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Lib. 111.ep. 191.

foit pour
établir les dogmes de la religion. Il y en a de
discipline, pour inftruire les ecclefiaftiques, & les
évêques mêmes, & en particulier pour les moines.
Enfin il y en a de morale, pour l'inftruction des laï-
ques, de tous états & de toutes conditions.

Etant confulté fur l'effet du baptême des enfans, il répond : que c'est en avoir une idée trop basse, de croire qu'il ne fert qu'à purifier leur ame de la tache contractée par le peche d'Adam. Il l'orne de plus,, de quantité de graces furnaturelles par la regeneration, la sanctification, & l'adoption: l'homme devient un même corps avec Jefus-Christ, & eft uni à sa chair , par la participation des faints myfteres. C'est qu'on ne donnoit point le baptême fans l'Eucharistie, même aux enfans ; & l'on tenoit l'un & l'autre neLib. II. ep.5 ceffaire pour le falut, comme il dit dans une autre let

XXXIX.

fuites contre les fchifmatiques

Coll. Lup. c. 1:42.

tre..

Le premier ordre de l'empereur contre les OrienAutres pour taux fchifmatiques n'aïant pas eu grand effet, il y en eut un second contre quatre évêques en particu lier: Hellade de Tarfe, Maximin d'Anazarbe, Alexandre d'Hieraple, & Theodoret ; portant qu'ils communiquaffent avec Jean d'Antioche, ou qu'ils quittaffent leurs églifes. Cet ordre fut adressé par le comte Titus vicaire d'Orient, à Denis maître de la milice, qui le fignifia à chacun des quatre évêques. Hellade eut aufli avis de C. P. par fes correfpondans, que Proclus étoit en grand credit; & qu'il devoit envoïer à Jean d'Antioche fa lettre fynodique, avec des lettres de l'empereur; afin que ceux qui ne les recevroient point, fuffent chaffés de leurs égliLes. Hellade fit part de ces nouvelles à Melece de

6. X43.

@ 144.

Mopsueste, lui demandant ce qu'il falloit faire. Melece répondit ; qu'il ne pouvoit reconnoître pour évêque, ni Proclus, ni Jean d'Antioche; & que quand tout le monde fuivroit la vanité du fiecle prefent, il étoit réfolu de garder la confcience pure. Il dit ailleurs : Depuis l'union de Jean avec Cyrille, je n'ai reçu qu'une fois de fes lettres par un magistrien; mais je les jettai au vifage du porteur; en forte qu'il n'ofa pas même demander réponse. Auffi ce Melece fut un de ceux qui perfevererent dans le schisme jusqu'à la

fin.

Le comte Titus écrivit à Theodoret, & en mêmetems aux moines, & en particulier aux trois plus illuftres d'entr'eux, faint Jacques de Nifibe le jeune, faint Simeon ftilite & faint Baradat. La lettre à Theodoret portoit ; que s'il ne confentoit à la paix, il feroit chaffé, & un autre ordonné à fa place. Il ne fit que rire de cette menace; mais il fut fort touché des inftances que les faints moines lui firent pour la paix, & de leurs reproches. D'abord il en fut irrité, & prêt de dépit à quitter la ville & la province, & à fe retirer en quelque folitude, pour rentrer dans la vie monaftique; mais ces faints moines lui promirent de l'accompagner, pour conferer tous ensemble avec Jean d'Antioche en un lieu nommé Gindare, à mi-chemin de Cyr & d'Antioche car Theodor ret ne vouloit aller à Antioche, pas de peur de com muniquer trop ouvertement avec Jean. Il fit tout ceci à Alexandre d'Hieraple, qui lui répondit:. J'apprens que l'herefie de ceux qui font Dieu paffible prévaut à Conftantinople & à Antioche, où on la prêche ouvertement.. Il nomme ainfi la doctrine

part

de

C. 145.

c. 155.

C. 146.

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catholique. Je fuis affligé, continuë-t-il, de l'empreffement des faints moines contre nous; mais quand ils reffufciteroient tout ce qu'il y a de mort depuis le commencement du monde, je les prie de se tenir en repos, & de prier pour nous: s'ils nous condamnent, que Dieu leur pardonne, ils ne font pas de plus grande autorité que les apôtres, ou les anges du ciel, que Jesus-Christ anathematise par la bouche de faint Paul, s'ils prêchent au-de-là de fon évangile fi vous leur envoïés quelqu'un, affurésles que quand même Jean me donneroit tout le roïaume des cieux, je ne communiquerai pas avec lui, jufqu'à ce que l'on ait corrigé ce qui a caufé ce naufrage univerfel de la foi. Dieu foit loué : ils ont pour eux les conciles, les fieges, les roïaumes, les juges; & nous avons Dieu & la pureté de fa foi.

