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n. 56.

à la gloire de Dieu, parce que perfonne AN. 431. rapporter ne lui eft agréable que par les dons qu'il a reçûs de lui. Tiré de la lettre du pape Zofime, à tous les évêques du monde, y joignant la réflexion des évêques d'Afrique. 6. Dieu opére tellement dans les cours des Sup 1.XXIII. hommes, & même dans le libre arbitre, que la fainte pensée, le pieux deffein, tout mouvement de la bonne volonté vient de Dieu : car fi nous pouvons quelque bien; c'est par celui, fans lequel nous ne pouvons rien. Tiré de la même lettre du pape Zofime, qui eft perduë. 7. La grace de Jefus-Chrift, par laquelle nous fommes juftifiez, ne fert pas feulement pour la remiffron des pechez commis, mais pour nous aider à n'en point commettre : non feulement en nous donnant l'intelligence des commandemens, pour favoir ce que nous devons défirer ou éviter ; mais en nous faifant aimer, & pouvoir ce que nous connoiffons qu'il faut faire; & non feulement pour le faire plus facilement mais abfolument pour le faire. Tiré des canons trois, quatre & cinq, du concile de Carthage, du premier de Mai 418. 8. Nous n. 45. apprenons auffi ce que nous devons croire, par les prieres établies dans tout le monde par les apôtres, & obfervées uniformement dans toute l'églife catholique, qui demandent que la foi foit donnée aux infideles, aux idolâtres, aux Juifs, aux heretiques; la charité aux fchifmatiques, la penipecheurs, la grace du baptême aux catécuménes. Ces prieres ne font pas de vaines formules, puifque l'on en voit les effets en plufieurs converfions, dont on rend graces à Dieu. 9. Les ceremonies des exorcifmes & du fouffle, que toute l'églife

tence aux

Sup. 1 XXII

AN. 431.

c. 13.

XIII.

que

la grace

observe, pour préparer au baptême, tant les enfans
que les adultes, montrent bien qu'elle les croit tous
fous la puiffance du démon.
Il faut donc confeffer
de Dieu pré-
vient les mérites de l'homme : qu'elle n'ôte pas le li-
bre arbitre; mais le délivre, l'éclaire, le redresse &
le guerit, Dieu veut, tant il eft bon, que fes dons
foient nos mérites, & leur accorde la récompenfe
éternelle. Il fait en nous, que nous voulons & fai-
fons ce qu'il veut: mais fes dons ne font pas oififs en
nous; nous cooperons à sa grace, & fi nous fentons
quelque relâchement, qui vient de notre foiblesse,
nous recourons promptement à lui. Quant aux quef-
tions plus profondes & plus difficiles, qui ont été
traitées amplement, par ceux qui ont combattu les
heretiques : nous ne les méprifons pas, mais n'a-
vons pas befoin de les traiter. Il nous fuffit d'avoir
déclaré ce que nous croïons être de la foi catholi-
que.

S. Patrice en

Irlande.

1. 15.

Belland. 17.

Le pape faint Celeftin aïant reçû avis de la mort Sup. XXV. de faint Pallade, qu'il avoit envoïé en Ecoffe, fubftitua en fa place faint Patrice, l'ordonna évêque, & l'envoïa prêcher la foi en Irlande. Saint Patrice avoit environ cinquante-cinq ans, étant né vers l'an mart. tome 7.p. 377. en Ecoffe, au territoire de la ville d'Aclud, aujourd'hui nommée Dunbritton. A l'âge de seize ans, il fut emmené captif en Irlande, & y demeura cinq ou fix ans, pendant lefquels il apprit la langue & les mœurs du païs. Des pirates l'aïant mené en Gaule vers l'an 400. il s'en alla au monaftere de faint Martin, c'est-à-dire, à Marmontier, y reçût la tonfure monaftique, & y demeura trois ans. Il retourna

522.5.7.

dans

1

dans la grande Bretagne, puis il paffa en Italie, où AN. 431. il emploïa fept ans à vifiter les monafteres du païs & des ifles voifines. Il fut ordonné prêtre, & demeura trois ans auprès de faint Senieur; que l'on croit avoir été évêque de Pife. Cependant il crut avoir reçû ordre de Dieu par des revelations, d'aller travailler à la converfion des Irlandois : il y alla, mais inutilement; & les barbares ne voulurent point l'écouter. Il revint donc en Gaule, & paffa environ sept ans auprès de S. Germain d'Auxerre, puis il fe retira dans l'ifle d'Arles; c'est-à-dire, à Lerins, & y d meura neuf

ans.

