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Vous avez cherché la brebis égarée; elle ne veut pas être trouvée. Tenez-vous déformais en repos. Nous fous verrons les uns les autres devant le tribunal redoutable. André voïant Alexandre ainfi irrité contre lui, écrivit aux économes de l'églife d'Hieraple : déclarant, qu'il veut demeurer dans la communion non feulement de Jean d'Antioche, mais de tous les évêques catholiques: de Sixte, de Cyrille, de Maximien, de Rabbula d'Edeffe, d'Acace de Melitine, & de tous les autres. Jean de Germanicie embrassa auffi la paix, & Jean d'Antioche donna à Theodoret un pouvoir par écrit, mais fecret d'emploïer tous les moïens qu'il jugeroit à propos, pour ramener les opiniâtres.

Maximien d'Anazarbe, & les évêques de la feconde Cilicie fes fuffragans, demeuroient attachés à Nestorius. Ils tinrent donc un concile à Anazarbe, où Maximin préfida; ils y confirmerent la prétendue dépofition de faint Cyrille faite à Ephefe: & déclarerent excommuniez tous ceux qui l'avoient reçû à leur communion, jufqu'à ce qu'ils euffent condamné fes douze articles : quand nous devrions, difent-ils, combattre jusqu'au fer & au feu, & être exposez aux bêtes. Hellade de Tarfe Métropolitain de la premiere Cilicie, adhera à ce concile.

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Eutherius de Thiane, métropolitain de la feconde Capadoce, & Hellade de Tarfe, s'aviserent d'implorer le fecours des évêques d'Occident, & inviterent Alexandre & Theodoret à fe joindre à eux dans ce deffein. Pour cet effet ils drefferent une grande lettre au pape faint Sixte, où ils reprennent toute l'histoire du concile d'Ephefe, des prétenduës erreurs

AN. 434.

de faint Cyrille, & de la reconciliation de Jean d'Antioche. Nous nous profternons à vos pieds, ajoùtent-ils, pour vous fupplier de nous tendre la main, d'ordonner qu'on fafle une enquête de tout ceci, & d'y apporter le remede rappeller les pafteurs chaffez injuftement, & raffembler les ouailles difperfées, qui font en danger de leur falut : ne youlant pas recevoir de la main des heretiques, le baptême, ou la communion myftique, qu'on ne leur permet pas de recevoir de la main des orthodoxes, Nous qui fommes de differentes provinces, c'est-à-dire, de l'Euphratefienne, de l'une & de l'autre Cilicie, de la feconde Capadoce, de Bithinie, de Theffalie & de Mefie: nous ferions allez il y a long-tems vous en porter nos plaintes, avec des torrens de larmes, fi nous n'étions retenus par la crainte des loups, qui menacent nos troupeaux. Nous enyoïons à notre place des clercs & des moines, pour exciter la ferveur de votre zele, à venir promptement à notre fecours. Cette lettre fut envoïée; mais il eft aifé de juger, qu'elle ne pouvoit avoir d'effet à Rome, où l'on avoit fi folemnellement approuvé la doctrine de S. Cyrille, les actes du concile d'Ephefe, & la reconciliation de Jean d'Antioche. Toutefois cette lettre n'eft pas inutile; pour montrer, que jufqu'aux extrêmitez de l'Orient, les évêques étoient perfuadez, qu'ils étoient tous en droit de s'adresser au pape, pour se plaindre des vexations de leurs fuperieurs, & des défordres de l'églife.

C. 119.

XXVII. Mort de Maximien, Proclus

Cependant Maximien évêque de C. P. mourut fubitement le douzième d'Avril 434. fous le confulat évêque de C. P, d'Afpar & d'Arcobinde, après avoir gouverné pai

AN. 434.

Socr. VII. c. 40.

Col. Lu al

Synol. Biluz 6.250.

fiblement cette églife pendant deux ans & cinq mois. Le jour de fa mort étoit le Jeudi-Saint. Les Neftoriens qui étoient en grand nombre à C. P. s'affemblerent en plufieurs endroits de la ville: demandant avec de grands cris; que Neftorius fût rappellé, & menaçant de mettre la ville en peril & de brûler l'églife. L'empereur Theodofe craignant qu'il n'y eût du trouble, fit fur le champ élire & intronifer Proclus, Secr. 6. 41. avant que Maximien fût enterré, & Proclus fit fes funerailles. Il avoit été lecteur dès fa premiere jeuneffe, & avoit étudié fous les maîtres de rhetorique. Etant en âge d'homme, il s'attacha à l'évêque Atticus, & écrivoit fous lui: comme il faifoit du progrès, Atticus l'ordonna diacre : enfuite il fut prêtre, & Sifinnius l'ordonna évêque de Cyzique, comme il a été dit: Le peuple ne l'ayant point voulu recevoir, il demeura à C. P. faifant les fonctions de prêtre : toutefois fon ordination pour C. P. fut regardée comme une tranflation; mais on rapporta des lettres du pape faint Celestin à faint Cyrille, à Jean d'Antioche & à Rufus de Theffalonique, qui levoient la difficulté, & montroient que rien n'empêchoit une telle translation. Ces lettres devoient avoir été données deux ans auparavant, lorsqu'il fut question d'éSour. VII. c. 36. lire un évêque de C. P. à la place de Neftorius. A l'occafion de cette tranflation, Socrate rapporte quatorze exemples d'évêques transferez pour l'utilité de l'églife.

