AN. 449 Conc lors les enfans les recevoient & répondoient, amen, Calchi XLIV. Theodoret écrit as. Leon. Ep. 113. apo Sig Leon Theodoret aïant auffi appris ce qui s'étoit paffé à Ephefe, écrivit au pape faint Leon une grande lettre où il reconnoît d'abord, que le faint fiege tient en tout le premier rang. Il s'étend enfuite fur les louanges de Rome & de faint Leon en particulier. Il releve fon zele contre les Manichéens, & fa lettre à Flavien, qu'il dit avoir lûë & admirée comme le langage du faint Efprit. Puis venant à fa cause,. .3. il fe plaint de l'injustice de Diofcore, qui l'a condamné fans l'appeller & fans l'attendre, absent & dis éloigné de trente-cinq journées. Il reprefente fes travaux pour l'église. Il y a vingt-fix ans, dit il que je fuis évêque, fans avoir reçû aucun reproche, ni fous Theodote, ni fous les évêques d'Antioche fes fucceffeurs. J'ai ramené à l'église plus de mille Marcionites, & quantité d'Ariens & d'Eunomiens: il ne refte pas un heretique dans les huit cens paroiffes: que je gouverne. Dieu fçait combien j'ai reçû de coups de pierres, & quels combats j'ai foutenus contre les païens & les Juifs. J'ai écrit plufieurs ou vrages depuis vingt ans, il en fait le dénombrement. On y peut voir aifément, fi j'ai gardé la regle de la foi, où fi je m'en fuis écarté. neur Ne rejettez pas, je vous fupplie, ma très-humble priere, & ne méprisez pas ma vieillesse, chargée d'opprobres après tant de travaux. Avant toutes chofes, je défire favoir de vous, fi je dois acquiefcer à cette injufte dépofition. J'attens vôtre décision. Si vous m'ordonnez de m'en tenir à ce qui a été jugé, je le ferai, je n'importunerai plus perfonne, & j'attendrai le jugement de Dieu. Il m'eft témoin, que je ne fuis pas en peine de mon honmais du fcandale, & de ce que plufieurs d'entre les fimples, principalement d'entre les heretiques convertis, peuvent me regarder comme heretique, voïant l'autorité de ceux qui m'ont condamné, & n'étant pas capables de difcerner la doctrine, ni de confiderer, que depuis tant d'années d'épiscopat, je n'ai acquis, ni maison, ni terre, ni fepulcre, ni pas même une obole; mais j'ai embraffé la pauvreté volontaire, aïant distribué mon patrimoine auffi tôt après la mort de mes parens comme fait tout l'Orient. Je vous écris ceci par les prêtres Hypatius & Abraham corévêque, & Alypius exarque des moines, qui font chez nous ne pouvant aller moi-même vers vous, à caufe des ordres de l'empereur, qui me retiennent comme les autres. Il chargea les mêmes députez de trois autres lettres. A René prêtre de l'églife Romaine & un des legats pour le concile d'Ephefe, dont Theodoret ne favoit pas la mort: au contraire il fuppofe qu'il a affifté au concile. Il y reconnoît la primauté du faint fiege fur toutes les églifes du monde, principalement par la pureté de la foi, qui n'a jamais été infectée pas ep. 118, ep. 117. ep. 19. infectée d'aucune herefie. La feconde lettre eft à l'archidiacre de Rome, c'eft-à dire à Hilarus, à qui toutefois Theodoret parle, comme ne fachant qu'il eût été à Ephefe. La troifiéme, à un évêque nommé Florentius; mais dans la lettre il parle en plurier, comme aux évêques d'Occident, qui de. voient avec faint Leon prendre connoissance de sa cause. En même tems il écrivit au patrice Anatolius, le priant d'obtenir pour lui de l'empereur la liberté d'aller en Occident, pour être jugé par les évêques du païs: ou du moins de se retirer à fon monaftere, diftant de Cyr de cent vingt-milles, d'Antioche de foixante & quinze, & à trois mille d'Appamée; & cela, fur ce qu'il avoit appris qu'on vouloit auffi le chaffer de Cyr. Quoique nous n'aïons point les réponses de faint Leon & des autres Occidentaux à Theodoret : nous voïons par la fuite que fa députa tion fut bien reçûë, & que le pape le rétablit dans l'épiscopat, fans avoir égard au jugement de Diofcore. L'empereur lui permit auffi de fe retirer à fon monaftere, où l'on croit qu'il compofa son histoire P. 102. B. D. ecclefiaftique; & il y écrivit plufieurs lettres pour fa justification & la confolation de fes amis. conc. Calched. act. ep. 122. 