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VI

les Pelagiens.

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être de fidels témoins de la pureté de fes mœurs, ·AN. 426. Marius Mercator donna vers le même tems un Memoire de mémoire contre Celestius chef des Pelagiens qui Mercator contre étoient à C, P. Il le donna à l'églife de C. P. non pas ad Garn. p. 5. l'évêque, mais au clergé catholique & à plufieurs perfonnes de pieté : il le prefenta aufli à l'empereur Theodofe, & l'aïant donné en grec qui étoit la langue du païs, il le traduifit en latin qui étoit fa langue naturelle. Il eft daté du confulat de Florent & de Denis, qui eft l'an 429. Mercator y raporte fommairement ce qui s'étoit paffé à l'égard de Ĉeleftius & de Pelage depuis vingt-ans, c'est-à-dire, depuis le commencement de leur herefie. Il marque leurs erreurs, leur condamnation, leurs diverfes tentatives, & il conclut en ces termes: Pelage & Celestius étant convaincus de ces erreurs fi impies, Julien & les autres qui font avec lui, doivent au moins à prefent les condamner pour fatisfaire à l'églife; & s'ils accufent quelqu'un d'avoir de mauvais fentimens contre la foi, ils doivent le défigner par fon nom: on leur répondra fuivant l'ordre de l'églife, car plufieurs de ceux qui étoient affociez à Julien l'ont quitté pour condamner Pelage, & fe foûmettre au fiege apoftolique; & renonçant à leurs erreurs, ils ont été jugés dignes de mifericorde.

VII.

torius à Celef

tin.

Neftorius ne tint pas grand compte de cette déLettre de Nef- claration qui ne s'adreffoit pas à lui, & ne le reconnoissoit point pour évêque; mais il prit occasion de ces Pelagiens qui étoient à C. P. pour écrire au pape 1. Part. Conc, S. Celestin & tâcher de le prévenir en sa faveur. Voici les termes de fa lettre : Julien, Florus, Oronte & Fabius, qui fe difent évêques d'Occident, se font fou

Eph. c. 16.
Ap. Merc.
Garn. f. 66.
pars. I.

vent addressés à l'empereur, fe plaignant de fouffrir AN, 429 perfecution, encore qu'ils foient catholiques : ils ont fait les mêmes plaintes devant nous ; & aïant été fouvent rejettez, ils ne ceffent de crier. Nous leur avons dit ce que nous pouvions, fans être inftruits de la verité de leur affaire; mais de peur qu'ils n'importunent davantage l'empereur, & que nous ne nous divifions pour leur défense, faute de les connoître, quoique peut-être vous les aïés condamné canoniquement : aïés la bonté de nous en informer, car les nouvelles, Split. XXIV. sectes ne méritent aucune protection de la part des vrais pafteurs. Ce difcours de Neftorius n'étoit pas fincere, & il ne pouvoit ignorer que les Pelagiens, avoient été condamnez à C. P. par Atticus fon prede-. ceffeur, huit ou dix ans auparavant, Auffi montre-t'il le vrai fujet de fa lettre en continuant ainfi :

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De-là vient, qu'aïant auffi trouvé en cette ville une alteration confiderable de la vraie doctrine en quelques-uns, nous emploïons tous les jours pour les guerir la rigueur & la douceur. C'eft une mala die approchante de celle d'Apollinaire & d'Arius. Ils réduifent l'incarnation du Seigneur à une espece de confufion: difant que le Dieu Verbe consubstantielau pere, a été édifié avec fon temple, & enfeveli avec fachair, comme s'il avoit pris fon origine de la Vierge mere de Chrift Chriftotocos ; & ils difent, que la même chair n'eft pas demeurée après la refurrection, mais qu'elle a paffé dans la nature de la divinité. Ils ne craignent pas de nommer la Vierge Theotocos; quoi- I que les peres de Nicée aient dit feulement que nô! tre Seigneur Jefus-Chrift s'eft incarné du SaintEfprit, & de la Vierge Marie; fans parler des écritu

1

res, qui la nomment par tout mere de Chrift & non AN. 429. du Dieu verbe. Je crois que votre sainteté aura déja appris par la renommée les combats que nous avons foutenus fur ce fujet, & qui n'ont pas été inutiles: car plufieurs fe font corrigez & ont apris de nous, que l'enfant doit être consubstantiel à sa mere; qu'il n'y a aucun mélange du Dieu verbe avec l'homme; mais une union de la créature & de l'humanité du Seigneur, jointe à Dieu & tirée de la Vierge par le Saint-Elprit. Que fi quelqu'un emploïe le nom de Theotocos à caufe de l'humanité jointe au verbe & non à cause de celle qui l'a enfantée : nous difons que ce mot ne lui convient pas, car une vraie mere doit être de la même nature que ce qui eft né d'elle. On peut toutefois le fouffrir à caufe que le temple du verbe, infeparable Calefst. arist.ad de lui, eft tiré d'elle: non qu'elle foit mere du verbe, car une perfonne ne peut enfanter celui qui est plus ancien qu'elle. Avec cette lettre, Neftorius en voia au pape fes écrits fur l'incarnation, souscrits de fa main, par un homme de qualité nommé Anţiochus,

cler. C. P.

