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poids d'une quantité égale à de neuf cents trenteneuf pouces d'air, c'est à dire environ à huit cents soixante-douze pouces cubes..... Cela fait un peu plus de onze gros pour mille sept cent vingt-huit pouces cubes, ou pour un pied cube d'air, ce qui s'accorde avec ce que l'on savait déjà sur la pesanteur spécifique de ce fluide.

La seconde expérience, annoncée par le citoyen. professeur, est celle qui se fait avec les hémisphères de Magdebourg. Ils sont creux, et l'un d'eux est garni d'un robinet, qui a le même usage que celui du ballon.

Maintenant que le vuide est fait dans les hémisphères, la pression de l'air extérieur, sur leurs surfaces convexes, n'est plus balancée par le ressort de l'air intérieur, et les deux hémisphères demeurent fortement attachés l'un à l'autre par leurs bords.

Je les ressere et vous voyez que je fais de vains efforts pour les séparer.

Otto de Guericke employait des hémisphères d'un diamètre considérable, auxquels il attelait plusieurs chevaux vigoureux, qui ne pouvaient parvenir à les détacher.

LE PROFESSEUR. J'ajouterai, à ce que vient de dire le citoyen Lefebvre, qu'Otto de Guericke faisait tirer les hémisphères par quatre chevaux, attelés deux à deux, et qui agissaient en sens contraire, ce qui en imposait aux gens peu instruits, en leur faisant croire qu'on employait la force de quatre chevaux pour essayer de séparer les hémisphères, tandis qu'il y

avait deux chevaux qui ne faisaient autre chose que tenir lieu d'un point d'attache. C'était une petite supercherie, pour jetter plus de merveilleux sur l'expérience. Mais Otto de Guericke était bien aise qu'on remportat une grande idée de la machine dont il était l'inventeur. Il faut passer quelque chose à cet amour paternel.

Lefebvre. Nous allons répéter l'expérience en sens inverse, c'est-à-dire qu'après avait fait de nouveau le vuide dans les hémisphères, nous les replacerons, le robinet fermé, sur la platine de la machine ; nous les recouvrirons ensuite d'un récipient sous lequel nous ferons pareillement le vuide. La partie supérieure de ce récipient est percée pour recevoir une tige recourbée par le bas, en forme de crochet. Par un mouvement donné à la tige, on peut faire passer le crochet dans l'anneau attaché à l'un des hémisphères, de sorte qu'en tirant ensuite la tige de bas en haut, on séparera les deux hémisphères, en supposant qu'ils n'ayent aucune adhérence.

Maintenant le vuide est fait sous le récipient; les hémisphères sont pareillement purgés d'air; j'ai détruit la force qui les faisait adhérer l'un à l'autre ; il n'y a plus de pression du dehors au dedans, ni de résistance du dedans au dehors. Il doit arriver la même chose que quand les hémisphères sont remplis et environnés d'air, c'est-à-dire, qu'ils ne résisteront plus à leur séparation. Je fais agir la tige, et vous voyez avec quelle facilité ils se détachent l'un de l'autre.

Les deux expériences que nous venons de faire

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prouvent incontestablement la pesanteur de l'air. Celle de Toricelli est, en quelque sorte, l'expérience originale qui a mis en évidence cette propriété de l'air. Je ne la répète que pour vous la développer davantage. Je prends un tube d'environ 30 pouces de hauteur ouvert seulement d'un côté, et je le remplis de mercure. Ayant placé un doigt sur l'orifice, pour maintenir le mercure, je renverse le tube, et je le plonge dans cette cuvette, où il Y a aussi du mercure. Je retire le doigt, et à l'instant le mercure descend dans le tube, et y reste suspendu à-peu-près à la hauteur de 28 pouces. Je reprends le tube, et à la place du mercure j'y mets de l'eau, en suivant les mêmes procédés que pour le mercure. Mais l'eau ne descend pas dans le tube, après que j'ai retiré le doigt appliqué sur l'orifice de ce tube. Pour la voir descendre, il serait nécessaire d'employer un tube qui eût plus de 32 pieds de hauteur. La raison en est qu'il faut une colonne d'eau de cette hauteur, pour faire équilibre à une colonne de mercure de 28 pouces, d'où il suit que la pression de la colonne d'air atmosphérique qui repose sur la cuvette, étant elle-même en équilibre avec 28 pouces de mercure, si l'on substitue l'eau au mercure, la même pression deviendra capable de balancer l'effort d'une colonne d'eau de 32 pieds.

