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reduire en fervitude ceux qui auront été affranchis AN. 442. dans l'églife ou recommandés à l'églife par testament. A la fin des canons on ordonne : qu'aucun concile ne fe feparera fans indiquer le fuivant, & l'on marque celui de l'année prochaine 442. à Luciene dans le même diocese d'Orange.

6. 29,

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Nous avons de cette année 442. fous le confulat de Diofcore, le jour des ides; c'est à-dire, le treiziéme de Novembre un concile tenu à Vaifon, fous l'évêque Aufpicius. On y fit neuf ou dix canons, qui portent: Que les évêques Gaulois, passant d'une province à l'autre, n'auront point befoin de témoignage, pourvû qu'ils ne foient point excommuniés : parce que le voifinage les fait affés connoître; c'est-à-dire , que les lettres formées n'étoient que pour les étrangers. Les prêtres recevront tous les ans le faint crême de leur propre évêque, près de la pâque. Ils l'iront querir en perfonne, ou du moins par un foûdiacre. On priera pour ceux qui meurent fubitement dans le cours de leur penitence, qu'ils accomplifoient fidelement. Ceux qui retiennent les oblations des défunts, ou different de les donner à l'églife feront excommuniés, comme facrileges & meurtriers des pauvres. On doit éviter, non feulement ceux que l'évêque a excommuniés nommément, mais encore ceux dont il témoigne fans le dire”, n'être pas,fatisfait. Les évêques ne doivent pas accufer ou excommunier legerement. Pour les fautes legeres, ils doivent aifément fe laiffer flechir par l'interceffion des autres : pour les crimes, ils doivent le porter pour accufateurs en forme. Si quelqu'un a commis un crime, que l'évêque feul connoiffe,

il peut l'obliger à ne fe pas prefenter devant lui dans l'affemblée publique; mais il demeure dans la communion de tous les autres, tant qu'il n'y a point de preuve contre lui.

Pour reprimer la mauvaise coûtume qu'avoient les païens, d'expofer leurs enfans; Conftantin avoit

AN. 44%

Conc. Cart. VI. can. 132.

L. 2. eod.

ordonné en 331. qu'ils apartiendroient à ceux qui L 1.C, Th de les auroient nourris & élevés, en qualité de leurs expof. lib. v. enfans, ou de leurs efclaves à leur choix : fans que les peres ou les maîtres euffent aucun droit de les repeter. Honorius avoit ajoûté en 412. que celui qui leveroit l'enfant, prendroit pour fa fûreté une attestation de témoins, avec la foufcription de l'évêque. On ne laiffoit pas d'inquiéter ceux qui avoient levé des enfans expofés; ce qui faifoit que perfonne n'ofoit s'en charger. C'est pourquoi le concile de Vaifon ordonne : que ces loix feront observées; & de plus, que le dimanche le diacre annoncera à l'autel, qu'on a levé un enfant expofé, afin que fi quelqu'un prétend le reconnoître, il ait à le déclarer dans dix jours; autrement celui qui le redemandera, fera frapé de censure ecclesiastique, comme homi

cide.

440.

Peu de tems après la prise de Carthage, c'est-àdire, l'an fous le confulat de l'empereur Valentinien, avec Anatolus, Genferic paffa en Sicile, la ravagea & affiegea Palerme, qui foûtint longtems le fiege. Maximien chef des Ariens en Sicile, condamné par les évêque catholiques, l'excita à les perfecuter, pour les obliger à embrasser l'Arianisme; & il y en eut quelques-uns, qui souffrirent le martyre. En cette calamité de la Sicile, faint Leon

c. 9.

C. 10.

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AN. 443.

post ep. 2.

envoïa du fecours à Pafchafin évêque de Lilybée, par Silanus diacre de l'église de Palerme, avec des lettres de confolation ; & en même-tems il le confulta fur le jour de pâque de l'année suivante 444. Ap. Quefn. comme il avoit déjà confulté faint Cyrille d'Alexandrie. Pafchafin répondit au pape: Qu'après avoir bien examiné la question, & calculé exactement: il avoit trouvé comme faint Cyrille, que le jour de pâque de l'année fuivante, devoit être le dimanche neuviéme des calendes de Mai, c'est-àdire, le vingt-troifiéme d'Avril : dont il explique les Sup.1. xxi. raisons. Il y fait mention du miracle d'un baptiftere de Sicile, arrivé l'an 417. fous le pontificat de

8. 35.

Epift. 3.al. 1.

Zozime.

