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fur le bord des eaux, où je fus un mois à la vue des ennemis. La crainte les ayant enfin obligés d'abandonner la partie, je paffai le fleuve & m'arrêtai dans le camp qu'ils

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venoient de quitter; j'avois eu foin d'envoyer un détachement à la pourfuite des fuyards.

X. DES SEIN,

Pour l'affermiffement de mon autorité. VAINQUEUR de l'armée Jette, je jugeai

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propos de diriger mes pas vers la Province de Badakhchan pour m'en rendre maître & étendre ainfi ma domination. Dès que j'eus pris cette réfolution, je quittai les rives du Jihoun (de l'Oxus ) & j'allai camper fous les murs de Khalem dans le Tukhariftan.

L'Emir Hoffein, mon beau-frère (1)

explique par temporary huts or cantonnements, roit venir de l'Arabe Djaouc, turma

num.

(1) Petit-fils de l'Emir Carghan.

pour

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caterva homi

T

arriva, & nous fimes des fêtes pour célébrer fa bienvenue. Dès-lors je conçus le projet de tourner du côté de Badakhchan.

Rendus à Condoz nous y féjournâmes jufqu'à ce que les peuples d'Yureldaï, s'étant affemblés, fe fuffent joints à nous. Ensuite je diftribuai des robes d'honneur, pour encourager tous ces guerriers.

Informés de la difpofition de mes troupes, les Princes de Badakhchan fe préparèrent à la guerre; mais je réfolus de les accabler avant qu'ils euffent pu raffembler leur armée; une marche forcée me porta auprès de la ville de Talkhan.

Mon approche détermina les Princes à prendre des voies pacifiques; ils vinrent demånder mon alliance, & je fus très-fatisfait de ma pénétration, en voyant le fuccès des mefures que j'avois prifes. Enfin ma domination s'étendit fur la Province de Badakhchan, & la plus grande partie des troupes du pays fe rangea volontairement fous mes drapeaux.

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1

ES

X I. DES SEIN,

Pour étendre mon autorité.

Les Princes de Badakhchan s'étant foumis à mon obéiffance, je dirigeai ma marche vers le pays de Khottalan. J'allois. y entrer, quand je me vis abandonné par Boulad-Bougha & Chir-Béhram; mécontens de la conduite de l'Emir Hoffein, qui en avoit mal agi à leur égard, ils fe retirèrent dans leurs tribus.

Je m'arrêtai quelque-temps dans les pâtu rages (1) de la plaine de Koulak; de là j'envoyai des efpions pour fçavoir quelque chofe de certain fur l'armée Jette, ainfi que fur Elias-Khojah.

Au bout de dix jours, mes Espions me rap portèrent que les Emirs de cette armée, à la tête de vingt-mille cavaliers, avoient un camp

(1) Le mot original eft Djalka. Il ne fe trouve dans aucun Dictionnaire. J'ai fuivi l'interprétation que lui donne M. Davy.

qui s'étendoit depuis Khalata jufqu'au pont de Cenkine (1).

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Ils me députèrent un Ambassadeur, chargé de bien examiner ma fituation & l'état de mon armée; je fis défiler mes troupes deux fois en fa préfence, & je le congédiai.

J'aurois bien défiré de fuivre cet Ambaffadeur; mais mon armée s'y refufa. Pour la déterminer, j'eus recours aux expédiens que me fuggéra la prudence. Je traitois les uns avec douceur & bonté; je gagnois les autres avec de l'argent ; &, pour les engager tous, je prodiguois difcours, prières, exhortations & promeffes.

Sur ces entrefaites, le bruit courut que deux de mes anciens Serviteurs (2) s'avançoient contre moi, à la tête de fix mille cavaliers Jettes. Cette nouvelle, en frappant les oreilles

(1) Le premier de ces Emirs étoit Kouje-Timour, fils de Begjek; le fecond Timour-Noubcan, & les autres fe nommoient Sarik-Béhader, Chankoum & Taglac-Khojah, frère d'Haji-Bec.

(2) Taglak-Seldouz & Ki-Khosrou.

de mes guerriers, répandit la terreur dans leur ame, & ils tombèrent dans l'abattement. Cependant quatre Emirs (1), inaccessibles à la crainte, restèrent auprès de moi.

XII. DES SEIN,

Pour unir tous les cœurs de l'Armée.

AYANT

YANT tiré en particulier les quatre Emirs dont je viens de parler, je m'affurai de leur fidélité; enfuite je leur dis qu'ils feroient mes compagnons de fortune; de manière qu'ils exécutèrent ponctuellement toutes mes volontés.

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Je m'adressai ensuite à ceux qui refusoient opiniatrément de marcher ; je les entretins chacun féparément; les hommes en qui j'avois remarqué de l'avidité & de l'avarice, je les comblois de préfens & de largesses & je donnois les Gouvernemens des Provinces conquifes à ceux qui briguoient les dignités.

(1) L'Emir Jakou, Ikou-Timour, l'Emir Soliman & l'Emir Jélallédin.

Mais

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