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DES ÉCOLES NORMALES,

RECUEILLIES

PAR DES STENOGRAPHES,

ET REVUES

PAR LES PROFESSEURS.

LE

VINGT-SIXIÈME SÉANCE.

(26 Germinal. )

PHYSIQUE.

HAUY, Professeur.

E PROFESSEUR. Citoyens les expériences qui ont été préparées pour cette séance sont toutes relatives à la pesanteur de l'air. La manière la plus simple de la rendre sensible aux yeux, consiste, ainsi que je Yous l'ai dit, à peser un ballon de verre, d'abord après Débats. Tome II. A 2

y avoir fait le vuide le plus parfait possible, et en suita après y avoir fait rentrer l'air. On s'apperçoit que dans ce second cas le ballon a acquis une augmentation sensible de poids. Cette expérience sera la première de celles que le citoyen Lefebvre aura la complaisance de vous faire; les suivantes mettront sous vos yeux différens effets de la pression que l'air exerce, en vertu de son poids et de son élasticité.

Une des expériences de ce genre les plus connues, est celle qui se fait avec deux hémisphères de cuivre, qui restent fortement attachés l'un à l'autre par leurs bords, après qu'on a supprimé l'action de l'air intérieur pour balancer la pression de l'air environnant. Ces hémisphères ont pris le nom d'hémisphère de Magdebourg,parce que c'est dans cette ville quel'expérience dont il s'agit fut faite pour la première fois, par Otto de Guericke, l'inventeur de la machine pneumatique.

On répétera aussi l'expérience de Toricelli, soit parce qu'elle est vraiment l'expérience originale, qui a servi à démontrer la pression de l'air, soit parce qu'ellep eut donner une juste idée de la construction du baromètre.

Enfin nous avons pensé que les expériences sur les scyphons pourraient vous intéresser, et à celles que l'on fait ordinairement nous en joindrons une autre qui consiste à produire un écoulement d'air au moyen d'un scyphon plongé dans l'eau. Nous ne trouvons cette expérience décrite dans aucun des auteurs de Physique que nous avons entre les mains ;

et c'est une raison de plus pour vous la faire connaître.

Lefebvre. Avant de

Avant de passer aux expériences que le citoyen Professeur vient de vous annoncer, je dois vous faire remarquer que la machine dont je vais faire usage est garnie d'un baromètre qui remplace avec avantage l'éprouvette dont on se sert ordinairement, pour s'assurer du terme, où le vuide fait sous le récipient, approche d'être parfait. Telle est la construction de ce baromètre, que le mercure y monte par la suppression de la colonne d'air renfermée dans le tube, et qui au moyen d'une communication, établie entre ce tube et les corps de pompe, sort en même-tems que l'air contenu sous le récipient.

La quantité dont le mercure s'éleve, évaluée au moyen d'une graduation adaptée, à l'instrument, comme dans les baromètres ordinaires, fait connaître le degré auquel le vuide a été porté ; en sorte que si l'on pouvait le faire entièrement, on verrait le mercure monter à vingt-huit pouces.

Cela posé, je prends ce ballon dont je connais d'avance la capacité, qui est de neuf cents trente-neuf pouces cubes; je le place sur la platine de la machine pneumatique, et j'ouvre le robinet au moyen duquel son intérieur communique avec le corps de pompe. Je vais maintement y faire le vuide ....

Hauy. Vous voyez combien est facile la manipulation de cette machine, dont la construction est due aux anglais. Celle d'Orto de Guericke avait, enir au

tres inconvéniens, celui de ne pouvoir être mise en jeu que par un mouvement lent et pénible: pour faire une seule expérience, il fallait employer pendant plusieurs heures les forces de deux hommes trèsrobustes. La construction en a été depuis ameliorée, d'abord par Boyle, ensuite par Papin, et elle est parvenue enfin par degrès à cet état de perfection, où elle met l'opérateur beaucoup plus à l'aise, et même les spectateurs n'attendent pas long-tems le résultat.

Lefebvre. Voilà le baromètre arrivé à peu-près à deux pouces de sa hauteur moyenne qui est de vingt-huit pouces : il ne reste plus qu'un quatorziėmę de l'air qui était renfermé sous le récipient. Nous n'irons pas plus loin. J'observerai, en passant, que quand on essaye pour la première fois un pareil ballon, il faut avoir soin de l'envelopper d'un linge, parce que s'il n'était pas exactement rond, il pourrait se briser, et occasionner des accidens. On doit prendre garde aussi, en le transportant, qu'il ue beurte contre quelque corps solide. Je retire le ballon purgé d'air après avoir fermé son robinet; je le pese..., et je trouve que son poids est de cinq livres, cinq onces, cinq gros, quatorze grains. J'y laisse rentrer l'air, et je le pese de nouveau.

Maintenant son poids est de cinq livres, six onces, cinquante-quatre grains. La différence entre les pesées est de cinq gros quarante grains. Mais puisqu'il est resté environ d'air dans le ballon, les cinq gros quarante grains ne donnent que le

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