Par le confeil de faint Germain, il fit le voïage de Rome, & ce fut alors que le pape faint Celeftin l'ordonna évêque, & l'envoïa en Irlande l'an 432. Il y prêcha l'évangile avec grand fuccès, fon zele étant foutenu par les miracles; & il est reconnu pour l'apôtre de cette ifle. Environ un an après il fonda le monaftere de Sabal, vers la ville de Doun, & y mit pour abbéS.Dunnius fon disciple. Il fonda auffi l'église d'Armach, métropolitaine du pais. La vie de faint Patrice étoit austere: il fit tous ces voïages à pied jufqu'à l'age de cinquante-cinq ans, c'eft-à-dire, jufqu'à fon épifcopat : depuis, les mauvais chemins d'Irlande l'obligerent à fe fervir d'un chariot. Ce fut lui qui introduifit l'usage des lettres chès les Irlandois, qui n'avoient auparavant autres monumens publics que des vers rimés, compofés par leurs Bardes, & contenant leur histoire. S. Patrice fit encore deux voïages à Rome en 444. & 455. & mourut vers l'an 460. âgé de quatrevingt-trois ans.

Le pape faint Celestin aïant reçû à Noël 431,
Tome VI.

X

AN. 431.

15 Mars. XIV.

Lettres de faint

Tom.

6. 20,

Conc. 3

de

les lettres d'avis de la condamnation de Neftorius, & de l'élection de Maximien, évêque de Constantinople les fit lire dans l'églife faint Pierre, pour Celeitin à C. P. confirmer la foi de l'incarnation, qui eft le fujet de la fète : & cette lecture attira les applaudissemens tout le peuple. Ensuite le pape fit réponse par quatre lettres de même datte du jour des ides de Mars, fous le confulat d'Aëtius & de Valere, c'est-à-dire, du quinziéme de Mars 432. La premiere eft adreffée Eph. 1069 p 3 au concile d'Ephese, c'eft-à-dire, aux évêques qui avoient affifté: car il y avoit fix mois que le concile étoit feparé. Le pape y felicite les peres de leur victoire fur l'herefie, de la déposition de Neftorius, & de l'ordination de Maximien, dont il fait l'éloge. Il dit, qu'il le regarde comme fucceffeur immédiat de Sifinnius: tenant le fiege pour vacant pendant le pontificat de Neftorius; & qu'il a affifté en efprit, comme tous les évêques catholiques, à l'ordination de Maximien. Il fe plaint que Neftorius foit retourné à Antioche, dont il a attiré l'évêque à fon parti; & exhorte les peres à faire enforte, qu'il foit éloigné tout à fait, & envoïé dans quelque folitude. Il vient enfuite aux complices de Neftorius, & dit qu'il faut agir en ces occafions avec grande circonfpection. S'ils fe convertiffent, ils ont la liberté de revenir, que n'ont pas ceux qui ont été

condamnés avec les auteurs de l'herefie. Ceux-ci cependant doivent demeurer excommuniés & chasfés de leurs fieges, jufqu'à ce qu'ils fe déclarent catholiques quand même par furprife l'empereur les y auroit rétablis. Pour l'évêque d'Antioche, s'il y a esperance de correction nous défi

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rons que vous lui écriviés, & que s'il ne condamne par écrit la nouvelle herefie, l'église ordonnera de lui, fuivant qu'elle y eft obligée par l'interêt de la

foi.

AN. 432.

15. Mars,

C. 22.

La feconde lettre eft adreffée à l'empereur Theo- Ibid. c. 21. dose : elle loue son zele pour la foi, & approuve l'ordination de Maximien, que le pape reconnoît pour membre de l'église Romaine; mais il infifte principalement fur la neceffité d'éloigner Neftorius, pour couper la racine de l'herefie. A la fin de la lettre, il recommande à l'empereur une affaire particuliere; fçavoir, de maintenir la difpofition de l'illuftre dame Proba, qui avoit laiffé à quelqu'un des terres qu'elle avoit en Asie, à la charge d'emploïer la plus grande partie du revenu à la subsistance des pauvres clercs, & de monafteres, ce qui étoit mal executé. La troifiéme lettre eft à Maximien, pour l'exhorter à reparer les défordres de l'église de Conftantinople, & à imiter la prédication de Jean, la vigilance d'Atticus contre les heretiques, la fainte fimplicité de Sifinnius. Il l'exhorte en particulier à s'oppofer à l'erreur de Celestius, c'est-à-dire, de Pelage, dont les fectateurs faifoient toûjours de nouveaux efforts pour fe relever. La quatrième lettre eft adreffée au clergé & au peuple de Conftantinople. Le pape y marque toute la fuite de l'affaire, le péril où ils ont été, l'inquiétude qu'il en a reffentie, le zele de faint Cyrille, & les efforts pour ramener Nestorius, les démarches qu'il a faites lui-même : le concile demandé par Neftorius, & auquel toutefois il n'a ofé fe prefenter, le fecours qu'il a recherché dans les Pelagiens, Enfuite le pape exhorte l'église

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