Sup. 1. XXIV.

#44.

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Les évêques qui avoient élû Proclus, écrivirent une lettre fynodique, que l'on envoïa en Orient, pour la faire figner à tous les évêques, fous peine d'être dépofez, comme fchifmatiques. Pour lui, il

AN. 434.

Jina.

imita toutes les bonnes qualités d'Atticus, dont il avoit été disciple; & poufla encore plus loin la douceur & la patience, même envers les heretiques: croïant cette voïe plus propre à les ramener, que celle de la rigueur. De fon tems, fainte Melanie la jeune vint à C. P. à la priere de fon oncle Volufien, qui étant vita S. Mel. préfet de Rome,y avoit été envoïé en ambassade. C'est ap. Sur. 31. le même Volusien ami du tribun Marcellin, à qui Phot. cod. 53. S. Augustin avoit autrefois écrit. Il étoit demeuré païen; mais alors il fe convertit, par les exhortations de fa niéce, & les inftructions de l'évêque Proclus; & étant tombé malade, il fut baptifé; & mourut peu de tems après. Cette même année 434. premiere de Proclus, le quinziéme de Decembre, l'empereur Theodofe ordonna, que les biens des clercs & des moines, qui mouroient fans heritiers, appartiendroient à l'église ou au monaftere.

Jean d'Antioche reçût l'avis de l'ordination de Proclus, par une lettre de Taurus préfet du prétoire ; & en témoigna bien de la joïe, par la connoiffance particuliere qu'il avoit du mérite de Proclus. Mais, ajoûte-t-il, dans fa réponse, comme vous avez fait cette bonne œuvre, je vous prie de penser auffi à la paix de ces quartiers: car il y a quelque peu d'indociles, qui tiennent à injure la paix que Dieu nous a donnée par le miniftere de l'empereur; & qui abufent de votre douceur & de la nôtre. Jean d'Antioche n'en demeura pas là. Il envoïa à C. P. un nommé Verius, qui follicita & obtint un ordre de P.mpereur, pour obliger tous les évêques d'Orient de communiquer avec lui, ou de quitter leurs églifes. Cet ordre fut adreffé au quefteur Domitien, qui

Sup. XXII. n.

1.XXIV. n. 21.

tc. Theod.

de bon, cleric lib. S.

XXVIIL

Pourfuites contre les fchif

matiques.

Lup. c. 113.

C.

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le fit fçavoir à Hellade de Tarfe, l'exhortant à y obeïr de bonne grace, & à fe réunir à Jean, avec tous les évêques de la premiere & de la feconde Cilicie: avant qu'il fut obligé de publier ces lettres.

Il y eut auffi un ordre de l'empereur, portant défenfes aux évêques Orientaux d'aller à la cour, ni de fortir de leurs églifes. Jean d'Antioche l'envoïa à Alexandre d'Hieraple, afin qu'il le notifiât à ses suffragans. Mais Alexandre, qui ne communiquoit plus avec Jean, fit recevoir la lettre par fon fecretaire, & adreffa la réponse à l'officier de l'empereur qui lui avoit apporté la lettre de Jean. Au refte il promit d'obéïr”, c'est-à-dire : de ne point aller à la cour, & de demeurer chez lui. Cependant lui & les six évêques de fa province écrivirent aux evêques de Syrie, de la premiere & de la feconde Cilicie, & de la seconde Capadoce, pour les animer contre Jean d'Antioche; fe plaignant que l'églife eft troublée par des ordinations illicites, le facerdoce rendu venal & prostitué à des gens d'une vie infame. Alexandre marque dans fa foufcription, qu'il y a plus d'un an qu'il ne communique plus avec Jean d'Antioche ce qui convient à l'an 434. Melece de Mopfuefte, & trois autres de la feconde Cilicie, déclarerent qu'ils demeuroient fermes contre Jean d'Antioche: les évêques des autres provinces ne répondirent rien de décifif. Les ordinations illicites, dont fe plaignent ces fchifmatiques, font deux ; particulierement celle d'Athanafe, prêtre & économe de Dolichium, ordonné évêque de la même église à la place d'Abib, & de Marinien, ordonné évêque de Barbalisse à la place d'Acilin. Il y avoit des repro

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