il ne s'attendoit pas. Il envoya vers les électeurs l'Archevêque d'Aix & Jean de Montreuil fecretaire d'état, qui firent durant trois mois tout ce qu'ils purent pour perfuader à ces princes qu'ils devoient pourfuivre la voie de ceffion avec le roi, & obliger de leur côté le pape Boniface Raynald. à l'accepter, comme ils l'avoient promis. Ils fe rendirent même à Francfort où l'on tenoit une diete, afin de pourfuivre la même affaire. Mais tout ce qu'ils purent tirer des électeurs, fut qu'on vouloit ménager Boniface, & qu'on chercheroit une autre voie que la ceffion pour procurer l'union de l'Eglife. D'ailleurs, Robert qui avoit abfolument befoin de Boniface pour fon expedition d'Italie, lui avoit promis de ne confentir jamais à cette voie. Cela fut cause qu'on chaffa de la cour le patriarche d'Alexandrie, qui peut-être n'étoit pas coupable de ce changement des électeurs, & qui fans doute avoit agi de bonne foi dans cette affaire. ad bunc annum. n. 2.3 &c. 11. La Bohème &la Hon teat le par xie de Bopiface. pour Mais fi l'élection de Robert fut favorable à Boniface, il fit d'autre part une perte trèsconfiderable de deux royaumes; fçavoir, de la Bohême avoir donné les mains à la dépofition de Venceslas, & de la Hongrie pour avoir fait couronner Ladiflas fils de Charles de Duras, au préjudice de Sigifmond. Ce pape voyant que le parti Hongrois, qui avoit appellé Charles de Duras, étoit devenu le plus puiffant, qu'on avoit fait prifonnier Sigifmond, & proclamé roi Ladiflas fils de Charles, il fe declara pour ce dernier prince; 17.8.& afin de le mettre dans fes interêts, il le fit couronner roi de Hongrie à Zara dans la DalDal matie par le cardinal de Florence fon légat. AN. 1405 Mais Sigifmond ayant été tiré de sa prison par fes fujets qui rentrerent prefque tous dans leur Summon.c devoir, Ladiflas qui craignit d'éprouver en 1.4, 4. Hongrie le même fort que fon pere, retourna en fon royaume: & auffi-tôt les deux freres Venceflas & Sigifmond, pour fe vanger de ce que Boniface s'étoit fi hautement déclaré contr'eux pour Robert & pour Ladislas, quitterent fon obedience, & fe mirent fous celle de Benoît. C'eft ainfi que les peuples & les royaumes entiers changeoient de papes, felon l'interêt & les paffions differentes des princes qui les gouvernoient. III. Richard II. roi¡ d'Angleterre eft déposé de la royauté. Valfing. Polydor Virg 1,20 Les difcordes de la cour d'Angleterre caufées par le mauvais gouvernement de Richard II. & par l'ambition de fes oncles Jean de Gand duc de Lancaftre, & Thomas duc de Gloceftre, fe terminerent à une catastrophe fort tragique pour ce prince foible & voluptueux. Son mariage avec la fille de Charles V. roi de France l'avoit rendu fort odieux aux p. 264. Anglois, qui le regardoient comme livré à la France. Breit & Cherbourg qu'il rendit aux François augmenterent encore cette haine. Henri comte Derby, duc de Lancaftre depuis, la mort de fon pere, profita de ces conjonctures. Il obligea Richard à renoncer folemnellement au royaume d'Angleterre,le fit dégrader par l'autorité du parlement, condamner à une prifon perpetuelle, & enfermer dans la tour de Henris'em« Londres. Le lendemain 28. de Septembre pare du Henri fut reconnu roi fous le nom de Henri royaume IV. Il prit la couronne le 13. d'Octobre 1400. d'Angle & fit étrangler le malheureux Richard, pour plaire au peuple qui demandoit fa mort. L'année fuivante 1401. quelque tems aprés PEpiphanie, le roi Henri tint un parlement à IV. terre. Héréfie des AN 1401, Londres, où il fut fait un ftatut contre les Lol. `lards. C'étoit une branche des Wicle fiftes, qui faifoit alors beaucoup de bruit. Ces hérétiques avoient à leur tête un feigneur Anglois nommé Cobham, plus connu fous le nom de JeanOdel-Caftel; il fut executé fur la fin de 1417. fous prétexte d'une rebellion, mais au fond pour le Wiclefifme. Monfieur Dupin dit que les Lollards d'Allemagne avoient pour chef un Gautier Lollard, qui commença à Voalfing p. enfeigner fes erreurs vers l'an 13 15. qu'ils mé337.364 prifoient les facremens de l'églife, & fe