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cile que nous efperons avoir, nous reglerons toutes AN. 430. chofes fans fcandale & avec union. Vous devez vous étonner moins que perfonne de la présomption ordinaire de l'Egyptien, dont vous aves tant d'exemples. Bientôt, s'il plaît à Dieu, on louera notre conduite. Telle fut la réponse de Neftorius.

X XI.

rille à Nefto

I. p. cone. Ephef. c. 26.

Cependant faint Cyrille, en execution de la commiffion du pape, assembla un concile à Alexandrie: tre des Cypeut-être le concile ordinaire du mois d'Octobre, de rius. tous les évêques de la province d'Egypte ; & au nom de ce concile, il écrivit à Neftorius une lettre fynodale, pour fervir de troifiéme & derniere monition: lui déclarant, que fi dans le terme marqué par le pape, c'eft-à-dire, dans dix jours après la reception de cette lettre, il ne renonce à fes erreurs : ils ne veulent plus avoir de communion avec lui, & ne le tiendront plus pour évêque; & que dès lors ils communiquent avec tous les clercs & les laïques, qu'il a dépofez ou excommuniez. Au reste, ajoûtent-ils, il ne fuffira pas que vous profeffiés le fymbole de Nicée; car vous lavés y donner des interpretations violentes : il faut confeffer par écrit & avec ferment, que vous anathématisés vos dogmes impies, & que vous croirés & enfeignerés ce que nous croïons tous, nous & tous les évêques d'Occident & d'Orient, & tous ceux qui conduilent les peuples. Car le faint concile de Rome & nous tous, fommes convenus, que les lettres qui vous ont été par l'églife d'Alexandrie, font orthodoxes &

écrites

fans erreur.

La lettre fynodale contient enfuite la profeffion de foi. Premierement, le fymbole de Nicée, puis une explication ample & exacte du mystere de

AN. 430.

l'incarnation conforme à ce que faint Cyrille en avoit déja dit dans fes autres lettres. Il y répond aux principales objections de Neftorius, & tire un argument de l'eucharistie en ces termes : Nous annonçons la ".7 mort de Jesus-Chrift, & nous confeffons fa refurrection & fon afcenfion en celebrant dans les églifes le facrifice non fanglant. Ainfi nous nous approchons des eulogies myftiques, & nous fommes fanctifiez, participant à la chair facrée & au précieux fang de notre Sauveur Jefus-Chrift; & nous ne la recevons pas comme une chair commune, à Dieu ne plaife, ni comme la chair d'un homme fanctifié & conjoint au verbe par une union de dignité, ou en qui la divinité ait habité: mais comme vraiment vivifiante & propre au verbe. Car lui qui eft vie de fa nature comme Dieu, étant devenu un avec fa chair, il l'a renduë vivifiante: autrement, comment la chair d'un homme feroit-elle vivifiante de sa nature? Cette lettre finit par douze anathêmes, qui en renferment toute la substance, en ces

XXII.

Les XII.ana

Cyrille.

termes:

1. Si quelqu'un ne confeffe pas qu'Emmanuel est thêmes de S. veritablement Dieu, & par confequent la fainte Vierge mere de Dieu, puis qu'elle a engendré felon la chair le verbe de Dieu fait chair; qu'il foit anathême.

2. Si quelqu'un ne confeffe pas que le verbe, qui procede de Dieu le pere, eft uni à la chair selon l'hypoftafe: & qu'avec fa chair il fait un feul Chrift, qui eft Dieu & homme tout ensemble qu'il foit anathême.

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3. Si quelqu'un, après l'union, divife les hypoftafes

du

du seul Christ, les joignant seulement par une con- AN. 430 nexion de dignité, d'autorité ou de puissance, & non par une union réelle: qu'il foit anathême.

4. Si quelqu'un attribue à deux perfonnes ou à deux hypoftafes, les chofes que les apôtres & les évangeliftes rapportent, comme aïant été dites de J. C. par les faints ou par lui-même; & applique les unes à l'homme confideré feparément du verbe de Dieu, & les autres comme dignes de Dieu, au feul verbe procedant de Dieu le pere : qu'il soit anathême.

5. Si quelqu'un ofe dire, que Jesus-Christ est un homme qui porte Dieu : au lieu de dire, qu'il est Dieu en verité, comme fils unique & par nature, en tant que le Verbe a été fait chair, & a participé comme nous à la chair & au fang: qu'il foit anathême.

