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AN. 431.

Septembre.

X.

Fin da concile

d'Ephele.

p. 155.

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:

écrite, il n'y avoit pas encore affez de tems pour avoir porté à Milan les nouvelles de la division arrivée à Ephese à la fin de Juin, & en rapporter des lettres ainfi celle de Martinien devoit avoir été écrite au concile d'Ephefe en general, & être tombée contre fon intention entre les mains des fchif matiques. Car il eft bien certain, que toute l'Italie & tout l'Occident étoit attaché au pape & à saint Cyrille.

Cependant l'empereur Theodofe écrivit au conColl, Baluz. cile en ces termes: Comme nous préferons la paix des églifes à toute autre affaire : nous avons ellaïé de vous mettre d'accord, non feulement par nos officiers, mais par nous-mêmes. Mais puifqu'il n'a pas été poffible de vous réunir, & que vous n'avez pas même voulu entrer en difcours fur les matieres contestées : nous avons ordonné que les évêques d'Orient s'en retournent chacun chez eux, & à leurs églifes, & que le concile d'Ephese foit separé : que Cyrille aille à Alexandrie, & que Memnon demeu

à Ephese. Au reste nous vous déclarons, que tant que nous vivrons, nous ne pouvons condamner les Orientaux, puifqu'on ne les a convaincus de rien devant nous, & qu'on n'a & qu'on n'a pas même voulu entrer en dispute avec eux. Si vous cherchez donc la paix de bonne foi, faites-le-nous fçavoir : fi non, fongez à vous retirer inceffamment. Il ne tient pas à nous de vous accorder: Dieu fait à qui il tient. On voit par cette lettre de l'empereur, auffi-bien que par celle des schifmatiques, que les députez catholiques n'avoient point voulu difputer avec eux fur ta doctrine devant l'empereur, comme fi elle eût

été douteufe; & s'étoient contentez de foûtenir les actes du concile, & de montrer que la dépofition de Neftorius étoit jufte & canonique, & celle de Cyrille & de Memnon, nulle & infoutenable.

AN. 431.

Octobre.

Conc. Eph. p.

73.

Conc. Eph. p.

A ce coup les députez des fchifmatiques perdirent, toute efperance. Ils envoïerent à l'empereur une troi- Synodic. c. 35. fiéme remontrance pleine de reproches, de proteftations & de menaces de la colere de Dieu. Si vous ne vous rendez pas, difent-ils, à cette priere, nous fecouerons la pouffiere de nos pieds, & nous crierons avec faint Paul: Nous fommes innocens de votre 4ð, XVIII. 6. fang. Ils écrivirent auffi à ceux de leur parti à Ephefe, qu'encore que l'empereur leur eût donné audiance 745. jufqu'à cinq fois, tous leurs efforts avoient été inutiles que jamais Cyrille n'avoit voulu entrer en difcuffion de fes douze articles, ni leurs juges l'y obliger, ni entendre parler de Neftorius. Ils fe plaignent de la tyrannie de Cyrille; qui a, difent-ils, gagné tout le monde par féduction, flaterie & par préfens: enforte que lui & Memnon demeurent à leurs églises; tandis que

cet homme innocent, c'eft Neftorius, · eft renvoïé à fon monaftere. Telle fut la fin du concile d'Ephese. Saint Cyrille arriva triomphant à Alexandrie, & y fut reçû avec une très-grande joïe, le troifiéme jour d'Athyr, c'est-à-dire, le trentiéme d'octobre.

Synod. c. 31.

Conc. Eph. p.

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D.

Coll. Baluzi

581. c. 70.

Socr. VII. c. 35.

Cependant on proceda à l'élection d'un évêque p. de Conftantinople. Les évêques qui étoient déja avec les légats du faint fiege & les autres députez du concile d'Ephefe, préfiderent à cette élection. On propofa encore Philippe & Proclus, comme avant l'élection de Neftorius. Proclus l'eût emporté, fi

Sup. XXIV.

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25. Octobre.

AN. 431. quelques-uns des plus puiffans ne s'y fuffent oppofés; fous prétexte qu'il avoit été nommé évêque de Cyzique, quoiqu'il n'y eût pas été reçû. Enfin on élut Maximien prêtre & moine, qui étoit en grande reputation de pieté depuis long-tems -tems, pour avoir fait faire à fes dépens des tombeaux pour la fepulture des perfonnes pieuses. Au refte, il n'étoit ni homme de lettres, ni exercé aux affaires. Il fut d'autant plus agréable aux legats du pape, qu'il avoit été élevé dans l'église Romaine. Il fut ordonné le Dimanche vingt-cinquième d'Octobre de la même année 431. quatre mois après la dépofition de Ne

Epift: Clef.

Cont. Eph.

f. c. 23
P. 1080 F.

Sor. VII

37

Cone. Eph. 3.

p.c.19.
Conc. Eph.

801.

ftorius.

