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voïant la ville menacée par les Huns, alla à Arles trouver le patrice Aëtius, & l'excita à venir au secours; puis il rentra dans la ville, & exhorta fon peuple à avoir recours à Dieu. Aëtius vint en effet avec Theodoric roi des Vifigots, & ils firent lever le fiege, lorfque les ennemis étoient déja dedans & prêts à piller la ville: Saint Agnan mourut deux ans aprés. Il étoit natif de Vienne & de noble race, aïant quitté le monde dés fa jeuneffe, il bâtit une cellule hors la ville, où il fervit Dieu plufieurs années. Enfuite la reputation de S. Euverte ou Evurtius l'attira à Orleans, où il fut fon fucceffeur. Atilla fe retira dans les plaines de Champagne, où Aëtius avec le fecours des Goths & des Francs, lui donna une grande bataille : il fut défait & obligé de quitter les Gaules. La ville de Troye expofée dans ces vastes plaines, fans armes & fans murailles, craignoit l'approche des barbares; mais S, Loup qui en étoit évêque, fut tellement fe faire refpecter par Attila, que ce barbare l'obligea à venir avec lui jusques au Rein, pour la confervation de fa perfonne & de fon armée; lui promettant de le renvoier en fureté, comme il fit, & fe recommanda encore à fes prieres.

L'empereur Marcien persista dans la résolution de convoquer inceffamment un concile en Orient : les lettres furent adreffées à Anatolius & aux autres évêques des grands fieges, pour se trouver à Nicée en Bithynie, avec le nombre des évêques de leur dépendance, qu'ils jugeroient à propos, dans le premier jour de Septembre. L'empereur promet de s'y trouver en perfonne. La date eft de Conftantinople le feiziéme des calendes de Juin,

fous le confulat de Marcien, c'est-à-dire, le dix- AN. 45 feptiéme de Mai 451.

S. Leon aïant appris cette convocation, choisit: deux nouveaux legats, pour envoïer au concile : Pafcafin évêque de Lilibée en Sicile, & Boniface prêtre de l'église Romaine. Celui-ci fut envoïé de Rome & Pafcafin de Sicile, d'où il pouvoit arriver plûtôt à CP. car le terme du concile étoit court. D'ailleurs cette province étoit la plus paifible de l'Occident, & la moins exposée aux ravages des barbares. S. Leon Ep. 684 commença par envoïer à Pafcafin fa lettre à Flavien, avec quelques paffages choifis des peres fur le myftere de l'incarnation, dont fes premiers legats s'étoient déja servis à Constantinople, & par la lettre qui accompagnoit ces pieces, en date du vingt-quatrième Juin 451. il lui mande les nouvelles d'Orient. Sachez, dit-il, que toute l'église de Conftantinople a donné fon confentement, & a anathematisé par fes fouf criptions Neftorius & Eutychés avec leurs dogmes.. Sachez aussi, que je viens de recevoir une lettre de l'évêque de Conftantinople, qui porte, que l'évêque d'Antioche a envoïé des lettres circulaires à tous les évêques, confentant à ma lettre, & condamnant Neftorius & Eutychés, par une semblable souscription. Enfin S. Leon charge Pascasin de faire calculer par des gens habiles, le jour de pâque de l'année parce qu'il fe trouvoit difficulté au calcul de Theo. phile d'Alexandrie dont toute l'église usoit alors.

455.