6. Si quelqu'un ofe dire, que le Verbe procedant de Dieu le pere, eft le Dieu ou le Seigneur de JefusChrist au lieu de confeffer, que le même est tout ensemble Dieu & homme, en tant que le Verbe a été fait chair, felon les écritures : qu'il foit anathême.

7. Si quelqu'un dit, que Jefus en tant qu'homme a été poffedé du verbe Dieu, & revêtu de la gloire du fils unique, comme étant un autre que lui : qu'il foit

anathême.

8. Si quelqu'un ofe dire, que l'homme pris par le Verbe doit être adoré, glorifié & nommé Dieu avec lui, comme l'un étant en l'autre car y ajoûtant toûjours le mot, Avec, il donne cette penfée: au lieu d'honorer Emmanuel par une feule adoration, & lui rendre une feule glorification, en Tome VI.

F

AN. 430.

tant que le Verbe a été fait chair: qu'il foit anathème.

9. Si quelqu'un dit, que notre Seigneur JesusChrift a été glorifié par le faint-Efprit: comme aïant reçû de lui une puissance étrangere pour agir contre les efprits immondes, & operer des miracles fur les hommes : au lieu de dire, que l'efprit par lequel il les operoit lui étoit propre qu'il foit anathê

me.

:

10. L'écriture divine dit, que Jefus-Christ a été fait le pontife & l'apôtre de notre foi, & qu'il s'eft offert pour nous à Dieu le pere, en odeur de fuavité. Donc, fi quelqu'un dit., que notre pontife & notre apôtre n'eft pas le verbe de Dieu lui-même, depuis qu'il s'eft fait chair & homme comme nous, mais un homme né d'une femme, comme fi c'étoit un autre que lui; ou fi quelqu'un dit, qu'il a offert le facrifice pour lui-même, au lieu de dire que c'est feulement pour nous, car pour nous, car il n'avoit pas befoin de facrifice, lui qui ne connoiffoit pas le peché : qu'il foit anathême.

11. Si quelqu'un ne confeffe pas que la chair du Seigneur eft vivifiante & propre au Verbe, même procedant de Dieu le pere, mais l'attribuë à un autre, qui lui foit conjoint felon la dignité, & en qui la divinité habite feulement : au lieu de dire, qu'elle eft vivifiante, parce qu'elle eft propre au Verbe, qui a la force de vivifier toutes chofes : qu'il soit ana

thême.

12. Si quelqu'un ne confeffe pas que le Verbe de Dieu a fouffert felon la chair, qu'il a été crucifié selon la chair, & qu'il a été le premier né d'entre

les morts, en tant qu'il eft vie & vivifiant comme AN. 430. Dieu : qu'il foit anathême.

P. 422,

1. p
Ephef. c. 27. 28.

Voilà les douze fameux anathêmes de faint Cyrille, contre toutes les propofitions heretiques, que Neftorius avoit avancées. La lettre fynodale qui les V not Baluz, contient, se trouve datée du trentiéme de Novembre, mais on croit que c'est plûtôt le jour où elle fut apportée à C. P. Elle fut accompagnée de deux au- part concil. tres lettres, l'une au clergé & au peuple de C. P. l'autre aux abbés des monafteres de la même ville, par lefquelles faint Cyrille marque, qu'il a attendu à la derniere extrêmité, pour en venir à ce fâcheux remede de l'excommunication; & les exhorte à demeurer fermes dans la foi, & à communiquer librement avec ceux que Neftorius avoit excommuniés. Pour porter ces lettres, on députa quatre évêques d'Egypte Theopempte, Daniel, Potamon & Macaire; & ils furent aufli chargés de la lettre du pape S. Celestin à Neftorius.

Conc. Eph. p.

184. 4.

XXIII.

Avant que ces députés arrivaffent à C. P. l'empe- Convocation reur Theodofe ordonna la convocation du concile du concile d'Ephefe. general, en étant follicité de part & d'autre. Les catholiques le demandoient, comme il paroît par la requête de Bafile & des moines maltraités par Nestorius. Lui-même le demanda, croïant y prévaloir, par la puiffance feculiere, & l'appui des Orien-1 p. conc. Eph. taux & y faire condamner faint Cyrille fur les plaintes de Cheremon & de fes autres calomniateurs. La lettre de convocation eft au nom de deux empereurs fuivant la forme ordinaire, adressée aux metropolitains de chaque province. Celle qui s'est ‹ 32. confervée étoit adreffée à faint Cyrille, & porte en

с

c30. Evagr, 1 b.ft.c.7.

I p. conc. Eph.

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