tion du peché ; les trois jours de fa fepulture, par les trois immersions : fa refurrection, par la sortie hors de l'eau. On y ajoûte le jour de la pentecôte, en faveur de ceux qui n'ont pû être baptifés à pâque; soit parce qu'ils étoient malades, ou en voïage, foit par quelque autre empêchement; parce que la descènte du faint Esprit eft la fuite de la refurrection du Sauveur. Auffi voit-on, que faint Pierre baptifa trois mille perfonnes le jour de la pentecôte. Il ne faut donc baptifer qu'en ces deux jours; & encore ceux que l'on aura choifis après les avoir exorcifés, examinés, fanctifiés par les jeûnes, & préparés par de frequentes inftructions. Ces deux jours font les feuls legitimes, pour ceux qui font en santé & en liberté; mais on peut baptifer en tout tems en cas de neceffité; comme en peril de mort, pendant un fiege dans la perfecution, dans la crainte du naufrage. Quant à la raifon tirée du baptême de JefusChrist: faint Leon marque premierement, qu'il n'est pas certain qu'il l'ait reçû le jour de l'épiphanie; en difant feulement, que quelques-uns le penfent. De plus Jesus-Christ n'a reçû que le baptême de faint Jean; & cela pour accomplir toute justice, & montrer l'exemple: comme il a été circoncis, & a pratiqué les ceremonies legales. Mais il a inftitué le facrement du baptême à fa mort, par l'eau qui coula de fon côté avec le fang. Pour mieux conferver l'uniformité de la difcipline: faint Leon ordonne, les ans trois évêques de Sicile fe trouvent à Rome le 29. de Septembre, pour affifter à l'un des deux conciles, qui fe doivent tenir tous les ans fuivant les que tous canons. Cette lettre fut envoïée par les évêques Ba- AN. 447. cillus & Pascafin, qui devoient faire rapport au pape de l'execution de fes ordres. La date eft du douzième des calendes de Novembre, fous le confulat d'Alipius & Calipius & d'Ardabure; c'est-à-dire, du vingtuniéme d'Octobre 447. Au commencement de l'année précedente, il avoit écrit à Senecion, & aux autres métropolitains d'Achaïe, qui étoient au nombre de fix, pour les maintenir dans la foumiffion à l'évêque de Theffalonique. Ils avoient témoigné être fort contens de ce que faint Leon avoit établi Anaftafe de Theffalonique fon vicaire pour l'Illyric. Toutefois un de ces métropo- Leo. epift. 13. litains avoit fouvent fait des ordinations illicites; & de plus il avoit donné à la ville de Thespie un évêque, qui y étoit entierement inconnu. Saint Leon les exhorte tous à venir au concile general d'Illyrie, quand ils y feront appellés, c'est-à-dire, y envoïer deux ou trois évêques de chaque province; & il déclare que le métropolitain n'a pas le pouvoir d'ordonner un évêque à son choix, fans le confentement du clergé & du peuple. Cette lettre eft du huitiéme des ides de Janvier, fous le confulat d'Aëtius & de Symmaque ; c'est-à-dire, du sixiéme de Janvier 446. Proclus mourut le vingt-quatrième d'Octobre 447après avoir tenu le siege de C. P. treize ans & trois mois : & fon fucceffeur fut Flavien prêtre & treforier de la même églife. Cette ordination fut défagréable à l'eunuque Chryfaphius préfet de la chambre, prévenu contre Flavien. Il excita l'empereur de demander à Flavien des eulogies, pour fon ordi XIIL Theodoretre legué. Epift. 11. Epift. 81. pour nation. Flavien lui envoïa des pains blancs, comme un figne de benediction. Chryfaphius, qui prétendoit autre chose, lui fit dire qu'il devoit envoïer de l'or. L'évêque répondit qu'il n'en avoit point, fi ce n'étoit les vales facrés; mais que les biens de l'églife étoient à Dieu & deftinés aux pauvres. Dès lors Chryfaphius réfolut de mettre tout en œuvre, faire dépofer Flavien; mais comme il étoit foutenu par Pulquerie, qui avoit toute l'autorité, il voulut commencer par l'éloigner elle-même des affaires. Chryfaphius perfuada donc à l'empereur, par le moïen de fa femme