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Cyr. ep. ad

A:ac. 3 p conc.
Eph. c. 35.

Synodic. c. so.

a

d'attendre quelque tems, à cause d'une grande malaAN. 432 die de faint Cyrille. Enfuite, faint Cyrille s'entretint avec lui fort au long, fur ce qui s'étoit passé Ephefe contre lui; mais voulant tout oublier,& venir. à quelque chofe de plus important, il lui demanda, s'il apportoit quelque lettre de Jean d'Antioche; Paul lui en rendit une, où il difoit: J'avois toûjours eu pour vous une inclination particuliere, même fans vous avoir vû, mais ces articles ont été caufe de la divifion. Nous ne pouvions croire du commencement, qu'ils fuffent de vous, tant ils nous paroiffoient éloignez de la doctrine de l'églife. Vous les avez déja bien corrigez ; & nous avez donné de grandes efperances, par la lettre à Acace, qui a réjoui tous ceux qui aiment la paix de l'églife. Quand elle fera faite, on s'éclaircira encore mieux. Mais ce qui nous a le plus réjouis, c'est que vous avez reçû agréablement la lettre de notre pere commun, le bienheureux Athanafe, qui fuffit pour terminer tous les differends. Jean d'Antioche exhortoit enfuite faint Cyrille à concourir à la paix, pour faire ceffer les anathêmes & les perfecutions reciproques des évêques, la division des peuples, & les infultes des Juifs & des païens. Enfin il lui recommandoit Paul d'Emefe, & le prioit de lui parler avec autant de confiance qu'à luimême.

Ep. Acac. p.

Saint Cyrille ne fut point content de cette lettre de Jean d'Antioche, à caufe des reproches qu'elle 7.5. 4. cp contenoit, plus propres à l'aigrir qu'à l'appaiser. Ad Lon. c. 38. Ainfi, quoique ce fut une lettre de communion, il ne voulut point la recevoir, & dit : Ceux qui de

vroient nous demander pardon dù paffé, veulent

(

Conc. Eply 3 p.

6.28.

ils nous offenser de nouveau ? J'attendois plûtôt quel- AN. 432. que confolation. Paul d'Emefe aflura avec ferment, que leur deffein n'avoit point été de l'offenier, & que Jean avoit écrit ainfi par fimplicité & par zele pour la vraie doctrine. Saint Cyrille voulut bien par charité diffimuler & fe paier de cette excufe: mais avant que d'admettre Paul à la communion des prieres ecclefiaftiques, il l'obligea à donner la déclaration par écrit, qu'il renonçoit au fchifme. Elle étoit conçûë en forme de lettre adreffée à faint Cyrille prefent. Paul y marque, comme en execution de la lettre de l'empereur, Jean d'Antioche & Acace de Berée l'ont envoié vers faint Cyrille, qu'il a trouvé difpofé à la paix, & qui lui a mis entre les mains un écrit contenant la foi catholique dans fa pureté : ce qui étoit, ajoûte-t-il, le plus important. Et parce qu'il faut aufli regler ce qui regarde Nestorius : je déclare, que nous recevons l'ordination du trèsfaint évêque Maximien : que nous tenons Nestoritis, ci-devant évêque de Conftantinople, pour dépofé: que nous anathematifons les impietés qu'il a

feignées; & que nous embraffons fincerement votre communion, fuivant l'expofition que nous vous avons donnée touchant l'incarnation du Verbe que vous avés reçûë, comme votre propre foi; & dont la copie eft inferée à cet écrit. Et par cette communion, nous finiffons tous les troubles excités de part & d'autre, & ramenons les églises à leur premiere tranquilité. L'expofition de foi ne fe trouve plus inferée à cette déclaration; mais ce doit être la même, qui fut depuis inferée à la lettre de Jean

d'Antioche.

AN. 432. 15. Decembre Epift. ad

2. Cyr. p 152..

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Après cette déclaration, Paul fut admis aux prieres ecclefiaftiques, & prit place comme évêque dans la grande église d'Alexandrie. Il parla même au peuThe st. ple en prefence de faint Cyrille, le jour de Noël Conc. Eph. p. vingt-cinquiéme de Decembre, & felon les Egyptiens vingt-neuviéme de Choïac la même année 432. Il commença par annoncer la paix avec les Anges; puis, entrant dans le mystere du jour, il dit nettement: Marie mere de Dieu enfante Emmanuel. Alors le peuple s'écria: C'est la foi, la voila; c'est le don de Dieu. Cyrille orthodoxe : c'est ce que nous voulions entendre. Qui ne dit pas ainsi, soit anathême. Paul d'Emese continua: Qui ne dit pas & ne penfe pas ainsi, soit anathême & rejetté de l'église. Il reprit fon discours, & continuant d'expliquer le myftere, il vint à dire : Car le concours des deux natures parfaites; je veux dire, de la divinité & de l'humanité, a formé un feul Fils, un feul Chrift, un feul Seigneur. A ces mots, le peuple l'interrompit encore, & s'écria: Vous êtes le bien venu, évêque orthodoxe: diMath XVI gne de Cyrille : don de Dieu. Paul acheva fon fermon en peu de mots, anathematisant expressement ceux qui difoient deux Fils, ou qu'Emmanuel étoit un pur homme, & relevant la confeffion de faint Pierre, qui reconnoît un feul Fils du Dieu vivant. Ensuite il laissa la parole à faint Cyrille, felon la coûtu

10.