123. &ca Saint Leon reçut cependant une réponse de la epist. 48. al. 31. princeffe Pulquerie, témoignant fon affection pour la foi catholique, dont il la remercia, la priant toûjours de foûtenir la demande qu'il faisoit d'un concile : car, dit-il, les choses humaines ne peuvent être en fûreté, fi la foi n'est foûtenuë par l'autorité roïale & facerdotale. Sa réponse eft du feiziéme des calendes d'Avril, fous le feptiéme confulat de Valentinien avec Avienus, c'est-à-dire, du dix-feptiéme Tome VI. Zz AN. 450. ep. 49. al. 32. XLV. Arles & Vienne. Poft. epift. 49. 8. Leon. Mars 450. Le même jour il écrivit à Martin & à Faufte abbés de C P. pour répondre à une lettre, qu'ils lui avoient écrite en même tems qu'il leur écrivoit avec le concile de Rome: Il les exhorte à maintenir le peuple dans la foi catholique. Vers le même tems, il reçut deux députations de Reglement entre Gaule: la premiere de l'évêque de Vienne, qui se plaignoit, que l'évêque d'Arles s'étoit attribué l'ordination de celui de Vaison: la feconde députation étoit des évêques de la province d'Arles, qui avoient envoïé un prêtre nommé Petrone & un diacre nommé Regulus, chargés d'une requête au nom d'eux tous, où ils parlent ainfi : Il est notoire à toutes les Gaules, & n'eft pas inconnu à Rome, que la cité d'Arles a été la premiere, qui a reçu un évêque; favoir, faint Trophime envoïé par l'apôtre faint Pierre : que d'elle la foi s'eft repanduë dans le reste des Gaules, & par confequent qu'elle a eu un évêque avant la cité de Vienne, qui veut maintenant usurper la primauté. Il n'eft pas neceffaire de prendre ici le nom de Gaules dans toute fon étenduë: il fuffit de l'entendre de la province Narbonoise entiere, c'eft-à-dire, de l'ancienne province Romaine, & ce qui eft dit de la miffion de faint Trophime par faint Pierre, fignifie feulement qu'il fut envoié par le faint fiege. La requête continuë: Auffi nos prédeceffeurs ont toûjours honoré l'église d'Arles comme leur mere; nos villes lui ont toûjours demandé des évêques, & fon évêque nous a toûjours confacrés nos prédeceffeurs & nous. Vos prédeceffeurs ont confirmé par leurs lettres les privileges de cette églife: comme nous ne doutons pas qu'il ne fe trouve dans les archives du faint fiege. Ils AN. 450. ont voulu qu'elle eût l'autorité dans les Gaules comme l'église Romaine a la primauté dans tout le monde. Ils ajoûtent les avantages temporels de la ville d'Arles. Conftantin lui a donné fon nom: Valentinien & Honorius l'ont nommée la mere de toutes les Gaules. De leur tems on y a donné & reçu le confulat: le prefet du pretoire y fait fa refidence. De-là vient que cette église a toûjours eu le gouvernement, non feulement de la province de Vienne, mais des trois provinces, & par commiffion du faint fiege, de toutes les Gaules. La réponse de faint Leon porte les noms de dou- ep. 5o. al. 109i ze évêques, à qui elle eft adreffée, & marque que l'évêque de Vienne les avoit prevenus par fes lettres & ses députés. Les uns & les autres representerent leurs interefts, il parut que Vienne & Arles avoient joui tantôt l'une, tantôt l'autre de divers avantages. C'est pourquoi faint Leon confirma l'autorité, qu'il avoit déja attribuée à l'évêque de Vienne, contre la prétention de S. Hilaire d'Arles, & ordonna, que l'évêque de Vienne prefideroit aux quatre villes voisines, Valence, Tarantaise, Geneve & Grenoble; & que les autres villes de la même province feroient fous la conduite de l'évêque d'Arles. Cette lettre eft datée du troifiéme des nones de May, fous le confulat de Valentinien & d'Avienus, c'est à-dire, du cinquiéme Mai 450. Le même jour il écrivit à Ravennius d'Arles, pour le charger de faire connoître à tous les évêques des Gaules fa lettre à Flavien, qu'il lui envoïoit avec celle de faint Cyrille. Il dit, qu'il a retenu long-temps les ep. st. al. iro |