mocquoient de fes cérémonies & de fes ordonnances, n'obfervoient point les jeûnes ni les abstinences, ne reconnoiffoient point l'inter ceffion des faints, & croyoient que les mauvais anges feroient un jour fauvez. Trithême qui rapporte les erreurs de ces fectaires, dit que la Bohême & l'Autriche en étoient infectées, qu'il y avoit plus de quatre-vingt mille perfonnes dans l'Allemagne qui étoient dans. ces erreurs, & que la plupart les défendoient avec obftination jufqu'à la mort. Ils fe répandirent enfuite en Angleterre où ils débiterent des propofitions abominables contre les ecclefiaftiques & les facremens. Labbe coll. Nous trouvons dans l'onziéme tome des Enc. tom. conciles, que dès l'an 1396. le pape Boni1.p.299, face écrivit au roi Richard, pour le prier d'affifter ies prélats contre les Lollards, & de condamner ceux qu'on auroit déclaré hérétiques. Il ya apparence que ce fut en exécution de cette lettre du pape, qu'il y eut dans la même année un concile à Londres, où l'on condamna dix-huit articles tirez du Trialogue de Wiclef, qui regardoient l'euchariftie, les enfans morts fans baptême, le pape, les évêques, le mariage, les offrandes, les décimes & les biens ecclefiaftiqués. Ces articles furent condamnez par Thomas d'Arondel, archevêque de Cantorberi, qui avoit été chancelier AN-1401 d'Angleterre fous Richard II. & que Boniface avoit placé fur ce fiége. V I. Le roi d'Angleftatut con terre fait un valfing. Comme les Lollards, malgré cette condamnation, ne laiffoient pas de répandre par tout leurs héréfies; le roi Henri fit cette année contre eux le ftatut dont on vient de parler. Ce ftatut portoit que par tout où on les trou- tre eux. veroit foûtenant leur mauvaise doctrine, on les prendroit, & on les livreroit à l'évêque diocefain; que s'ils demeuroient opiniâtres à défendre leurs opinions, ils feroient dégradez & livrez au bras féculier. Walfingham dans la vie de Henri IV: roi d'Angleterre, dit que p. 339. cette loi fut executée en la perfonne d'un de ces fectaires, fimple artifan, qui foutenoir cette propofition fcandaleufe; que le corps de Jefus-Chrift n'eft point dans l'eucharistie, & que ce qu'on prend n'eft autre chofe que je ne fçai quoi d'inanimé, qui valoit moins qu'un crapaut ou une araignée, parce qu'au moins ce font des animaux. Cet homme ayant été livré au bras feculier, fut mis dans un tonneau d'huile bouillante, où il périt miferablement, fans vouloir fe retracte r. Voici les articles que le même auteur leur attribué dans l'ouvrage cité. Que les facremens ne font que des fignes morts de nulle valeur, de la maniere qu'ils s'adminiftrent dans l'église Romaine. Que la virginité & le celibat des prêtres ne font pas des états approuvez de Dieu; & que par confequent les vierges, les prêtres, les religieux, s'ils veulent fe fauver, doivent fe marier, ou être dans le deffein de le faire. Qu'autrement ils font homicides, ils détruifent la femence fainte,d'où naîtroit la feconde Trinité,& qu'ils VIL toi.nt leurs Quelles é erreurs 1417. fous fond pour le Héréfie des vais anges feroie ces erreurs, Ils fe contre Labbe coll. Nous Fenc, tom. concil 1.p.209, face Hifdire Ecclefiaftique. • interrompent le nombre de ceux qui doivent Lat.. être os lávvez ou damnez. Que quand un bomme ou une femme font convenus enfem die ce te marier, la volonté eft fuffifante pou je mariage, fans aucune obéïffance à l'églife & craint il y a plus de gens mariez qu'on m cro Que Fegfe eft la fynagogue de Satan Que cett pour cela qu'ils ne vont point dan les temples pour y adorer le Seigneur, & qu'i v reçoivent aucun facrement, fur-toute lu de l'autel, qui, felon enx, n'eft qu'un mo✨ ceul de pain mort,, la tour & le pinacle Pantechrif. Que quand il leur naftun enfan ase te font point baptifer par les mains de peur que cet enfant, qui cft emade Trinité non fouillée par le peché, leurs manne deve pure en paffant par Quà pout de jour qui foit plus fa qatr, non pas même le dimanche. spus font égaux pour travaill bor & pour manger. Qu'll 1e. fq ant spi Atiqi ans d'affi ts cor |