Ibid. 6. 32.

me.

>

Paul d'Emese, n'aïant pas eu ce jour-là affés de tems pour s'expliquer, prêcha encore dans la grande église d'Alexandrie, huit jours après; fçavoir fixiéme de Tibi, autrement le premier de Janvier 433. Le fermon fut plus long, & il y expliqua exac

rement

tement le myftere de l'incarnation, contre les er- AN. 433. reurs de Neftorius & d'Apollinaire. Le peuple l'interrompit encore deux fois, par des acclamations favorables; & faint Cyrille parla enfuite en peu de mots fur le même fujet.

C. 33.

Cyr, epift ad

1116. B.

Epift. ad Don.

Paul vouloit, que la déclaration qu'il avoit donnée Acc. Mel, yo par écrit, fervît à Jean d'Antioche, & à tous les évêques Orientaux, comme étant faite en leur nom: & qu'on ne leur demandât rien davantage. Mais faint Cyrille s'y oppofa: foutenant, que la déclaration de Paul ne fervoit qu'à lui feul, & voulut abfolument que Jean d'Antioche donnât auffi fa déclaration par 3. C. écrit. Saint Cyrille tint ferme auffi fur quatre évêques dépofez, pour le retablissement defquels Paul infiftoit dès le commencement. C'étoit Hellade de Tarfe, Eutherius de Tyane, Himerius de Nicomedie & Dorothée de Marcianople. Saint Cyrille déclara, qu'il n'y consentiroit jamais, & ils ne furent point compris dans la paix.

Saint Cyrille dicta de concert avec Paul d'Emefe la déclaration que Jean d'Antioche devoit foufcrire, & en chargea deux de fes clercs, avec une lettre de communion, pour lui; mais il leur défendit de lui. rendre la lettre de communion, qu'il n'eût auparavant figné la déclaration. Les deux clercs accompa gnerent le Tribun Ariftolaüs, qui retourna à Antioche, s'ennuïant des longueurs de cette négociation. Il promit avec ferment à faint Cyrille, que le projet de la déclaration ne fe perdroit point. Et fi l'évêque Jean, ajoûta-t-il, ne veut pas le foufcrire, je m'en irai droit à Conftantinople; & je dirai à l'empereur, qu'il ne tient pas à l'églife d'Alexandrie,

Tome VI.

Epist. ad

Theogn, t. S. pa

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AN. 433.

XX.

à C. P.

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que la paix ne fe faffe, mais à l'évêque d'Antioche. Cet écrit contenoit l'approbation de la dépofition de Neftorius, & la condamnation de ses dogmes.

S Cyrille agt Cependant faint Cyrille agiffoit puillamment à Eph. Conftantinople, afin que les ordres de la cour preffaffent Ariftolais de finir cette négociation, & Jean d'Antioche d'abandonner Neftorius. Saint Cyrille écrivit pour cet effet à fainte Pulquerie, à Paul préfet de la chambre, à Romain chambellan; à deux dames, Marcelle & Droferia; & il leur envoïa des benedictions, c'est-à-dire, des préfens. Il en dʊnna aufli à un autre préfet, nommé Chryforete, qui étoit oppofé aux interêts de l'églife; & il le fit folliciter de fe défifter de fes pourfuites, par deux autres officiers, à qui il envoïa des préfens. C'est ce qui paroît par une lettre d'Epiphane, archidiacre & fyncelle de faint Cyrille, à Maximien de Conftantinople, par laquelle il le preffe d'agir de fon côté, pour la conclufion de cette affaire. Suppliez, dit-il, l'imperatrice Pulquerie, qu'elle écrive fortement à Jean, afin qu'il ne foit plus mention de cet impie, c'està-dire, de Neftorius: que l'on écrive auffi à Ariftolaüs, afin qu'il le presse. Priez le saint abbé Dalmace, qu'il mande à l'empereur, avec des conjurations terribles, & aux officiers de la chambre, qu'il ne foit plus mention de Neftorius: priez auffi le faint homme Eutychès, qu'il combatte pour nous. C'est celui qui fut depuis herefiarque. Epiphane ajoûte : Vous verrez par le mémoire ci joint, ceux à qui on a envoïé des préfens, & combien la fainte églife. d'Alexandrie à fait pour vous: car nos clercs font affligez, qu'elle foit dépouillée à caufe de ce trouble,

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