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AN. 449. reux évêque Leon, pour affifter au faint concile, & fa fainteté l'auroit fait s'il y en avoit quelque exemple. Mais vous favez que le pape n'a assisté, ni au concile de Nicée, ni à celui d'Ephese; ni à aucun autre semblable: c'eft pourquoi il nous a envoïés ici pour le representer, & nous a chargés de lettres pour vous, que nous vous prions de faire lire. Diofcore dit: que l'on reçoive les lettres écrites au faint concile écumenique, par nôtre trés-faint frere Leon. Mais au lieu de les lire, le prêtre Jean proposa de lire une autre lettre de l'empereur à Diof116. A. Core; & Juvenal de Jerusalem en ordonna la lecture. C'étoit la lettre qui ordonnoit, que Barsumas affifteroit au concile. Juvenal dit: J'ai reçu un pareil ordre touchant Barfumas; c'eft pourquoi il eft raifonnable qu'il affifte au concile. Enfuite le comte Elpide lut la commiffion de l'empereur, pour lui & pour le tribun Euloge, & fit faire la lecture de la lettre de l'empereur au concile, qui accufoit Fla ́vien d'avoir émû des disputes fur la foi contre Eutychés.

F. 127.

Alors Thalaffius évêque de Cefarée dit : que fuivant l'intention de l'empereur marquée dans cette lettre, il falloit commencer par la question de la foi, toute autre affaire ceffante. L'évêque Jules legat du pape en convint. Diofcore dit : Nous ne fommes pas affemblés pour expofer la foi que nos peres ont déja exposée, mais pour examiner fi les nouvelles opinions conviennent aux décisions des peres. Il faut donc commencer par cet examen. Voudriezvous changer la foi des peres ? Le concile dit : Si quelqu'un la change qu'il foit anathême : Si quel

qu'un

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qu'un y ajoûte, qu'il foit anathême. Gardons la foi de nos peres. Ils firent encore quelques acclamations à la loüange de Diofcore. Alors le comte Elpi- p. 131. H. de dit: Puifque vous êtes d'accord fur la foi, ordonnez que l'on faffe entrer l'archimandrite Eutychés, qui est le fujet de cette action; & qu'il vous explique fes fentimens. Le concile y confentit; & quand il fut entré, Thalaflius de Cefarée l'invita à expliquer fes deffenfes.

XXXIX.

Requête d'Euty

P. 134. A.

p. 142. A.

Eutychés dit: Je me recommande au Pere & au Fils, & au faint Esprit, & à vôtre justice. Vous êtes chés. témoins de ma foi, pour laquelle j'ai combatu avec vous dans le premier concile affemblé ici. J'ai entre les mains un libelle de ma foi: faites-le lire. On le lût : Il contenoit le fymbole de Nicée, avec une proteftation de vivre & mourir fuivant cette foi, & d'anathematiser Manes, Valentin, Apollinaire, p. 135. E Neftorius & tous les heretiques, jufques à Simon le Magicien, & ceux qui difent, que la chair de Jesus Christ est descenduë du ciel. Ensuite il ajoûtoit: Vivant suivant cette foi, j'ai été accusé par Eufebe évêque de Dorylée, qui a donné contre moi des libelles, où il me nommoit heretique, fans specifier aucune herefie: afin qu'étant furpris & troublé dans l'examen de ma caufe, il m'échapât de dire quelque nouveauté. L'évêque Flavien m'ordonna de comparoître, lui qui étoit prefque toûjours avec mon accufateur; croïant, parce que j'avois accoûtumé de ne point fortir du monaftere, que je ne me prefenterois pas, & qu'il me dépoferoit comme defaillant. En effet lorsque je venois du monastere à Constantinople, le silentiaire Magnus,

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Sup. n. 33.

P. 133.
Sup. 33.

a

AN. 449. que l'empereur m'avoit donné pour ma fureté, me dit; que ma prefence étoit deformais inutile, & que j'étois déja condamné, avant que d'être oüi. Sa dépofition le fait voir. Quand je me fus présenté à l'asfemblée, on refufa de recevoir, ni de faire lire ma confeffion de foi; & quand j'eus déclaré de vive voix, que ma créance étoit conforme à la décision de Nicée, confirmée à Ephese, on voulut m'y faire ajoûter quelques paroles. Moi, craignant de contrevenir à l'ordonnance du premier concile d'Ephe. se, & du concile de Nicée : je demandai que vôtre faint concile en fut informé, étant prêt de me soumettre à ce que vous approuveriez. Comme je parlois ainfi, on fit lire la fentence de dépofition, que Flavien avoit dreffée contre moi, long-tems auparavant, comme il avoit voulu; & l'on changea plufieurs chofes aux actes, comme il a été verifié depuis. à ma requête, par ordre de l'empereur. Car l'évêque Flavien n'a eu aucun égard à mon appel interjetté vers vous, ni aucun refpect pour mes cheveux blancs, & les combats que j'ai foutenus contre les heretiques; mais il m'a condamné d'autorité abfoluë. II m'a livré pour être mis en pieces comme heretique, par la multitude amaffée exprés dans la cathedrale & dans la place, fi la providence ne m'avoit confervé. Il a fait lire en diverfes églifes la fentence prononcée contre moi, & a fait souscrire les monafteres: ce qui ne s'eft jamais fait, comme vous favez, même contre les heretiques. Il l'a envoïée en Orient, & l'a fait souscrire en plufieurs endroits par les évêques & les moines, qui n'avoient point été juges quoiqu'il eût dû commencer par l'envoïer aux évê