Le prêtre Boniface fut chargé des lettres de las legation, comme celui qui partoit feul de Rome. Elles font datées du fixiéme des calendes de Juillet, fous le confulat d'Adelphius, c'est-à dire, du vingt

AN. 451. Epifl. 69. al. 49. 73. l. 43.70.72

al. 47.

fixiéme Juin 451. Il y en a deux à l'empereur Mar cien, une à Anatolius, une au concile. S. Leon fait entendre dans fes lettres, qu'il eût mieux aimé que le concile eût été differé à un tems plus commode & qu'il eût été tenu en Italie, que toutefois il se conforme à la volonté de l'empereur, & qu'encore que le terme foit fort court, il envoie l'évêque Pascasin & le prêtre Boniface, pour presider en son nom au concile, avec Lucentius & Bafile, qu'il avoit envoiez un peu devant, & Julien de Co, qui étoit parfaitement instruit de toute l'affaire, comme étant depuis Epift. 71. long-tems en Orient, & aïant affifté au concile d'Ephese. S. Leon lui écrivit auffi en particulier. Il foutient encore dans ces lettres, qu'il ne faut point difputer fur la foi, qui eft certaine; & demande le rétablissement des évêques chaffés de leurs fieges, pour avoir soutenu la foi catholique, sans prejudice du premier concile d'Ephefe, & de la condamnation de Neftorius. Ce qu'il ajoûte, à caufe que les adverfaires les plus zelés d'Eutychés étoient accusez de Neftorianisme.

Dans d'autres lettres à Marcien & à Pulquerie du Ep. 74 also 51. dix-neuviéme & du vingtiéme de Juillet, il dit, Epist. 75. qu'il n'avoit defiré le concile en Italie, qu'afin que tous les évêques d'Occident puffent s'y trouver.. Qu'il eft d'avis d'ufer d'indulgence envers ceux qui reviennent de bonne foi, & qu'il l'a montré par les effets, puifqu'un grand nombre ont été déja reçûs: que les chefs du parti, quoique notez, font encore dans leurs fieges jufqu'au jugement du concile. En un mot, dit-il, vous verrez que tout nôtre but est, d'éteindre l'herefie que nous deteftons, & de pro

curer

curer la conversion des heretiques.

AN. 45

Conc. Calch. I¿

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Les évêques s'étant affemblés à Nicée, fuivant l'ordre de l'empereur, ce prince leur écrivit une p.. 58. premiere fois, pour les prier de l'attendre. Quelque tems aprés ils lui firent favoir, que plufieurs étoient incommodés d'un si long sejour, tant par maladies qu'autrement. Il leur répondit: Les legats du pape Leon jugent ma prefence fi neceffaire au concile, qu'ils ne veulent point s'y trouver en mon abfence. C'eft pourquoi je vous prie de paffer à Calcedoine, parce qu'il me fera plus facile d'y venir de CP. où la neceffité des affaires publiques me retient. Les évêques lui envoïerent de Nicée Atticus archidiacre de CP. pour lui reprefenter, que Calcedoine en étant si proche, ils craignoient que quelques partifans d'Eutychés ne vouluffent y exiter du trouble. L'empereur leur écrivit une troifiéme fois de ne rien craindre, & de venir inceffamment à Calcedoine, de peur de retarder la tenuë du concile, attendu que les affaires d'Illyrie, ne lui permettoient pas de s'éloigner. C'étoit les mouvemens des Huns, qui aprés leur défaite des Gaules, avoient voulu rentrer en Illyrie, mais l'empereur les en empêcha.

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L. 5. de his qui

Au refte, il avoit donné des ordres contre les feditieux, qui voudroient troubler le concile. Premierement, par une loi datée de cette année le troifiéme des ides, c'est-à-dire, le treiziéme de Juillet, ad eccles. conf. portant défense d'exciter du tumulte dans les églises, par des acclamations, ou par un concours affecté ; & generalement de faire des assemblées & des conventicules à CP. ou ailleurs, fous peine du dernier Tome VI. Bbb

AN. 451

Conc. Calch.

p. I. c. 39.

fuplice contre les feditieux. L'imperatrice Pulque rie écrivit auffi à Strategius confulaire de Bithynie, depuis que les évêques furent affemblés à Nicée lui ordonnant d'en chaffer tous les clercs, les moines & les laïques, qui y étoient venus pour exciter du tumulte, fans y avoir été appellés, ni avoir la per miffion de leurs évêques.

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