Auffi-tôt après les évêques qui s'étoient assemblez en concile pour cette ordination, en donnerent avis au pape, à faint Cyrille, & autres évêques des grands fieges, fuivant la coutume. De ces lettres il ne refte que celle qui fut adressée aux évêques d'Epire, que les fchifmatiques vouloient furprendre comme les autres, en faifant croire qu'ils communiquoient au concile d'Ephese. Le concile de Constantino59.3.17 ple leur envoie pour plus grande fûreté la lettre du concile d'Ephefe, où étoient les noms des schif

Sup XXV.

matiques. Nous avons auffi la lettre que Maximien Abid. c. 18. 19. en fon particulier écrivit à faint Cyrille, où il lui demande le secours de fes prieres & de fes confeils; & les réponses de faint Cyrille, tant au concile qu'à Maximien, où il explique la foi de l'incarnation, & anathématife de nouveau Apolli

XI.
Lettre du
Pape S. Celestin

naire.

Les lettres au pape faint Celeftin fur l'ordination pour la doctrine de Maximien, furent portées par le prêtre Jean, &

de S. Auguftin.

St. XXIV. n.

58. 59.

Tem. 2. conc.

p. 1611.

le diacre Epictete, qui arriverent à Rome vers Noël. AN. 431. C'est environ le tems que le pape écrivit aux évêques de Gaule, pour la défenle de faint Augustin; dont quelques prêtres Gaulois continuoient d'attaquer la doctrine après la mort. Profper & Hilaire qui en avoient écrit à faint Augustin, allerent à Rome, & fe plaignirent au pape faint Celestin; ce qui lui donna occafion d'écrire cette lettre. Elle est Ce.eft. ep. 1. adressée à Venerius évêque de Marseille, Leonce de Frejus, Marin, Auxone, Arcade, Filtanius, & aux autres évêques des Gaules. Le pape leur reproche fortement leur négligence à réprimer ce scandale. Les prêtres, dit-il, ne doivent pas enseigner à votre préjudice; votre filence en cette occasion est suspect de connivence, & nous ferions fufpects nous-mêmes fi nous nous taisions. Tous ceux qui enseignent mal doivent fçavoir qu'il leur convient plûtôt d'apprendre. Que faites-vous dans les églises, s'ils ont l'autorité de prêcher? fi ce n'eft que quelques évêques ignorent leurs droits, parce qu'ils ont été depuis peu tirez d'entre les laïques. Venant à faint Auguftin, il en parle ainfi: Auguftin homme de fainte mémoire, a toûjours été dans notre communion, pour fon mérite, & n'a jamais été flétri du moindre bruit d'aucun mauvais foupçon: fa fcience étoit telle, je m'en fouviens, que mes prédéceffeurs le comptoient entre les principaux docteurs: il étoit aimé & honoré de tout le monde. C'eft pourquoi vous devez resister à ceux qui ofent attaquer la mémoire, & leur impo

fer filence.

F. 73.

A cette lettre du pape faint Celeftin, font joints Lee. Quen. neuf articles touchant la grace, citez comme partie

AN. 431.

V. Not. Serm.

j. 1616. 4.

من

de la même lettre, dès le commencement du fiecle fuivant.

Ces articles font précedez d'un avertissement, qui

:

Liji. Quen. porte que quelques-uns, qui fe glorifient d'être catholiques, & qui anathématisent Pelage & Celeftius, ne laissent pas de parler contre nos maîtres: comme s'ils avoient excedé les bornes neceffaires, font profeffion de n'approuver que ce que le faint fiege a défini. C'eft pourquoi l'on a crû devoir rechercher ce que les papes ont déja défini touchant la grace, contre les défenfeurs criminels du libre arbitre, & y joindre quelques fentences des conciles d'Afrique, que les papes ont adoptées en les approuvant.

XII.

chant la grace.

1. Par le peché d'Adam tous les hommes ont perArticles tou- du le pouvoir naturel & l'innocence; & perfonne ne peut fortir de l'abîme de cette chûte, par le libre arbitre, fi la grace de Dieu ne le releve. 2. Perfonne n'est bon par lui-même: il faut que celui qui feul eft bon fe communique à lui. 3. Perfonne même étant renouvellé par la grace du baptême, n'est capable de furmonter les attaques du démon & les defirs de la chair : fi par le fecours journalier de Dieu, il ne reçoit la perfeverance dans la bonne vie. Ces trois articles font tirez de la lettre du faint InConc. p. 1184. nocent, au concile de Carthage, écrite en 417. Dans le premier, il faut entendre par le pouvoir naturel, celui que l'homme avoit dans la justice originelle. 4. Perfonne n'use bien du libre arbitre, que par la grace de Jesus-Chrift. Tiré de la lettre du même pape au concile de Mileve. 5. Tous les défirs, les œuvres & les mérites des faints, fe doivent

Ep. 14. tom. 2.

Ep. 25.

1

pape

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