ques, à qui j'avois appellé. C'est ce qui m'a obligé An. 449. d'avoir recours à vous & à l'empereur; afin que vous foïez juges du jugement rendu contre moi.

Aprés cette lecture, Flavien de Conftantinople dit: Son accufateur étoit Eusebe; ordonnez qu'il entre. Le comte Elpide dit : l'empereur a ordonné, p. 146. Du que ceux qui ont été juges, foient maintenant parties. Je réponds donc à l'archevêque Flavien, que l'accufateur a rempli fa fonction, il prétend avoir gagné fa caufe: ainfi le juge a fait passer en fa perfonne la qualité d'accufateur, comme il s'observe dans les tribunaux feculiers. Vous êtes maintenant affemblez pour juger les juges, non pour recevoir encore l'accufateur, & recommencer un nouveau procés. Ordonnez donc, s'il vous plaît, qu'on life tout le refte des actes de la caufe. Diofcore ne man. qua pas d'être de cet avis, & les autres évêques le fuivirent. Ainfi Eufebe de Dorylée n'entra point dans le concile, quoiqu'Eutychés y fut admis. Aprés p.150. que tous les évêques eurent opiné pour la lecture des actes, Diofcore demanda aufli l'avis à Jules legat du

du pape, qui dit : Nous voulons que l'on life les actes, à condition que l'on life auparavant les lettres du pape. Le diacre Hilarus ajoûta: D'autant plus que le trés faint évêque de Rome n'a écrit ses lettres, qu'aprés s'être fait lire les actes, dont vous demandez la lecture. Eutychés dit : Les envoïés du trés faint archevêque de Rome Leon, me font devenus fufpects: car ils logent chés l'évêque Flavien, ils ont dîné chés lui, & il leur a rendu toutes fortes de fervices. Je vous prie donc, que ce qu'ils pour roient faire contre moi, ne me porte aucun préju

·AN. 449.

Sup. n. 24. 25.

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XL.

Lecture des ac

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R. 174. B.

dice. Diofcore dit: Il eft dans l'ordre de lire premie rement les actes de la caufe, puis les lettres du tréspieux évêque de Rome. On éluda ainfi pour la feconde fois la lecture de la lettre du pape ; & on lût les actes du concile, tenu à C. P. le huitiéme de Novembre 448. & les jours fuivans, dont Flavien & Eutychés avoient fourni chacun un exemplaire.

En lifant le libelle d'Eufebe de Dorylée contre es de C. D. &c. Eutychés, comme on nommoit faint Cyrille, le concile d'Ephefe s'écria: La mémoire de Cyrille eft éternelle. Diofcore & Cyrille n'ont qu'une foi. Maudit qui y ajoûte, maudit qui en ôte. Jules legat du pape dit: Le fiege apoftolique croit ainfi. Aprés qu'on eut lû la lettre de faint Cyrille à Jean d'Antioche , pour la réunion où il infifte fur la distinction des deux natures: Euftache évêque de Beryte dit que faint Cyrille s'étoit encore expliqué dans plufieurs autres écrits, comme dans les lettres à Acace de Melitine, à Valerien d'Icone & à Succeffus de Diocefarée, où il dit entre autres ces paroles : Il ne faut donc pas entendré deux natures, mais une feule nature du Verbe incarné ; & confirme cette expreffion par le témoignage de faint Athanafe.

p. 223. A.

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Quand ce vint à la derniere feffion, à l'endroit où Eusebe de Dorylée prefsoit Eutychés de confesfer deux natures aprés l'incarnation, & que JefusChrist nous eft confubftantiel felon la chair; le concile d'Ephefe s'écria: Otez, brûlez Eusebe. Qu'il foit brûlé vif: qu'il foit mis en deux; comme il a divifé; qu'on le divife. Diofcore dit: Pouvez-vous fouffrir ce difcours, qu'on dise deux na

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