La même année 443. faint Leon écrivit aux évêques de Campanie, de Picenum, de Toscane & de toutes les provinces fuburbicaires, une lettre décretale. Picenum eft aujourd'hui une grande partie de la marche d'Ancone. Trois évêques, Innocent, Legitime & Segece, furent chargés de porter dans les provinces cette décretale : qui aparemment étoit le réfultat d'un concile. Elle reprend divers abus. Que l'on élevoit au plus haut rang du facerdoce des gens de condition fervile, ou engagés à des devoirs incompatibles avec le fervice de l'églife; & quelquefois malgré leurs maîtres : que l'on ordonnoit des bigames: qu'il y avoit des clercs, qui prêtoient à ufure ou fous leur nom, ou fous des noms empruntés, quoique l'ufure fût défenduë même aux laïques. Le pape ordonne › que tous ces abus foient retranchés, fous peine aux évêques contrevenans, d'être interdits & privés de fa communion,

& il leur recommande d'obferver les décrets de faint AN. 443. Innocent & de fes autres predeceffeurs. La date eft du fixiéme des ides d'Octobre, fous le confulat de Maxime & de Paterne, c'est-à-dire, du dixiéme d'Oc

tobre 443.

Manichéens découverts à

Serm. IV, de col.

c.

Entre ceux que la défolation de l'Afrique & la LVII. crainte des Vandales, fit paffer en Italie, il y eut grand nombre de Manichéens, qui fe refugierent à Rome. Rome, & s'y cacherent quelque tems. Mais S. Leon Prosp. chr. an. les découvrit, & en avertit fon peuple en plufieurs de ses sermons : les exhortant à les dénoncer par tout à ‹-3. leurs prêtres; c'est-à-dire, à ceux qui étoient diftribués dans les titres des differens quartiers. Il donne ces deux marques, pour les connoître; qu'ils jeûnent le dimanche en l'honneur du soleil, & au mépris de la refurrection de J. C. & le lundi en l'honneur de la quadr.s.s lune; & que recevant la communion avec les fideles, ils ne prennent que le corps de notre Seigneur, & non point le fang; parce qu'ils abhorent le vin. Il reprend auffi une fuperftition, qui femble être venuë d'eux; Serm. VII. que plufieurs fideles entrant dans la bafilique de faint Nativ.c.4 Pierre, après avoir monté les dégrés, fe retournoient

pour

faluer le foleil levant.

Serm. IV. de

Saint Leon aïant donc par fes diligences découvert grand nombre de Manichéens, il y en eut qui abjurerent dans l'église publiquement & par écrit, & furent Epift. 8. al. 2 reçûs à penitence. D'autres qui demeurerent opiniâtres, furent condamnés par les juges feculiers au baniffement perpetuel, fuivant les loix des empereurs. Mais pour faire mieux connoître au peuple leurs erreurs & leurs infamies: le pape S. Leon en fit une obfervation juridique. Il affembla plufieurs évêques & Kk

Tome VI.

AN. 443. Serm. V. de jejon. dec. c. 4.

Epift. 15. ad

rib. 16.

D. ferm. V.

plufieurs prêtres, avec un grand nombre de citoïens, des perfonnes illuftres, & une partie du senat. Encette affemblée il fit amener leurs élûs & leurs élûës: on leur fit découvrir plufieurs chofes de leurs dogmes & des ceremonies de leurs fêtes; & on prouva clairement l'infamie de leurs myfteres, pour ne laiffer rien de douteux aux moins credules, ni aux calomniateurs. Toutes les perfonnes qui avoient commis cette abomination étoient prefentes. Une jeune fille de dix ans ; deux femmes qui l'avoient nourrie & preparée au crime; un jeune homme qui l'avoit corrompuë, & l'évêque Manichéen, qui avoit prefidé à la ceremonie. Toutes leurs confeffions furent conformes; & fi deteftables, que les oreilles des affiftans avoient peine à les fouffrir. On en dreffa des actes autentiques.

Incontinent après, faint Leon rendit compte à fon peuple de cette procedure, dans un fermon du jeûne, du dixième mois, c'est-à-dire, des quatre-tems de Decembre en 443. exhortant particulierement les femmes à fuir ces heretiques, fans même leur parler; de peur de fe laiffer furprendre, par la curiofité d'écouter leurs fables. Il exhorte tout le monde à les dénoncer, & à déclarer où ils logent, où ils enfeignent, & ceux qu'ils frequentent : afin que l'on continuë à les découvrir. Il en parla encore le jour de l'Epiphanie fixiéme de Janvier 444. avertiffant le peuple de ne fe pas laiffer furprendre à leur exterieur, à leurs abftinences fuperftitieufes, à la pauvreté de Serm. IV. leurs habits, & à la pâleur de leurs vifages. On apprit Prop.chr.n. par les confeffions de ceux qui furent pris à Rome, qui étoient leurs docteurs, leurs évêques, leurs prê

Epiph.c.s.

443

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