:

Theodoret lui répondit: Je vous prie ne fongés pas feulement à la foi, mais encore à la paix des églifes, qui font en verité trop ébranlées; & nous devenons la fable du peuple. Et ailleurs: A ce que je vois, notre opiniâtreté ne produira rien de bon : les églifes feront troublées, & nos troupeaux expofés aux loups. Il est à craindre que Dieu ne nous puniffe de cette rigueur exceffive; & de ce que nous regardons plus notre interêt, que celui des peuples. Balancés le gain & la perte, & choififfés le moindre mal. Alexandre repliqua; Il eft inutile de tant redire les mêmes choses refifés mes lettres, fans m'importuner davantage. Vive Dieu, en comparant les avantages, je préfere le défir de Dieu & du roïaume des cieux, à l'honneur & à la gloire du fiecle; & en

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comparant les pertes, j'aime mieux fouffrir ici l'exil, la mort & les railleries des hommes, que le fupplice éternel. Ne vous étonnés pas, fi nous écrivons differemment. Vous croïés Cyrille catholique ; & moi je le crois heretique. Quand on chaffoit de notre tems les bien-heureux évêques Melece, Eufebe, Barfes & les autres: Dieu prenoit foin de leurs églises, & il ne leur en a pas demandé compte. Faites ce que vous jugerés utile à la votre. Il dit encore, écrivant à Melece de Mopfuefte: Dieu fe contenta d'un feul homme au tems du déluge, & de trois à Babilone dans la fournaife.

n. 2.33

Sup. liv. XV!.

XV, 17.

c. 156.

XXX II.
Réunion de

Theodoret &

C. ICO 162. 161.

«.197. 159. .

c. 158.

Theodoret aïant conferé avec Jean d'Antioche, convint qu'on ne parleroit point de la dépofition de Neftorius, mais feulement de la foi, dont ils étoient des Ciliciens. d'accord, & rentra ainfi dans fa communion. Maximin d'Anazarbe, & les autres évêques de la feconde Cilicie, accepterent ces conditions; & écrivirent en corps à Jean d'Antioche, pour rentrer en fa communion : à la referve de Melece de Mopfuefte, qui demeura dans le schisme, disant : Que m'importe d'être en grande ou petite compagnie. Theodoret fit encore entrer dans cette paix Hellade de Tarfe, & les autres évêques de la premiere Cilicie. Ceux d'Ifaurie fe rendirent auffi. Melece étant demeuré seul opiniâtre de toute la Cilicie, Jean d'Antioche le dépofa, ordonna à sa place évêque de Mopfueste Chomafius ou Thomas; & obtint un ordre de l'empereur, pour envoïer Melece en exil à Melitine en Ar

menie.

Theodoret fit alors fes derniers efforts pour gagner Alexandre d'Hieraple. Il lui écrivit dans les

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160, 161.

C 166.1.8. 171.

173 174.171.

C. 176. 177.

C. 179.

c. 166 163.

C. 170.

c. 167.

c. 172. C. 178.

C. 172.

termes les plus foumis, difant: qu'il fe jette à fes pieds, & qu'il embraffe fes genoux. Il écrivit à Mocime économe de fon églife. Il écrivit même à Neftorius, pour le prier d'exciter Alexandre à la paix, fi toutefois cette lettre de Theodoret eft veritable: Alexandre répondit à Theodoret: Je crois que vous n'avés rien omis, pour le falut de ma malheureuse ame; vous avés même fait plus que le bon pafteur de l'évangile, qui n'a cherché qu'une fois la brebis égarée. Tenésvous donc en repos, & ceflés déformais de vous fatiguer, & nous auffi. Je ne me mets pas en peine de ce font les Ciliciens & les Ifaures; mais quand tous ceux qui font morts depuis le commencement du monde refsusciteroient, & nommeroient pieté l'abomination d'Egypte: je ne les croirois pas plus dignes de foi, que la fcience que Dieu m'a donnée. Et enfuite: Je ne luis pas infenfé, je ne radote pas encore: épargnés, je vous prie ma vieilleffe: car je fuis prêt à fouffrir mille morts, plûtôt que de consentir à une telle communion. Après cela Alexandre ne vouloit plus, ni parler, ni écrire à aucun de ses amis fur le fujet de cette paix, ni même les voir, ni penser

que

à eux.

Theodoret s'adreffa donc à Jean d'Antioche pour le prier d'avoir patience, & d'empêcher que l'on importunât davantage ce vieillard. Vous connoiffés la vertu, vertu, dit-il : il ne souhaite que d'être en repos le tems pourra l'adoucir ; & quand il ne changeroit pas, il n'y a rien à craindre. Il ne peut ni ne veut exciter aucun trouble; mais s'il eft chafsé, il en arrivera un grand mal : l'église sera divisée à C. P, & en plufieurs autres villes, où quelques-uns

par

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