VIII.

de S. Cyrille à Neltorius.

Vers ce tems-là S. Cyrille écrivit fa dix-huitiéme Seconde lettre lettre pafcale pour l'année 430. où la pâque étoit le quatre de Pharmouthi, c'est-à-dire, le 30. de Mars. Il y traite de l'incarnation & refute au long les erreurs AN, 430. de Neftorius, Enfuite il reçut des lettres de fes clercs réfidans à C. P. particulierement du diacre Martyrius qui y faifoit les affaires de l'églife d'Alexandrie, Ils envoïerent à faint Cyrille la réponse que le prêtre, Photius avoit faite à fa lettre aux folitaires; & quelques nouveaux fermons de Neftorius. Ils lui apprirent auffi qui étoient ceux qui répandoient contre

lui

AN. 430.

Conc. Chale.

lui des calomnies à C. P. & que les fectateurs de Neftorius parloient de paix & de reconciliation. Sur ces avis S. Cyrille écrivit une feconde lettre à Neftorius au mois de Mechir, indiction 13. c'est-à-dire, A. 1. p. 158. vers le commencement de Fevrier 430. peut être dans le concile qui fe tenoit felon la coûtume avant le ca

rême.

pas que

Dans cette lettre faint Cyrille marque d'abord qu'il est averti des calomnies que l'on répand contre lui, & qu'il en connoît les auteurs; mais fans s'y arrêter il vient à Neftorius, & l'exhorte comme fon frere à corriger fa doctrine, & à faire ceffer le fcandale, en s'attachant à la doctrine des peres. Il entre enfuite dans l'explication du myftere de l'Incarnation, & dit, qu'il faut admettre dans le même J. C. les deux generations, l'éternelle par laquelle il procede de fon pere, la temporelle par laquelle il eft né de fa mere; que quand nous disons qu'il a fouffert & qu'il eft refsuscité, nous ne disons le Dieu verbe ait fouffert en fa propre nature, car la divinité eft impaffible; mais parce que le corps qui lui a été fait propre a fouffert, on dit auffi qu'il a fouffert lui-même, nous difons ainfi qu'il eft mort, Le verbe divin eft immortel de fa nature, il eft la vie même; mais parce que fon propre corps a fouffert la mort, on dit que lui même eft mort pour nous. Ainfi fa chair étant reffufcitée on lui attribuë la réfurrection, Nous ne difons pas que nous adorons l'homme avec le Verbe, de peur que le mot avec ne donne quel, que idée de divifion; mais nous l'adorons comme une feule & même perfonne, parce que le corps du Verbe ne lui eft pas étranger. Et enfuite: C'eft

Tome VI.

Conc. Eph.

Gar... 4)

c. 8. ap. M

AN. 430.

IX

Autres lettres

de S. Cyrille.

6, 12.

Merc. Garn.

1.49.

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ainfi que les peres ont ofé nommer la fainte Vierge mere de Dieu, non que la nature du Verbe ou fa divinité ait pris de la fainte Vierge le commencement de fon être, mais parce qu'en elle a été formé & animé d'une ame raisonnable le facré corps auquel le Verbe - s'eft uni felon l'hypoftafe: ce qui fait dire, qu'il est né selon la chair. Il repete plufieurs fois dans cette lettre ces mots d'union selon l'hypostase, & ne se contente pas du mot grec Profopon, que nous rendons ordinairement par celui de perfonne, & qui n'étoit pas affès expreffif pour l'unité. C'est la premiere fois que je trouvé cette expreffion d'union hypoftatique, & cette lettre eft la plus celebre de celles que S. Cyrille

écrivit à Neftorius.

Saint Cyrille écrivit en même-tems, comine l'on croit, & par la même occafion à fes clercs réfidans à Cons. Eph. p 1. C. P. fur les propofitions de paix que l'on faifoit de la part de Neftorius. J'ai lû, dit-il, le mémoire que vous m'avez envoie, par où j'ai vu que le prêtre vû Anastase vous a parlé, faisant semblant de chercher la paix, & vous a dit : Nôtre croïance eft conforme à ce qu'il a écrit aux folitaires. Ensuite allant à fon but, il a ajoûté : Il a dit lui-même que le concile de Nicée n'a point fait mention de ce mot de Theotocos. J'ai écrit que le concile a bien fait de n'en point faire mention; parce qu'on ne remuoit pas alors cette queftion; mais il dit en effet, que Marie eft mere de Dieu, puisqu'il dit, que le même qui eft engendré du pere s'eft incarné & a souffert. Ensuite parlant d'un écrit de Neftorius: Il s'efforce, ditil, de montrer que c'est le corps qui a fouffert & non le Dieu verbe, comme fi quelqu'un difoit que le

1. S.

pas

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