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male. Il les prie de procurer la celebration d'un
concile, où l'empereur & l'imperatrice affittent en
perfonne, pour empêcher le défordre. Il écrivit aussi
à Abundius legat du pape une lettre, où il témoi-
gne, qu'il a foufcrit à la lettre de faint Leon à Fla- p. 121.
vien, & qu'lbas d'Edesse & Aquilin de Byblus en
ont fait autant.

L'empereur Marcien incontinent aprés fon élection, écrivit au pape faint Leon, comme au chef de la religion; pour se recommander à ses prieres, & lui propofer en general la celebration d'un concile. L'imperatrice Pulquerie lui manda ce qui s'étoit paffé à C P. la foufcription d'Anatolius, là tranflation du corps de S. Flavien, & le rappel des exilez; le priant de contribuer de fa part à la convocation d'un concile. Enfin Anatolius de C P. écrivit luimême à saint Leon, pour rendre témoignage de fa foi, & lui envoïa trois députés, Cafterius prêtre, Patrice, & Afclepiade diacres : qui apporterent les actes du concile de C P. la relation des legats du pape, de ce qui s'y étoit paffé, & les lettres de Marcien & de Pulquerie.

Ap. Bar. an. 450.

Conc. Calched.p

I. c. 33°

c. 359

XLIX. Lettres de S.

Le pape faint Leon renvoïa les députés d'Anatolius aprés la fête de pâque, qui en 451. fut le hui- Leon à Marcien, tiéme d'Avril; & les chargea des réponses à toutes &c.

Fp. 59.

ces lettres, écrites en même jour, aux ides d'Avril, Ep. 58. 59. 60. al fous le confulat d'Adelphius, c'est-à-dire, le treizié- 38. 39. 40. me d'Avril 451. Il rend témoignage à Pulquerie des fervices qu'elle avoit rendus à l'église contre l'herefie de Neftorius, auffi-bien que contre celle d'Eutychés. Il lui recommande Eufebe de Dorilée, qui étoit à Rome, & à qui on avoit donné un suc1ome VI, A a a

AN. 451.

Ep. 60.

ceffeur: car étant chaffé de fon fiege, & un autre évêque mis à fa place, il étoit allé trouver le pape; & pour diffiper la calomnie du Neftorianifme, dont fes ennemis le chargeoient, il fit fa profession de foi en presence des députés de Conftantinople, décla rant qu'il recevoit les decrets des trois conciles generaux de Nicée, de C P. & d'Ephese. S. Leon recommande encore à Pulquerie, Julien de Co, qui étoit toûjours à Conftantinople, & les clercs de Conftantinople qui étoient demeurés fideles à faint Flavien. Il felicite Anatolius de la pureté de fa foi, & de la paix de l'églife de CP. Quant aux évêques qui avoient foufcrit par foiblesse à la condamnation de faint Flavien, S. Leon approuve ce qui avoit été reglé au concile de CP. qu'ils fuffent réduits par provifion à la communion de leurs églises; mais, ajoûte-t il, vous ordonnerez avec la participation de nos legats, que ceux qui condamnent entierement ce qui a été mal fait, foient reçûs à nôtre com. munion. Quant à ne point reciter à l'autel les noms de Diofcore, de Juvenal & d'Eustache ; vous obferverez ce qui ne repugnera point à l'honneur de Flavien, & n'alienera pas de vous les efprits du peuple.. Il recommande auffi à Anatolius, Julien de Co, les clercs fideles à Flavien, & l'église de Dorylée en l'abfence d'Eusebe. Enfin il veut que cette lettre foit rendue publique.

Tatien préfet de Rome, rendit à S. Leon une feconde lettre de l'empereur Marcien, du vingt-deuConc. Calch. xiéme Novembre de l'année precedente 450. par laquelle il lui témoignoit avoir reçû favorablement fes legats, & l'invitoit à venir en Orient, pour y te.

1. c. 34

དྲ

nir le concile. Que fi ce n'eft pas vôtre commodité, A n. 451.
ajoûtoic-t-il, faites-le nous favoir par vos lettres, afin
que nous envoïions les nôtres par tout l'Orient, la
Thrace & l'Illyrie, pour convoquer tous les évêques
en un lieu certain, tel qu'il vous plaira ; & regler ce
qui regarde la paix de l'église & la foi catholique,
comme vous avez défini fuivant les canons. S. Leon Epist. 62. dr. 42.
répondit le vingt-troifiéme d'Avril. Il prie l'empereur
de ne pas permettre que l'on examine le mystere du
falut, comme fi l'on doutoit de ce que l'on doit
croire. Il n'eft pas permis, dit-il, de s'éloigner par
le moindre mot de la doctrine des évangeliftes & des
apôtres : ni d'entendre autrement les divines écritu-
res, que nos peres l'ont appris & enfeigné, ni par
confequent de remuer encore des questions impies,
que le S. Efprit a autrefois éteintes, fi-tôt que le dé-
mon les a excitées. Il feroit trop injuste, que quel-
que peu d'infenfés fiffent révoquer en doute, fi Eu-
tychés a eu des fentimens impies, ou fi Diofcore a
mal jugé. Il n'eft point queftion quelle foi on doit
tenir; mais à qui on doit pardonner, de ceux qui
reconnoiffent leur faute. Il remet à s'expliquer tou-
chant le concile, par les legats qu'il doit envoïer.

