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AN. 439.

mes,

roit. Enfin deux évêques y étant venus d'eux mêfans avoir l'autorité du métropolitain, ni les lettres des comprovinciaux, y ordonnerent un jeune homme nommé Armentarius: qui avoit été élevé dans la crainte de Dieu, mais qui ceda à cette tentation. Il ordonna ensuite quelques clercs, même des excommuniés. Comme fon ordination étoit entierement irreguliere, les évêques voifins s'affemblerent à Riés le troifiéme des calendes de Decembre, fous le dix-feptiéme consulat de Theodose, c'est-à-dire, le vingt-neuviéme de Novembre 439. Saint Hilaire V.not. pofthum, d'Arles préfida à ce concile, & il fut accompagné d'onze autres évêques ; les uns de la partie de la province de Vienne, la plus voifine de celle d'Arles, les autres de la feconde province Narbonoise & de celle des Alpes maritimes: dont Embrun étoit la capitale; mais elle n'étoit pas encore métropole ecclefiaftique. Entre ces évêques on connoit Aufpicius de Vaison, Valerien de Cemele, & Maxime de Riés. Outre les douze évêques, il y eut un prêtre nommé Vincent, qui foufcrivit au nom de Constantin évêque de Gap, abfent.

Sirm,

Can. 2.

1156. D.

c. 1.

Ce concile déclara nulle l'ordination d'ArmentaCont. Taur. c. rius, & ordonna qu'il feroit procedé à une élection 3.ro. 2. cons. P. canonique. Pour punir les deux évêques, qui avoient commis cet attentat, il leur défendit fuivant le concile de Turin d'affifter à aucune ordination, ni à aucun concile ordinaire pendant toute leur vie. Il ufa d'indulgence à l'égard d'Armentarius; & permit à celui des évêques à qui la charité l'infpireroit, de lui attribuer une églife de fon diocefe, en laquelle il eût le nom de corévêque, ou feulement la com

Conc. Reg.t. n.

3.

a

12.

munion étrangere. Ce qu'il faut entendre au cas que AN. 439. cette églife ne lui fût pas donnée en titre. Le concile de Riés dit, qu'il fuit en cela ce que le concile de Nicée avoit ordonné à l'égard de quelques schismatiques: c'est le huitiéme canon de Nicée touchant les Novatiens. Mais le concile de Riés restraint cette grace, à l'égard d'Armentarius en plufieurs manieres. Sup liv. x.n. Il ne pourra être reçu dans la province des Alpes maritimes, où il s'étoit intrus. On ne lui accordera qu'une église de campagnie, & non d'aucune ville : il ne pourra jamais offrir le facrifice dans les villes, pas même en l'absence des évêques : dans fon église il ne pourra ordonner, même les moindres clercs: il ne fera autre fonction épifcopale, que de confirmer les Neophytes, offrir avant les prêtres, confacrer des vierges, & benir le peuple dans l'églife: il ne pourra avoir le gouvernement que d'une églife, ni paffer à une autre, fans renoncer à la premiere ; c'est-à-dire, qu'on lui donne plûtôt le titre de corévêque, que le pouvoir; & qu'il fera plus que prêtre, & moins qu'évêque, Quant aux clercs qu'il a ordonnés : ceux qui étoient excommuniés auparavant feront dépofés, ceux qui font fans reproche, l'évêque d'Embrun pourra à fon choix les retenir dans fon église, ou les envoïer à Ar

mentarius.

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Le concile ajoûte à cette occafion quelques reglemens generaux. Tout prêtre peut donner la benediction dans les familles, à la campagne, & dans les maisons particulieres, mais non pas dans l'église: enOrient ils beniffoient même en public. Quand un v. Sirm. hic.c évêque fera mort, perfonne ne viendra à l'église vacante, que l'évêque voifin pendant le tems des

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AN. 439.

C. 8, Nic. can. 8.

XLVIII. Mort de S. Six

439.

funerailles. Il y fera la fonction de vifiteur; & du-
rant ce tems, c'est-à-dire, jufqu'au feptième jour de
la mort, il fera l'inventaire des biens de l'églife, puis
il retournera chés lui, attendre comme les autres
évêques, le mandement du métropolitain: fans le-
quel perfonne ne viendra à l'églife vacante,
de peur
qu'il ne faffe femblant d'être forcé par le peuple. Il
y aura deux conciles par an, fuivant l'ancienne
conftitution, fi les tems font paifibles : ce que le con-
cile ajoûte à cause des guerres & des calamités publi-
ques, qui empêchoient fouvent la tenue des conci-
les.