Eudocia, de demander à Flavien qu'il ordonnât Pulquerie Diaconeffe. L'empereur l'envoia querir, & lui fit cette propofition en fecret Flavien en fut affligé; mais fans le témoigner à l'empereur, il écrivit fecretement à Pulquerie, qu'elle ne fe trouvât point en fa préfence: de peur qu'il ne fût obligé de faire quelque chofe, qui ne fût agréable, ni à elle, ni à lui. Elle comprit de quoi il s'agissoit, & fe retira à l'Hebdomon. L'empereur Theodofe & l'imperatrice Eudocia furent fort irrités contre Flavien, de ce qu'il avoit découvert leur fecret; & tel fut le commencement de fa difgrace. Theodoret aïant appris l'ordination de Flavien, lui écrivit une lettre de compliment, efperant trouver en lui un protecteur: car il y avoit déja deux ans, qu'il avoit reçû ordre de l'empereur de fe retirer à fon diocese de Cyr, avec défense d'en fortir. Le cems paroît par la lettre au conful Nomus, dont le confulat tombe en l'année 445. Le fujet fut un sermon, qu'on l'accufa d'avoir fait à Antioche, après Con, V. P. 508. D. la mort de faint Cyrille en préfence de Domnus: où l'on prétendoit, qu'il avoit dit : On n'oblige plus con coll perfonne de blafphémer. Où font ceux qui difent, s. 2o. 5. que c'eft un Dieu qui a été crucifié ? Ce n'est pas Dieu, qui a été crucifié, c'eft Jefus-Chrift homme. Il n'y a plus de difpute, l'Orient & l'Egypte font unis: l'envie eft morte, & l'herefie enfevelie avec elle. On l'accufoit encore d'avoir ordonné évêque de Tyr le comte Irenée qui étoit bigame, & qui avoit agi au concile d'Ephese avec tant de chaleur, pour le parti de Neftorius. Enfin on accufoit Theodoret de troubler l'églife, par les conciles qu'il affembloit continuellement à Antioche; & c'est la seule cause, que portoit la lettre de l'empereur. Il obéit & fortit d'Antioche fans dire adieu, à caufe de ceux qui l'y vouloient Ep. 80, 79. : retenir. Mais il fe plaignit à diverfes perfonnes, d'être ainfi 82. noté & condamné fans connoiffance de caufe. Il en Ep. 79. 80. 81. écrivit au patrice Anatolius au préfet Eutrechius, au conful Nomus, à Eufebe évêque d'Ancyre. Ce n'eft pas, difoit-il, que le fejour de Cyr me déplaife: je le dis en verité, je l'aime mieux que les villes les E 79. plus celebres, parce que Dieu me l'a donné en partage; mais il me paroît infupportable d'y être attaché par neceffité. Cette conduite enhardit les méchans & les rend plus indociles. Et ailleurs : Toutes les villes font ouvertes aux heretiques, aux païens, aux F.8%, Juifs; & moi qui combats pour la doctrine de l'évangile, on me chaffe de toutes les villes. Mais on dit que j'ai de mauvais fentimens. Que l'on affenble donc un concile: que je m'explique en préfence des évêques & des magiftrats; & que les Juges Sup. XXV. n.so. Ep. 82. difent ce qui s'accorde à la doctrine des apôtres. Et Dans la lettre à Eufebe d'Ancyre, il dit : Ceux qui renouvellent l'heresie de Marcion & des autres Docites, irrités de ce que je les refute ouvertement ont effaïé de furprendre l'empereur : en me traitant d'heretique, & m'imposant de diviser en deux NôtreSeigneur Jefus-Chrift. Mais ils n'y ont pas réüssi : puifque l'ordre qui a été donné contre moi, ne contient aucune accufation d'herefie. Enfuite: Je fuis fi éloigné de cette détestable opinion, que je fuis faché d'avoir trouvé quelques-uns des peres du concile de Nicée, qui en écrivant contre les Ariens, ont pouffé trop loin la divifion de l'humanité & de la divinité. Et afin qu'on ne croïe pas que la crainte me fasse parler ainfi maintenant on peut lire ce que j'ai écrit devant le concile d'Ephefe, & après, il y a douze ans. Car par la grace de Dieu, j'ai expliqué tous les prophetes, les pfeaumes, & faint Paul. J'ai écrit il y a long-tems contre les Ariens, les Macedoniens, les Apollinaristes & les Marcionites. J'ai composé un livre mystique, un autre de la provi dence, |