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trines differentes. Ils fe plaignent en passant des treprises de Juvenal de Jerufalem, fur la Phenicie & l'Arabie; & demandent la liberté de retourner à leurs églifes, fi la queftion de la foi ne peut être alors terminée.

AN. 43.

Septembre.

Evagr. 1.6.7.

Après que les députés. furent partis, l'empereur envoïa ordre à Neftorius de fe retirer d'Ephefe, lui permettant d'aller où il voudroit. Il demanda de fe retirer au monastere de faint Euprepius près d'Antioche, où il avoit été élevé dans fa jeunesse : ce qui lui fut accordé, avec les voitures & les commodités Baluz.fynod.c. néceffaires pour l'y conduire. Nous avons la lettre 24.625. qui lui en fut écrite par le préfet du prétoire Antiochus, & fa réponse pleine d'actions de graces: difant, que rien ne lui eft plus honorable que d'être éloigné pour la religion: il demanda feulement que les écrits de Cyrille (il veut dire principalement fes douze articles) foient nottés par des lettres de l'empereur, de peur que les fimples ne foient surpris.

IX

Députés cris

Cone, Eph.

731 E.

Quand les députés des deux partis furent arrivés à Calcedoine, on les y fit demeurer ; & on ne per- à Calcedoine. mit ni aux uns, ni aux autres, d'entrer à Conftantinople, de peur d'exciter fédition. Les Orientaux étant arrivés à Calcedoine, apprirent par bruit commun, que Nestorius avoit été éloigné d'Ephese; ce qui les affligea fort, voïant que fa dépofition étoit confirmée. C'est ce qu'ils écrivoient à ceux de leur parti l'onzième du mois Macedonien Gorpiée, c'eftà-dire, le quatriéme de Septembre; & que ce jourlà, ils attendoient l'empereur, qui devoit venir à la maison de Rufin près de Calcedoine, & y cn

.

AN. 431.
Septembre.

Conc. Eph. p.

736.

c. 27.

tendre les parties. L'évêque Himerius n'étoit pas encore arrivé: ainfi ils n'étoient que sept évêques de part & d'autre.

pour

L'empereur vint en effet. Il écouta favorablement nod. Bilux. les uns & les autres, & d'abord les Orientaux crurent avoir l'avantage. Les catholiques preffoient la délivrance de faint Cyrille, & demandoient qu'il vînt, fe défendre lui-même : les Orientaux foûtenoient, qu'il falloit commencer par regler la foi. L'empereur ordonna, que chacun lui prefentât fa confeffion. Les Orientaux dirent, qu'il leur étoit impoffible d'en faire d'autre que celle de Nicée : ce que Sup xxv.n.54. l'empereur trouva bon. Ils renvoïerent donc aux leurs la copie de l'expofition de foi, qu'ils avoient apportée d'Ephese : les priant de leur en envoïer deux nouveaux exemplaires foufcrits. Ils ajoûtent : Tout le peuple de Conftantinople paffe fans ceffe vers nous, nous encourageant à défendre la foi; & nous avons bien de la peine à les retenir, pour ne point donner prise à nos adverfaires.

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Theodoret écrivit la même chose à fon métropolitain Alexandre d'Hieraple; mais apparemment depuis: car il ne paroît pas fi bien efperer. Nous n'avons omis, dit-il, ni honnêteté, ni fermeté, ni priere, pour exciter le prince & le confiftoire à ne pas négliger la foi, que l'on veut corrompre ; mais jusques ici nous n'avons rien gagné. Nous avons protesté à l'empereur avec ferment, qu'il nous eft impoffible de rétablir Cyrille & Memnon, & de communiquer avec les autres, qu'ils n'aïent rejetté les articles heretiques. Mais ceux qui cherchent leurs interêts plûtôt que ceux de Jefus-Chrift, veulent fe

Septembre.

réconcilier avec eux, même malgré nous, c'est-à- AN. 431. dire , que quelques-uns des Orientaux commençoient deflors à parler de réunion. Pour notre ami, c'est-à-dire, Neftorius, fçachés que toutes les fois. que nous en avons fait mention, foit devant le prince, foit devant fon confiftoire, on l'a pris à injure. Et le pis eft, que l'empereur en a le plus d'averfion, & nous a dit : Que perfonne ne m'en parle, fon affaire eft reglée. Nous travaillons à nous tirer d'ici, & à vous tirer de-là : car nous n'avons rien de bon à esperer d'ici. Tous font gagnés par argent, & foutiennent, qu'il n'y a qu'une nature de la divinité & de l'humanité.