Julien d'Eclane ce fameux Pelagien souhaitant avec .S Leon Pape. paffion de recouvrer son siege, s'efforça de rentrer Prof.chr.an. dans la communion de l'églife, feignant d'être converti, & emploïant divers artifices pour le perfuader au pape faint Sixte; mais le pape s'en défendit habillement par les bons avis de S. Leon fon archidiacre, ce qui donna une grande joïe à tous les catholiques. Le pape faint Sixte mourut peu de tems après, le cinquiéme des calendes d'Avril, fous le cinquième confulat de Valentinien avec Anatolius, c'est-à-dire, le Sup. n. 15. Lib. vingt-huitiéme de Mars 440. après avoir tenu le faint fiege près de huit ans. Il fit des ordinations à Rome au mois de Decembre, & ordonna vingt-huit prêtres, douze diacres & cinquante-deux évêques en divers lieux.

An. 440.

Pontif.

Il rétablit la basilique de fainte Marie, anciennement nommée de Libere, & y offrit un autel d'argent du poids de 300. livres : j'entens la table facrée, & y donna plufieurs autres vafes d'argent du poids de 1165. livres, un vafe d'or de cinquante livres, & 24.

LIVRE VINGT-SIXIE'ME.

.

237

chandeliers de cuivre de quinze livres chacun. Il y AN. 440. donna en terres & en maifons, le revenu de 729. fous d'or. Il donna au baptistere de fainte Marie, tous les vafes neceffaires d'argent; entr'autres un cerf pour verfer l'eau, du poids de 30. livres. Il mit à la confeffion de faint Pierre un ornement d'argent du poids de 400. livres. Il orna aufli la confeffion de faint Laurent de colomnes de porphyre & d'argent : il y donna un autel de so. livres, une balustrade de 300. livres, & au-dessus l'abfide, ou tour de la voute, avec la statuë de saint Laurent du poids de 200. livres. Il fit toute la bafilique de ce faint, & y offrit grand nombre de vases d'argent, & un vafe d'or orné de perles du poids de dix livres. Tout l'argent que le pape faint Sixte donna à ces deux églifes, & dont le poids eft exprimé, monte à deux mille fix cens onze livres Romaines, faisant plus de trois mille

marcs.

De plus, l'empereur Valentinien offrit à sa priere fur la confeffion de faint Pierre une image d'or, avec douze portes, les douze apôtres & le Sauveur; le tout orné de pierres précieuses. A la bafilique de Latran, l'empereur mit un fronton d'argent à la place de celui que les barbares avoient enlevé, du poids de 511. livres. Il orna la confeffion de S. Paul, d'or très-pur du poids de 200. livres. Le pape S. Sixte fit auffi orner le baptiftere de Latran de colomnes de porphyre, qu'il y fit dreffer avec une architrave de marbre, où il fit graver des vers, qui marquoient la vertu du baptême & la foi du peché originel contre les Pelagiens. Il fut Ap. Bar, að: enfeveli fur le chemin de Tibur près du corps de faint

Laurent..

Gg iij.

4400

Saint Leon archidiacre de l'église Romaine fut AN. 440. élû pour lui fucceder. Il étoit abfent, aïant été envoie en Gaule, pour reconcilier Aëtius & Albin, chefs des armées Romaines. On envoïa vers lui une députation publique; & en attendant son arrivée, l'églife Romaine demeura plus de quarante jours fans pasteur avec une paix & une patience merveilleuse. Il étoit originaire de Toscane, fils de Sup. XXL Quintien ; & apparemment né à Rome, qu'il nom

Lib. Pontif.

n. 50.

XLIX.

Domnus évêque

d'Antioche,

Sup, liv, XXIV.
54.

Visa's. Euthy.
Analecta Gr.

P. 31. P. 41.

me toûjours fa patrie. On croit que c'est lui, qui étant acolyte, fut envoïé en Afrique en 418. & porta à l'évêque Aurelius une lettre de faint Sixte, alors prêtre & depuis pape, à qui il fut toûjours fort attaché. Etant diacre, il fervit utilement le pape S. Celestin, & excita Caffien à écrire contre Nestorius.

La même année 440. mourut Jean évêque d'AnMort de Jean tioche; après avoir rempli ce fiege pendant dix-huit ans. Son fucceffeur fut Domnus fon neveu fils de fa Chronol. Ni fœur. Il avoit été moine fous la conduite de faint ceph. Euthymius, & fut ordonné diacre par Juvenal évêque de Jerufalem l'an 428. à la dédicace de la Laure. Après le concile d'Ephese, aïant appris que fon oncle Jean tenoit le parti de Neftorius, il en fut affligé, & pria faint Euthymius de le laiffer aller à Antioche pour le ramener. Saint Euthymius lui dit : N'y allés pas mon fils, il ne vous eft pas avantageux car encore que les méchans l'aïent entraîné pour un peu de tems, Dieu qui connoît fa droiture, ne permettra pas qu'il fe perde. Pour vous fi vous demeurés au lieu où vous avés été appellé, fans vous livrer aux pensées, qui tendent à vous tirer du défert,

p. 42.

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