En effet aprés le retour des premiers legats, il en
envoïa deux autres à Conftantinople, Lucentius
évêque d'Afcoli & Bafile prêtre, pour travailler Ep. 63 al. 42.
avec Anatolius à la réunion de ceux qui témoigne-
roient un fincere repentir de s'être laissez entraîner
à la faction de Diofcore, & ne les recevoir qu'avec
un judicieux examen; fans toutefois les remettre
trop long-tems, ni ufer de trop de rigueur. Il char-
fes deux legats de trois lettres de même date du

gea

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AN. 451. feptiéme de Juin 451. la premiere à l'empereur Mar cien, la feconde à Pulquerie, la troifiéme à AnatoEp. 63. c. 2. lius. Dans la lettre à l'empereur, il dit :¡Quant au concile, vôtre clemence fe peut fouvenir, que je l'ai demandé moi-même; mais l'état prefent des af faires, ne permet en aucune façon d'affembler les évêques de toutes les provinces; parce que celles. dont on doit principallement les appeller,il veut dire celles d'Occident, font tellement troublées par les. guerres, qu'ils ne peuvent quitter leurs églifes. Remettez le donc à un tems plus propre, quand par la mifericorde de Dieu, la fureté publique fera mieux. rétablie. Il prie l'imperatrice Pulquerie de faire Bp. 64. al.45.c. 3 transferer Eutychés loin de Conftantinople, dont fon monaftere étoit trop proche, & d'y mettre à fa Ep. 75.al. 46. c. 2. place un abbé catholique. Il recommande à Anatolius, de ne rien décider encore touchant les chefs. du parti, qui ont préfidé au faux concile, quand même ils témoigneroient du repentir; mais fans refufer leur fatisfaction, la referver à être meure.. ment examinée par le faint fiege; & cependant ne point reciter leurs noms à l'autel dans l'église de Conftantinople.

L

Ravages d'Attila: en Gaule..

Chr. Prefp. Chr.
Marcell &c.

&

Les guerres qui troubloient alors l'empire Ro main, & que S. Leon regardoit comme un obftacle au concile, étoient caufées principalement par l'inFornand. Caffiod. vafion des Huns. Aïant autrefois paffé les Palus Meotides, ils s'étoient étendus jufques au Danube, avoient obligé les empereurs d'Orient à leur païer tribut. Sous Theodofe le jeune, ils avoient pillë la Thrace & l'Illyrie, & enfuite l'Achaïe & le reste de la Grece. Enfin leur roi Attila aïant foumis à fa puif,

fance plufieurs autres rois barbares, & affemblé AN. 452.
jufques à cinq cens mille hommes; paffa cette an-
nées 45I. de la Pannonie dans la Gaule, fous prê
texte de faire la guerre à Theodoric roi des Vifi
gots. Aïant paffé le Rhin, il arriva à Mets la veille
de pâque & y mit le feu; tout le peuple fut égorgé,
& les prêtres maffacrés jusques au pied des autels :

il n'y demeura d'entier, que l'oratoire de S. Etienne. Greg. Tur 11. Infer-
Attila ravagea enfuite Reims, Cambrai, Besançon,
Langres & Auxerre.

c. 6.

Boll. 3. Jan.

A Paris l'allarme fut fi grande, que les habitans fongeoient à fe retirer dans des places plus fortes", avec leurs femmes & leurs enfans. Mais lainte Genevieve exhorta les femmes à fe confier en Dieu, & à Vitas: Genou, ap.. s'appliquer avec leurs maris aux jeûnes & aux prieres. Plufieurs femmes vertueufes crurent fon confeil, & pafferent quelques jours à veiller & à prier dans le baptiftere. La fainte exhortoit auffi les maris

ne point transporter leurs biens ailleurs : les affurant que les villes où ils fe vouloient refugier seroient maltraitées, & que Paris n'auroit aucun mal. A cette occafion quelques citoïens commencerent: à confpirer contre elle, & à tenir des affemblées,, où ils deliberoient s'il falloit la lapider ou la noïer dans la riviere. Cependant l'archidiacre d'Auxerre vint à Paris, qui aïant découvert ce complot, leur dit: Gardez-vous bien de prendre une refolution fi criminelle. J'ai oüi souvent le saint évêque Germain loüer cette fille & publier fes vertus. En effet les Huns n'approcherent pas de Paris.

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Mais Orleans fut affiege & battu de béliers avec Gr.g. Tr. 11. hift."grand effort. S. Agnan, qui en étoit alors évêque, ni ap. Sur. 19. Not

Aaa iij,

6. 7. vita S. Ania

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