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ries

Le peuple, graces à Dieu, eft en bon état ; & vient nous inceffamment. Nous avons commencé à leur parler, & à tenir de grandes affemblées ; & ils nous ont écoutés avec tant de plaifir, qu'ils feroient demeurés jufqu'à une heure après midi, s'ils avoient pû fouffrir l'ardeur du foleil. Ils étoient affemblés dans une grande cour, enfermée de quatre gale& nous parlions de l'étage haut de la maison. Mais tout le clergé avec ces bons moines nous perfecutent fortement : en forte qu'il y eut un combat en revenant du Rufinien; la premiere fois que nou s eûmes audience du prince : plusieurs furent blestant des laïques qui étoient avec nous, que ces faux moines. L'empereur a sçû, que le peuple s'affembloit avec nous, & m'aïant rencontré feul, il m'a dit : J'ai appris que vous tenés des affemblées irregulieres. Je lui ai répondu: Puifque vous me donnés la liberté de parler, écoutés-moi avec indulgence. Eftil jufte que ces heretiques excommuniés faffent les

fés

>

de

AN. 431.

Septembre

fonctions ecclefiaftiques; & que nous, qui combattons pour la foi, n'entrions point dans l'églife? Il m'a dit : Que voulés-vous que je faffe? J'ai répondu : Ce que fit le comte Jean quand il vint à Ephese. Car voïant qu'ils celebroient les affemblées, & non pas nous, il les empêcha, en difant: Jufqu'à ce que vous aïez fait la paix, je ne permettrai ni aux uns, ni aux autres de les celebrer. Vous deviés ordonner de même à l'évêque de cette ville : de ne laisser tenir les assemblées, ni à eux, ni à nous, jusqu'à ce que nous fuffions d'accord. L'empereur m'a répondu : Je ne puis commander aux évêques. J'ai dit : Ne nous commandés donc rien non plus. Nous prendrons un e églife & nous celebrerons l'affemblée, & vous verrés qu'il y a bien plus de peuple avec nous qu'avec eux. J'ai ajoûté: Dans nos affemblées il n'y a ni lecture des faintes écritures, ni oblations; mais feulement des prieres pour la foi & pour votre majesté, & des difcours de pieté. Il l'a approuvé, & ne nous en a point empêché jufqu'ici. Nos affemblées croiffent toûjours; mais nous fommes tous les jours en peril & en crainte, voïant la violence des moines & des clercs, Conc. Eph. y. & la facilité des grands. Il refte un des fermons que fit Theodoret en ce tems-là, & un de Jean d'Antio che, qui eft fon adieu, prononcé dans la même assem

733. P. 735.

1-743. 744.7

blée.

Les fchifmatiques ne manquerent pas d'envoïer d'Ephese à leurs députés la profeffion de foi, qu'ils demandoient ; avec des lettres, où ils infiftoient toûjours fur la condamnation des douze articles de faint Cyrille; foûtenant que c'étoit les autorifer, que de confirmer la dépofition de Neftorius.

Ils

Ils envoïerent en même tems à leurs députez l'expofi- AN. 431. tion des douze articles, que S. Cyrille venoit de faire à Ephese, à la priere du concile.

Septembre.

Part. 3. conc. Epift.

p. 745. Conc. Eph. P.

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• 728 Bilux.

L'empereur entendit les députez jufqu'à cinq fois. Enfin retournant à Conftantinople, il laiffa les schifmatiques à Calcedoine, & commanda aux députez, catholiques de venir à Conftantinople, pour y ordonner un évêque. Les fchifmatiques s'en plaignirent par une remontrance, que l'on compte pour la feconde: car la premiere eft celle dont ils avoient été Synod.c. 34chargez en partant d'Ephese. Dans celle-ci, les députez demeurez à Calcedoine protestent devant Dieu, que fi les partisans de l'herefie ( c'est ainfi qu'ils nomment les catholiques) ordonnent un évêque à Conftantinople, avant que l'on ait reglé la doctrine : il y aura neceffairement un fchifme, qui divifera toute l'églife: car,difent-ils, & nous & toutes les provinces d'Orient, de Pont, d'Afie, de Thrace, d'Illyrie, d'Italie, ne fouffriront jamais que l'on reçoive les dogmesde Cyrille. Ils vous ont même envoïé un livre de S. Ambroise contraire à cette doctrine. C'est à l'empereur qu'ils parlent.

1.736.

Ils écrivirent en même-tems à Rufus évêque de cons. Eph. Theffalonique, pour effaïer de l'attirer à leur parci, en le prévenant contre le concile: afin qu'il fe défiat de la relation de Flavien de Philippe fon fubdélegué à Ephefe. Ils font encore mention dans cette lettre du livre de faint Ambroise, envoïé à l'empereur par l'évêque de Milan, qu'ils nomment Martin, & qui eft plûtôt Martinien. Ils disent qu'il leur a écrit, dont ils concluënt que l'Italie eft pour eux. Mais au mois de Septembre, où cette lettre fur

Tome VI.

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