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à la cinquième génération. Il étoit fils d'Omar, fils d'Abouféid, fils de Mohammed, fils de Miranchah, fils de Timour, qui mourut quatre-vingts ans avant la naiffance de Babour. Celui-ci, à l'âge de douze ans (1), monta fur le trône de fon père, dans le Royaume de Ferghanah. La principale partie de fa vie reffemble beaucoup à celle de son illuftre aïeul. Ses talens pour la guerre & pour la politique; fa fermeté dans l'adverfité; fon courage & fon activité, & fon activité, au milieu des embarras & des dangers; la gloire & le fuccès dont fes entreprises furent toujours couronnées rendent la reffemblance encore plus frappante entre ces deux Princes. Babour écrivit auffi en Turc une Hiftoire de fa propre vie & de fes actions. Quoiqu'elle n'approche point de l'excellente production du Conquérant Tartare, elle a pourtant beaucoup de mérite. Cette Hiftoire, malgré demeura dans de fon Auteur rang l'obfcurité jufqu'au milieu du régne de fon petit-fils Acbar. Alors un des Emirs de ce

le

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(1) J. C. 1493. Hégire 899.

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Prince, Khani-Khanan, le traduifit en Per fan ; & il eft plus difficile de donner des raifons fatisfaifantes pour l'obfcurité momentanée des COMMENTAIRES de Babour, que pour les INSTITUTS DE TIMOUR. Car les premiers, à la mort de leur Auteur, ont du tomber dans les mains d'Humayoun fon fils, &, après celui-ci, entre celles d'Acbar. Cependant ils font encore reftés ignorés & non traduits jusques vers le milieu du régne d'Acbar.

en

Si des divifions fe fuffent alors élevées dans fa maifon, s'il eût été chaffé de fon trône & fa famille difperfée, le MS. tombant dans des mains privées, feroit demeuré plus d'un fiécle dans l'obscurité ; peut-être même eût-il été tout-à-fait perdu. Cependant aucun Critique d'Afie ou d'Europe ne prétend prétend difputer fur l'authenticité de l'Hiftoire de Babour, & toutes mes découvertes m'ont prouvé que les Orientaux. étoient dans la même perfuafion pour les

INSTITUTS de TIMOUR.

J'ai connu différens Sçavans de l'Inde, Naturels du pays, ou Perfans, & je leur faifois fur

T'authenticité des INSTITUTS, la même queftion que vous m'ádreffez ; &, dans leurs réponfes, qui étoient toujours pour l'affirmative, je remarquois quelque exclamation qui annonçoit combien mon doute même les étonnoit. Chah-Alem, le Mogol régnant, poffède un superbe Exemplaire de l'HISTOIRE & des INSTITUTS de TIMOUR; il en fait un tel cas, & en eft fi curieux, qu'en me permettant l'usage de toute sa Bibliothéque, il excepta fa nommément ce Livre, comme trop précieux & trop rare pour être confié à qui que ce foit.

Enfin je crois que, fi les Sçavans de l'Orient, depuis plufieurs fiècles fe font accordés à ajouter foi à l'authenticité des INSTITUTS & de l'HISTOIRE de TIMOUR, comme on en eft certain, les Européens ne peuvent être reçus à expofer leurs doutes. Car les Critiques de l'Orient ont les meilleures raifons de leur côté ; les foibles notions que nous avons de leur Langue, & fur-tout de leur Hiftoire, nous rendent très-incompétens pour juger l'affaire en question. Les Bibliothéques de nos Sçavans renferment à la vérité un grand

nombre de MSS. Orientaux; mais je fuis convaincu qu'il y en a encore plufieurs, & même beaucoup qui n'ont point encore paffé, & qui, peut-être, ne pafferont jamais en Europe. Ainsi, quoique nous n'ayons point de preuves hiftoriques à produire en faveur de l'authenticité des Ouvrages de Timour, ce n'eft pas un motif pour prétendre que ces autorités n'exiftent pas.

Les Sçavans de l'Orient font les véritables Juges pour décider s'ils méritent de la véné→ ration & de la confiance; & nous voyons qu'ils ne les leur ont jamais refufées.

On doit regretter que la Vie de TIMOUR, écrite par lui-même n'ait point encore été portée en Europe; car on pourroit la tra duire & la publier avec les INSTITUTS;l'exac titude du récit, l'importance de la matière, & les lumières que l'un de ces Ouvrages réfléchiroit fur l'autre perfuaderoient le Lecteur, par la feule évidence.

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Votre très-humble Serviteur

WILLIAM DAyy..

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DÉTAILS

SUR LE PORTRAIT DE TIMOUR.

La Note & la Lettre fuivantes ont été imprimées d'après un Livre de Portraits Orientaux donné à l'Univerfité d'Oxford, par M. Pope. Elles s'expliquent affez d'ellesmimes, fans avoir befoin d'éclairciffement étranger.

Cz Livre (contenant cent foixante-dix

huit portraits de Rayas Indiens, y compris Tamerlan & les Grands-Mogols fes fucceffeurs, jufqu'à Aurengzeb) a été acquis à Surate, par M. J. Cléland; & donné à la Bibliothéque Bodléienne, comme un gage de refpect, par

1737.

ALEX. POPE.

AM. EVERARD, au Collége de Braze-Noze,

à Oxford.

Londres, 8 Juillet 1760.

Je me fais un plaifir, Monfieur, de fatisfaire

à votre demande, & de vous donner quelques

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