Dans l'expérience que nous venons de faire avec le mercure, le vuide s'établit de lui - même, entre l'extrémité supérieure de la colonne de ce liquide et le haut du tube. Il en est tout autrement du baromètre adapté à la machine pneumatique. Le vuide ne se fait

dans le tube, que parce qu'on le fait en même tems sous le récipient, ce qui détermine le mercure à s'élever de la cuvette dans le tube, en vertu de la pression de l'air extérieur, qui continue d'agir, tandis qu'on supprime la résistance de l'air extérieur. Mais c'est le même effet qui est seulement produit d'une manière différente.

Il nous reste à vous faire voir les expériences du scyphon. En voici un que je plonge dans l'eau que contient ce vase, et remarquez d'abord que l'eau s'élève dans la boussole plongée jusqu'au niveau de l'eau environnante. Je vais faire, avec ma bouche, l'office d'une pompe, c'est-à-dire que je vais supprimer l'air qui reste dans le scyphon. A l'instant l'eau s'élèvera dans la branche plongée, et elle у monterait jusqu'à 32 pieds, si le scyphon avait cette hauteur, Elle descendra ensuite dans la branche extérieure, qui s'abaisse au-dessous du niveau de l'eau renfermée dans le vase, et elle s'écoulera par l'orifice de cette même branche.

Vous venez de voir les effets que je vous avais annoncés.

Pour appliquer ici le raisonnement, à l'aide duquel le professeur vous a développé, dans une autre séance, la cause de cet effet, supposons qu'il y ait un pied entre le niveau de l'eau et la courbure du scyphon, et que la branche extérieure ait deux pieds de longueur. L'eau sera poussée de bas en haut, dans la branche plongée, avec une force égale à celle d'une colonne du même liquide de trente deux pieds moins un pied, c'est-à-dire de trente-un pied. D'une

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autre part, l'air agira sur l'orifice de la branche extérieure avec une force égale à celle d'une colonne d'eau de trente-deux pieds moins deux pieds, ou de trente pieds. Donc il restera à l'eau, contenue dans cette même branche, une force d'un pied, en vertu de laquelle elle descendra; car il est évident que l'excès de la colonne d'air extérieur, qui est aussi plus longue d'un pied, que celle qui agit sur l'eau contenue dans le vase, n'est pas suffisant, à beaucoup près, pour balancer la pesanteur de l'excès de la colonne d'eau qui tend à descendre sur celle qui est poussée de bas en haut.

Mais si la branche extérieure était égale à la partie de la branche plongée, qui s'élève au dessus du niveau ; par exemple, si dans le cas présent la branche extérieure était longue seulement d'un pied, l'eau s'arrêterait à l'orifice de celle-ci, pourvu toutefois que le diamètre du tube fut peu considérable, comme cela a lieu dans le scyphon dont je me sers ici; car s'il était d'une certaine grandeur, comme de deux ou trois lignes, le défaut de niveau, entre les molécules d'eau qui répondent à l'orifice, occa. sionnerait une rupture d'équilibre, qui déterminerait l'eau à s'échapper par cet orifice; c'est ce que le citoyen professeur vous a déjà expliqué dans une des séances précédentes.

Pour vérifier par l'expérience ce que je viens de vous dire, je plonge la branche la plus longue à une telle profondeur, que la partie excédente soit égale à la branche la plus courte, qui est ici la branche extérieure.... Vous voyez que quand j'ai pompé l'air,

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